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[CRITIQUE] : Tokarev


Réalisateur : Paco Cabezas
Acteurs : Nicolas Cage, Peter Stormare, Danny Glover, Rachel Nichols,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Thriller, Action, Drame.
Nationalité : Américain, Français.
Durée : 1h38min.
Date de sortie DVD/Blu-Ray : 07 janvier 2015

Synopsis :
Paul Maguire, désormais père de famille rangé, est rattrapé par son passé d’ancien criminel lorsque sa fille Caitlin est kidnappée. Il réunit alors ses deux anciens partenaires et doit se replonger dans le souvenir de ses erreurs passées pour tenter de retrouver sa fille et les coupables.


Critique :


C'est devenu très difficile aujourd'hui de s'assumer comme un véritable et sincère fan de ce bon vieux Nicolas Cage, dont la stratégie de démolition de carrière à coups de productions purement alimentaires menée depuis près de dix ans maintenant, est malheureusement un franc succès.

Pourtant, en avril dernier, le bonhomme nous avait offert une belle lueur d'espoir sur pellicule, avec le sublime Joe de David Gordon Green, une performance sous fond de véritable rédemption, saluée aussi bien par le public que par les critiques tous aussi étonné qu'il soit " encore " capable de telles belles compositions.

Dans sa meilleure prestation depuis l'Adaptation de Spike Jonze - soit il y a plus d'une décennie -, il était électrisant de charisme et d'émotion en sociopathe paumé mais attachant, acculé par l'humanité que dégage son amitié avec le jeune Gary (impressionnant Tye Sheridan), contenant sans cesse sa rage et se détruisant littéralement avec l'alcool, tout en offrant constamment son aide au plus démuni que lui.


Tout en intériorité et débarrassé de tout excès, Cage, barbu comme jamais, nous retournait littéralement les tripes au point de nous faire chialer comme des madeleines.
Mais tout ça, c'était (déjà) avant, et revoilà le lascar de retour non pas dans nos salles obscures mais bel et bien avec une nouvelle salve de direct to DVD dans nos contrées, entamé par ce Tokarev signé Paco Cabezas, un habitué du cinéma de genre, sur un script de Sean Keller et Jim Agrew, les auteurs du lamentable Giallo de Dario Argento...

Tokarev donc, ou l'histoire de Paul Maguire, ancien criminel aujourd'hui rangé et père de famille respectable.
Mais comme tout gangster, le passé de hors-la-loi rattrape toujours un présent beaucoup trop tranquille pour durer.
C'est ce qui arrive au malheureux Paulo, qui va voir sa précieuse fille de seize ans, Caitlin, kidnappée par des individus violent profitant qu'il soit absent de la maison.

Bien décidé à la retrouver et à liquider les coupables, il va réunir alors ses deux anciens partenaires du crime et replonger dans le souvenir de ses nombreuses erreurs passées...

Avec son titre, faisant référence à une arme semi-automatique utilisée par l'armée rouge au milieu des années 30 - merci Wikipédia -, inutile de dire que que le film de Cabezas promettait d'envoyer sacrément du petit bois, tout comme le laissait présager une affiche ou Nicolas Cage, de dos, semblait être méchamment prêt à faire jouer de la lame contre des russcofs ayant eu la mauvaise idée de s'en prendre à sa progéniture.


Dis comme ça, Tokarev ressemblait même à un mélange plus ou moins habile entre le Taken de Pierre Morel (en moins maitrisé et jouissif) et le piteux 12 Heures (en bien mieux heureusement) de Simon West dans lequel Cage figurait déjà en vedette.

Tout pour attirer un minimum les amateurs de séries B que nous sommes, pas forcément très regardant pour tout ce qui débarque directement dans les bacs, du moment que la séance comporte ce qu'il faut de fun, de castagnes et de gunfights pour un tantinet nous divertir.

Le hic, c'est aussi regardable soit-elle, la péloche de Cabezas souffre méchamment de son défaut d'ambition scénaristique, via une intrigue manquant cruellement d'originalité et de cohérence d'un point de vue narratif, accumulant les clichés et les passages obligés du thriller sombre mâtiné de scènes d'action certes foutrement bien emballées, mais ballotant son spectateur sans trop savoir ou aller pendant plus d'une heure trente (avec des flashbacks foireux au possible en prime), avant de déboucher sur un final proprement absurde.

Classique et un peu maladroit, écrit avec les pieds tout en louchant allégrement sur les films à succès du revenge movie, plombé par un rythme mou et un poil ennuyeux (on reste tout de même très loin des DTV sous somnifères de tonton Seagal), le film souffre de ces nombreux maux mais également de sa volonté à ne pas plus se laisser aller dans un déballage de fun salvateur


Il n’empêche que, comme dit plus haut, les scènes d'action font tout aussi mal que les coups de fusils, et que la mise en scène du cinéaste est joliment honnête et efficace à défaut d'être réellement transcendante ou même inspiré (ça pue parfois l'aspect téléfilm), idem pour ce qui est du jeu d'acteur de Nicolas Cage, constamment impliqué devant une caméra, même les plus dispensables.

Pied au plancher et en complet roue libre, il cachetonne toujours autant avec cette fois-ci il est vrai, une coupe de cheveux présentable (fait hautement notable compte tenu de ses nombreux désastres capillaires), et un rôle suffisamment creusé pour lui permettre d'attirer l'attention de son spectateur, notamment dans quelques séquences d'émotions plus ou moins (surtout) bien amenés.

A ses côtés, on déplorera les présences en pilote automatique de la mignonne Rachel Nichols (trop habitué au thriller bas de gamme depuis quelques années), du génial Peter Stormare - toujours jouissivement excessif - mais surtout du jadis au top Danny Glover, dont la carrière commence peu à peu à inexorablement glisser dans les méandres du bis tendance Z, à destinations des bacs à DVD low cost des supermarchés...

Bref, Tokarev ou un DTV d'action bancal qui ne casse pas trois pattes à un canard donc, et qui entache en bonne partie le récent retour en grâce aux yeux des cinéphiles, d'un Nic Cage qui, à l'instar du précieux Forest Whitaker, s'échine à aligner les prods au rabais indignes de son immense talent.


Reste que pour une petite péloche du samedi soir, ce wannabe Taken version caïd fait solidement bien l'affaire.

Ce qui, on est d'accord, est bien loin d'être le cas de toutes les dernières péloches impliquant l'éternel Castor Troy de Volte/Face...


Jonathan Chevrier


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