[CRITIQUE] : Players
Réalisateur : Brad Furman
Acteurs : Justin Timberlake, Ben Affleck, Gemma Arterton, Anthony Mackie,...
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Budget : -
Genre : Thiller, Policier.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h32min.
Synopsis :
Richie, étudiant à Princeton, joue au poker en ligne pour payer ses frais de scolarité. Lorsqu'il se retrouve ruiné, persuadé d'avoir été arnaqué, il décide de s'envoler pour le Costa Rica afin de retrouver la trace d'Ivan Block, le créateur du site. Ivan prend Richie sous son aile et l'amène à intégrer son business. Sentant grandir le danger et réalisant les ambitions démesurées de son boss, Richie va tenter de renverser la donne en sa faveur.
Critique :
Difficile pour tout cinéphile un minimum avertit, de ne pas traiter avec un profond respect le talentueux cinéaste Brad Furman, ne serait-ce parce qu'il a su extirper avec brio, via son très (très) efficace La Défense Lincoln, un Matthew McConaughey enfoncer jusqu'au menton - et même bien plus encore -, dans le marécage nauséabond et mortel (pour être poli) des romcoms insignifiantes made in Hollywood.
Un peu étrange donc, de voir le bonhomme de retour à la direction du potentiellement léger Runner Runner aka Players en vf, thriller comme son dernier long, mais surfant cette fois plus ou moins sur un phénomène de mode qui prend de plus en plus d'ampleur - le poker en ligne -, le tout dans un cadre uber caliente.
Sur le papier, outre la possibilité de pouvoir diriger un joli petit casting bien fournit, on peut aisément penser que c'est surtout son envie d'ailleurs qui a dut le motiver, il faut se dire que ce n'est certainement pas donner à tout le monde de passer des bas fonds de L.A. au Costa Rica pour un troisième long.
Parce que sincèrement, si c'est pour le scénario qu'il s'est décidé à signer, là on ne le comprendrais plus vraiment, le Brad, tant celui écrit par Brain Kappelman, est bien loin de briller par son originalité et sa finesse.
Cousu de fil blanc et hyper convenue, les enjeux de Players (sans mentionner sa critique palote de l'Amérique aisée et de sa politique de l'argent roi) sont déchiffrables en dix minutes montre en main, idem pour ce qui est de son final à l'issue vu à des kilomètres à la ronde, et ce même les yeux bandés...
Prévisible donc, et bien loin d'être novateur, le metteur en scène - on ne peut plus conscient des lourdes faiblesses de son outil -, a eu la brillante idée de mettre le paquet (et de balancer tous ses jetons, c'est le cas de le dire), sur le jeu de cartes qu'il a en main, et quelles putain de cartes !
Deux gros rois - quasiment des as -, à savoir un sublime cadre paradisiaque, à l'ambiance on ne peut plus colorée et enivrante (somptueux Costa Rica, on y pensera tous pour nos prochaines vacances), et un casting aussi séduisant que bourré de talent.
Justin Timberlake, bien plus imposant que dans le manqué Time Out, est de tous les plans - ou presque -, et imprime joliment l'écran, notamment dans ses confrontations avec un Ben Affleck charismatique, malgré un rôle de méchant manipulateur cliché pas réellement bien croqué.
La sublime Gemma Arterton elle, atout charme ultime du métrage (et la raison number one pour que tous les hommes se déplacent pour aller voir le film en salles), elle, électrise la bande a chacune de ses présences, dans la peau de la femme forte sensuelle et un tantinet potiche de service, qui s'amourache inéluctablement du gentil héros avant la fin de la bande.
Derrière, seul vraie ombre au tableau, la sous-utilisation du mésestimé et génial Anthony Mackie, qui ne doit se contenter que de quelques miettes, dans la peau du flicard de service qui apparait sporadiquement et n'a pas vraiment d'impact majeur sur l'histoire.
Plus Las Vegas 21 donc, que Les Joueurs (avec le BFF de Ben, Matt Damon), Players, hautement bien fichu - la réalisation de Furman, a défaut d'être marquée, reste très soignée -, et jouer, est un agréable divertissement, et ce même si sa paresse côté scénario ampute salement son appréciation finale.
Sympathique, bien rythmé (le film ne dépasse pas les quatre-vingt dix minutes, ça aide) mais pas inoubliable, il est de ses péloches à l'efficacité instantané, que l'on consomme aussi vite qu'on l'oublie.
Reste le charme extraterrestre mais bien réel, de la troublante Gemma Arterton qui contrairement au film lui, n'est pas près de quitter nos mémoires, même longtemps après la séance...
Jonathan Chevrier