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[FUCKING SERIES] : La Défense Lincoln : Une justice qui a du mordant


(Critique - avec spoilers - de la saison 1)


Contre tout attente, et même si la performance du génial Matthew McConaughey dans le film éponyme de Brad Furman, reste encore fraîchement dans les mémoires, La Défense LincolnThe Lincoln Lawyer en V.O. - version Netflix est une bonne série, et même peut-être l'une des meilleures de la plate-forme sur ses dernières années... rien que ça.
Une réussite à mettre clairement au crédit du fait qu'elle n'essaie jamais d'être autre chose que ce qu'elle est jusque dans les moindres lignes de son matériau d'origine signé Michael Connely : un pur polar dans une L.A. rugueuse (et vrai personnage à part entière de l'histoire), totalement vissé sur un avocat aussi imparfait qu'il est empathique, Mickey Haller, incarné avec brio par un Manuel Garcia-Rulfo au charisme tranquille et assuré.
Tellement qu'il vampirise sans doute un peu trop l'attention au détriment de tous les personnages intéressants, qui gravitent autour de lui mais à qui la narration ne donne que des miettes où presque (comme son ex-femme, campée par la magnifique Neve Campbell), même si le spectateur les apprécie instinctivement, conditionné par le fait qu'Haller les apprécie également.

Copyright Lara Solanki/Netflix

Mais c'est le show de Michael Haller, et même s'il le brosse habilement dans le sens du poil en vantant son intelligence et sa perspicacité, il ne pointe pas moins la face sombre (il est à la dérive, son cabinet est à l'arrêt avant d'hériter des dossiers d'un avocat assassiné, et sort tout juste d'une cure de désintoxication) et l'ambiguïté d'un personnage qui, finalement, malgré les combats qu'il mène dans une cours de justice, ne déjoue jamais vraiment les règles d'un système qu'il fustige, construit pour élever les uns et opprimer les autres.
Un versant qui donne du poids à un thriller juridique certes familier (et c'est loin d'être un défaut, surtout ici) mais rythmé et mordant, scrutant minutieusement tout autant qu'il met en valeur, le travail acharné nécessaire aux avocats pour monter et préparer du procès, tout en réussissant la prouesse rafraîchissante dans le giron de la télévision actuelle, à clore la majorité de ses intrigues et ne pas les laisser inachevées pour capitaliser de manière facile sur d'hypothétiques nouvelles saisons.
Votre honneur, nous avions tort quant à notre mauvaise impression originelle et force est d'admettre que The Lincoln Lawyer, cousine pas si lointaine de la merveilleuse Bosch, se regarde avec un petit plaisir addictif, aucune objection de notre part donc si Netflix veut fournir une seconde salve d'épisodes : nous sommes clients du maître Haller.


Jonathan Chevrier


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