[CRITIQUE] : Temps mort
Réalisatrice : Eve Duchemin
Avec : Karil Leklou, Issaka Sawadogo, Jarod Cousyns,...
Budget : -
Distributeur : Pyramide Distribution
Genre : Drame.
Nationalité : Belge, Français.
Durée : 1h58min
Synopsis :
Pour la première fois depuis longtemps, trois détenus se voient accorder une permission d’un week-end. 48h pour atterrir. 48h pour renouer avec leurs proches. 48h pour tenter de rattraper le temps perdu.
Critique :
Les représentations cinématographiques de la prison sont nombreuses et à raison tant l'enfermement imposé peut servir de base narrative passionnante, notamment dans le portrait humain qu'il en est fait. C'est ainsi le cas de Temps mort, premier long-métrage de fiction d'Ève Duchemin. Quelques années après son documentaire En bataille, portrait d'une directrice de prison, la réalisatrice décide de revenir sur la trajectoire de trois prisonniers en permission. La différence de génération est flagrante entre nos protagonistes mais leurs maux sont clairement partagés durant ces quelques heures dans un monde extérieur qui les repousse constamment en interne.
L'alternance entre nos héros sert ainsi à l'approche d'un film qui colle à ses personnages, tous interprétés avec un naturel saisissant. On reste ici dans un univers de réel, dans une volonté de capter une vérité face à l'opposition qui se crée par les réactions des autres. La volonté de se ré-inclure est présente mais la sécheresse de la mise en scène appuie ce repoussement constant, comme un univers qui veut perpétuellement ramener l'individu en intérieur. Les décors compressent, poussent à la réaction, que ce soit un café ou une chambre d'hôtel, et qu'importe la volonté de profiter du moment présent au vu de la dilatation du temps.
En moins de deux heures, la réalisatrice parvient aussi à capter la vitesse de cette permission, le regret qui apparaît au fur et à mesure que les minutes s'égrènent de manière bien trop rapide pour permettre réellement de trouver une certaine place. Ce week-end de liberté résonne alors comme un cadeau empoisonné, celui d'une possibilité d'un ailleurs qui ne peut exister au vu d'actions que l'on ne peut rattraper. Et qu'importe la course avec le temps, l'accumulation de regrets et le besoin de se faire pardonner : rien ne vient compenser des fautes passées qui, par leur non-dit, ne font que résonner comme un silence bien trop long dans une conversation.
Intéressant dans sa structure narrative et collant au plus proche de ses personnages dans sa forme, Temps mort réussit à faire résonner les regrets de trois personnages confrontés à un enfermement constant, et ce même dans leur période de libération. Ève Duchemin capte toute cette douleur intériorisée et ne demandant qu'à exploser de différente manière pour mieux appréhender l'étouffement du système carcéral, et ce dans son moment le plus faussement libérateur. Par ce passage à la fiction, la réalisatrice parvient à s'inscrire parmi ces personnalités dont l'expérience documentaire fait résonner une vraie blessure émotionnelle au sein de titres où le réel n'en est que plus impactant encore.
Liam Debruel
Avec : Karil Leklou, Issaka Sawadogo, Jarod Cousyns,...
Budget : -
Distributeur : Pyramide Distribution
Genre : Drame.
Nationalité : Belge, Français.
Durée : 1h58min
Synopsis :
Pour la première fois depuis longtemps, trois détenus se voient accorder une permission d’un week-end. 48h pour atterrir. 48h pour renouer avec leurs proches. 48h pour tenter de rattraper le temps perdu.
Critique :
Intéressant dans sa structure narrative et collant au plus proche de ses personnages dans sa forme, #TempsMort réussit à faire résonner les regrets de trois personnages confrontés à un enfermement constant, et ce même dans leur période de libération. (@LiamDebruel) pic.twitter.com/vZsOF6RLBg
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 13, 2023
Les représentations cinématographiques de la prison sont nombreuses et à raison tant l'enfermement imposé peut servir de base narrative passionnante, notamment dans le portrait humain qu'il en est fait. C'est ainsi le cas de Temps mort, premier long-métrage de fiction d'Ève Duchemin. Quelques années après son documentaire En bataille, portrait d'une directrice de prison, la réalisatrice décide de revenir sur la trajectoire de trois prisonniers en permission. La différence de génération est flagrante entre nos protagonistes mais leurs maux sont clairement partagés durant ces quelques heures dans un monde extérieur qui les repousse constamment en interne.
Copyright Pyramide Distribution |
L'alternance entre nos héros sert ainsi à l'approche d'un film qui colle à ses personnages, tous interprétés avec un naturel saisissant. On reste ici dans un univers de réel, dans une volonté de capter une vérité face à l'opposition qui se crée par les réactions des autres. La volonté de se ré-inclure est présente mais la sécheresse de la mise en scène appuie ce repoussement constant, comme un univers qui veut perpétuellement ramener l'individu en intérieur. Les décors compressent, poussent à la réaction, que ce soit un café ou une chambre d'hôtel, et qu'importe la volonté de profiter du moment présent au vu de la dilatation du temps.
En moins de deux heures, la réalisatrice parvient aussi à capter la vitesse de cette permission, le regret qui apparaît au fur et à mesure que les minutes s'égrènent de manière bien trop rapide pour permettre réellement de trouver une certaine place. Ce week-end de liberté résonne alors comme un cadeau empoisonné, celui d'une possibilité d'un ailleurs qui ne peut exister au vu d'actions que l'on ne peut rattraper. Et qu'importe la course avec le temps, l'accumulation de regrets et le besoin de se faire pardonner : rien ne vient compenser des fautes passées qui, par leur non-dit, ne font que résonner comme un silence bien trop long dans une conversation.
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Intéressant dans sa structure narrative et collant au plus proche de ses personnages dans sa forme, Temps mort réussit à faire résonner les regrets de trois personnages confrontés à un enfermement constant, et ce même dans leur période de libération. Ève Duchemin capte toute cette douleur intériorisée et ne demandant qu'à exploser de différente manière pour mieux appréhender l'étouffement du système carcéral, et ce dans son moment le plus faussement libérateur. Par ce passage à la fiction, la réalisatrice parvient à s'inscrire parmi ces personnalités dont l'expérience documentaire fait résonner une vraie blessure émotionnelle au sein de titres où le réel n'en est que plus impactant encore.
Liam Debruel