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[CRITIQUE/RESSORTIE] : L'Argent de poche


Réalisateur : François Truffaut
Acteurs : Jean-François Stevenin, Chantal Mercier, Marcel Berbert, Vincent Touly,...
Distributeur : Carlotta Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h45min.

Date de sortie : 17 mars 1976
Date de ressortie : 3 août 2022

Synopsis :
La vie quotidienne des enfants de la classe de Mlle Petit et M. Richet, instituteurs dans une petite ville du Puy-de-Dôme. Patrick, amoureux de la mère d’un camarade, devient l’ami de Julien, enfant solitaire. Ensemble, ils commencent à fréquenter les salles de cinéma, et surtout les filles...



Critique :


Même si cette vérité ne s'applique évidemment pas à tous ces efforts (dont certains subissent mal aussi bien les affres du temps que ceux des secondes visions), il y a quelque chose d'intimement rafraîchissant dans le fait de se (re)plonger sans réserve au coeur de la filmographie foisonnante et éclectique de notre François Truffaut national, et encore plus les oeuvres qu'il marque de son propre vécu.
Sorte de réponse plus légère - à tous les niveaux - à ses Quatre Cents coups marqué par l'évolution drastique entre les 50s et les 70s (l'école est devenu mixte, les moeurs se sont un poil plus libérée,...), L'Argent de poche se fait une nouvelle douce et innocente ode à l'enfance en plein Auvergne, où le cinéaste dresse non sans un sens délicat pour l'absurde, un portrait hétéroclite d'une poignée de garçons et de filles à l'aube des grandes vacances, comme autant de vignettes/saynètes fantaisistes sur la vie quotidienne dont il capte la vérité avec une authenticité rare, sous les sonorités chatoyantes de Charles Trenet.

© Collection Christophel

Étude sociologique sobre autant que patchwork à l'enthousiasme choral sur la condition des enfants - mais pas que - au sein des prometteuses 70s, dont l'unique nuage sombre et sérieux gravite autour du personnage de Julien Lecloux (le seul enfant maltraité du film, mais aussi le seul à ne pas vraiment embrasser les préoccupations de son âge et à avoir grandit trop tôt, le lourd tribut d'une souffrance que les adultes n'entendent pas), Truffaut dépeint l'intimité d'un univers innocent et expurgé de tout vice (même lorsque le dit argent du titre, entre dans l'équation, peut important pour les enfants alors qu'il conditionne silencieusement leur rapport à la vie), dont le naturel et la crédibilité sont poussés à l'extrême autant par la force de profonds dialogues que par des prestations de jeunes comediens et comédiennes amateurs au jeu - logiquement - inégal et donc, de facto, criant de réalisme.
À hauteur de mômes, drôle et touchant à la fois, suscitant autant l'empathie que la nostalgie chez son auditoire qui est totalement renvoyé aux plaisirs simples de l'enfance, L'Argent de poche, presque à la lisière du documentaire, n'est sans doute pas un millésime indispensable dans la carrière de Truffaut, mais clairement une évasion agréable qui nous rappelle au bon souvenir de feu Jean-François Stevenin - et de son mythique discours final -, ici formidable en maître d'école attentionné.


Jonathan Chevrier


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