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[CRITIQUE] : Cet Été-là


Réalisateur : Nat Faxon et Jim Rash
Acteurs : Liam James, Sam Rockwell, Toni Colette, Steve Carrell, Maya Rudolph, AnnaSophia Robb, Rob Corddry, Amanda Peet, Allison Janney, Nat Faxon,...
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Budget : 4 600 000 $
Genre : Comédie dramatique.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h43min.

Synopsis :
Pour Duncan, jeune garçon renfermé et mal dans sa peau, l’été ne s’annonçait pas terrible, coincé entre sa mère, Pam, le compagnon très autoritaire de celle-ci, Trent, et sa fille Steph. Mais heureusement, il y a aussi Owen, le directeur du parc de loisirs Water Wizz. Grâce à son amitié pleine de surprises et de spontanéité, Duncan va peu à peu s’ouvrir aux autres. Cet été-là, Duncan ne l’oubliera jamais…


Critique :

Dire que Sam Rockwell est un putain de performeur mésestimé est un doux euphémisme, tant le bonhomme - qui crapahute déjà depuis une bonne quinzaine d'année dans nos salles obscures -, est très loin d'avoir la reconnaissance qu'il mérite.

Qu'on se le dise, les films cutles se comptent à la pelle dans sa filmographie, et que dire de ses performances d'exceptions, tellement nombreuses que je n'aurais même pas assez de ses lignes pour en vanter leur immense qualité.
Un grand acteur qui, à l'instar des précieux Philip Seymour Hoffman, Anthony Mackie et John Cusack, devrait être tout en haut de la chaine alimentaire d'Hollywood la putain, si le business était un monde un minimum juste bien evidemment.

Ce qu'il n'est pas quatre-vingt-dix pour cent du temps et ce, même si c'est un tout petit miracle en soit de voir débarquer dans nos salles cette semaine, son tout dernier film en date, The Way, Way Back aka Cet Eté-Là par chez nous, un teen movie indé au casting indécent de talent : le Rockwell donc, mais également Toni Colette, Steve Carrell, Maya Rudolph, Rob Corddry et Amanda Peet.
Y'a pire comme mise en bouche pour attirer, surtout que le métrage est le premier passage derrière la caméra des comédiens/scénaristes Nat Faxon et Jim Rash, déjà à la plume du génial The Descendents d'Alexander Payne.


Cet Eté-là donc, ou l'histoire de Duncan, quatorze piges au compteur, qui se trouve en plein dans le noyau dur de la période la plus pourrie (mais génialement précieuse) de l'adolescence.
Timide, mal dans sa peau, beaucoup plus intelligent que la moyenne mais surtout salement asocial et inapte à toute vie en communauté, le lascar emmagasine une telle tristesse et une telle colère en lui qu'on se demande même comment il n'a pas encore exploser comme un putain de ballon en plastique en pleine chaleur.
Inconfortable, sa vie de merde l'est encore plus quand sa génitrice, flanqué d'un nouveau boyfriend arborant avec fierté la panoplie du parfait connard, le force à passer ses vacances dans une petite cité balnéaire pour américain moyen mais un tantinet bourgeois quand même.

Un enfer sur terre, ou il n'y cotoiera que des adultes volontairement débiles et gamins, ainsi que des adolescentes membres de la confrérie des biatchs à flinguer, jusqu'à ce qu'il fasse la connaissance d'Owen, un ado atardé incarnation de la coolitude et du je-m'en-foutisme agravé, qui gère un parc aquatique dans la région.
Touché par Duncan, il le prendra sous son aile et lui offrira même un job.

Tel un maitre Jedi attentionné, il permettra à son jeune Padawan de s'évader de sa morne existence, mais surtout de tenter de grandir et de séduire sa jolie voisine, dont il tombe peu à peu amoureux...

Autant l'admettre tout de suite, Cet Eté-Là est loin d'incarner la péloche du renouveau d'un genre dont les plus belles pépites (tu nous manques John Hugues) font déjà partis du passé, et fort heureusement, il ne cherche jamais une seule seconde à vouloir l'être, car plus dur aurait été pour lui la chute si il avait voulu se frotter à la comparaison - notamment -, du nouveau chef d'oeuvre du genre, le récent et monumental Mud de Jeff Nichols.


Pur teen movie initiatique dans la grande tradition du genre, la péloche traverse donc tous les passages obligés d'une adolescence paumée (recherche d'un mentor pour se construire, ou encore la quête pour aprpendre à s'amier pour ensuite pouvoir aimer les autres en retour,...) avec un manque d'originalité flagrant certes, mais avec surtout une telle simplicité et un tel enthousiasme qu'il est difficile de ne pas le trouver infiniment sympathique.
Une réussite amplement dut à une sincérité d'ambition implacable, doublé d'un ton rêveur et mélancolique savoureux, magnifié par une bande sonore judicieusement choisie, et un casting merveilleux.

Si Toni Colette et Steve Carrell sont excellents dans la peau de la mère dépassée et du beau-père détestable à souhait (son premier vrai rôle d'enfoiré pour le coup), et que le visage boudeur de Liam James nous convainc dès le premier regard, c'est surtout la performance drolissime et décomplexé de Sam Rockwell qui fait prendre une dimension encore plus fun à la péloche.

Plus charismatique que jamais dans la peau d'Owen, éternel ado qui s'assume, il illumine la bande à chacune de ses apparitions, l'émotion et le débit unique qu'il dégage en font définitivement l'un des mentors les plus cools et profondément humain que le genre ait jamais connu.

Dire qu'il véhicule, à lui seul, le capital sympathie du métrage, serait même à peine éxagérer...


Poignant, honnête et (très) attachant, The Way, Way Back - qui a même la lucidité de ne pas s'amputer d'un Happy-end forcé et mal venu -, à défaut d'être une référence du genre, est un joli film foutrement bien foutu et surprenant, qui vaut clairement sa vision dans les salles obscures en cette semaine de sorties über chargée.

Prévisible mais salement plaisant donc, et si en plus vous avez le bon gout d'être un inconditionnel - comme moi - de ce cher Sam Rockwell, vous savez ce que vous avez à faire pour passer un bon moment après (ou avant, au choix) avoir mirer le sublime dernier film de l'immense monsieur James Gray...



Jonathan Chevrier


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