[CRITIQUE] : The Tender Bar
Réalisateur : George Clooney
Acteurs : Tye Sheridan, Ben Affleck, Daniel Ranieri, Lily Rabe, Brianna Middleton, Christopher Lloyd,...
Budget : -
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Genre : Biopic, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h46min
Synopsis :
The Tender Bar est basé sur les mémoires éponymes à succès de J.R. Moehringer.
J.R., un garçon sans père, passe des heures au sein du bar tenu par son oncle Charlie, un homme excentrique, déjanté et haut en couleurs qui représente la seule figure paternelle de son entourage. Alors que la mère du garçon fait tout pour qu’il puisse accéder à des opportunités dont elle n'a jamais pu bénéficier – et ainsi quitter la maison délabrée de son propre père qui la soutient malgré lui - J.R. décide de poursuivre ses rêves personnels et professionnels avec courage et maladresse, tout en gardant toujours un pied dans le bar de son oncle Charlie.
Critique :
Quoiqu'en diront certains, George Clooney est sans aucun doute l'un des comédiens les plus plaisant à suivre de sa génération, l'une des dernières vraies stars traditionnelles dans un Hollywood ou elles semblent cruellement en voie d'extinction.
Suave, charismatique et toujours (vraiment) convaincant devant une caméra, le bonhomme s'échine constamment à relever les défis de ses collaborateurs de choix (les frangins Coen, Steven Soderbergh, Alfonso Cuarón, Jodie Foster,...), à relever le niveau de péloches qui ne seraient sans doute pas aussi recommandable sans lui et, cerise sur le gâteau, à même donner l'envie de s'enfiler toute la gamme des cafés Nespresso.
Le Clooney cinéaste en revanche, c'est une toute autre histoire tant il oscille entre l'exceptionnel (Good Night et Good Luck, Les Marches du Pouvoir), le divertissant (Confessions of a Dangerous Mind) et le passable (sensiblement tout le reste, soit ses dernières réalisations en date).
Sans trop faire de boucan, son dernier effort, The Tender Bar, devrait gentiment s'intercaler entre les deux dernières catégories, une oeuvre un brin symptomatique de son pendant en tant que réalisateur : une péloche modeste et prenante mais fragilisé par sa quête infructueuse de profondeur - surtout émotionnelle.
Adaptation cinématographique aussi chaleureuse que familière et convenue, des mémoires à succès de J.R. Moehringer (co-écrit par Clooney et William " Les Infiltrés " Monahan), The Tender Bar convoque, dès son titre, une relation affecteuse à l'endroit même où se déroule une grande partie de l'action du film (si c'est le mot juste pour caractériser une histoire sentimentalo-volubile ou il n'y a justement pas vraiment d'action), un bar de la classe ouvrière de Long Island - " The Dickens " -; mais aussi une inversion - volontaire - de bartender, soit le métier du personnage de l'oncle Charlie de l'intrigue, un autodidacte dispensateur de verres et de sagesse avunculaire (des morceaux de " sciences masculines ") à son jeune neveu, J.R.
Coming of age movie délicat étendu sur la dizaine d'années ayant fait du môme J.R., un jeune homme plus ou moins prêt à embrasser la vie d'adulte, de sa découverte de la littérature à ses études à l'université; la narration brasse la vie de Moehringer avec un soin tout particulier (la frustration du premier amour, un père absent, la maladie de sa mère, les soucis d'alcool, l'encouragement de son oncle à devenir écrivain,...), sans forcément lui donner du corps ou même de l'impact à l'écran (tous les passages douloureux sont d'ailleurs abordé avec distance et une étrange retenue, que ce soit la relation paternelle qui détruit J.R., ou sa romance déchue avec Sidney), se faisant un cocktail existentiel élégamment sobre et sucré, mais dénué de ce petit ersatz d'alcool qui laisse un goût puissant et inattendu dans le palais.
Mais pourtant, aussi inégale soit-elle (pas aidé il est vrai, par l'impulsion maladroite du cinéaste à vouloir pousser le curseur de l'émotion avec une voix-off mélancolique mais dispensable, ou encore une bande originale un peu trop suggestive), cette nouvelle réalisation de Clooney fonctionne tant cette histoire aussi personnelle que purement stéréotypée, se fait avant tout et surtout une ode sincère et décontractée à l'amour familial (et à l'importance du sentiment d'appartenance à une communauté, essentiels les étapes formatrices de la vie), ou la performance lumineuse de Ben Affleck frappe constamment juste (malgré un rôle rendu un poil trop littéraire, voire artificiel, par le scénario).
Trouvant constamment les bonnes notes dans sa partition d'oncle/père de substitution sage et honnête, à l'affection profonde pour son neveu, il est la clé émotionnelle - et même humoristique - du long-métrage, notamment dans les scènes qu'il partage avec le jeune Daniel Ranieri (leurs échanges sont le sel d'une première partie vraiment engageante, là où la seconde est plus portée par un Tye Sheridan excellent même si à nouveau cantonné à un rôle de jeune homme manquant cruellement d'estime de soi), LA révélation du film.
Pas toujours juste mais d'une bienveillance à toute épreuve, The Tender Bar se fait un mélancolique et charmant coming of age movie, un petit bout de cinéma modeste et tranquille sur le fait de grandir et de trouver son but, qui ne démérite absolument pas sa vision, procurant même malgré ses fragilités évidentes, un sentiment de réconfort vraiment agréable.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Tye Sheridan, Ben Affleck, Daniel Ranieri, Lily Rabe, Brianna Middleton, Christopher Lloyd,...
Budget : -
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Genre : Biopic, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h46min
Synopsis :
The Tender Bar est basé sur les mémoires éponymes à succès de J.R. Moehringer.
J.R., un garçon sans père, passe des heures au sein du bar tenu par son oncle Charlie, un homme excentrique, déjanté et haut en couleurs qui représente la seule figure paternelle de son entourage. Alors que la mère du garçon fait tout pour qu’il puisse accéder à des opportunités dont elle n'a jamais pu bénéficier – et ainsi quitter la maison délabrée de son propre père qui la soutient malgré lui - J.R. décide de poursuivre ses rêves personnels et professionnels avec courage et maladresse, tout en gardant toujours un pied dans le bar de son oncle Charlie.
Critique :
Pas toujours adroit mais d'une bienveillance à toute épreuve, #TheTenderBar se fait un mélancolique et charmant coming of age movie, un petit bout de cinéma modeste et tranquille sur le fait de grandir et de trouver son but, porté par la présence sage et juste de Ben Affleck. pic.twitter.com/7QZPXWxoWN
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) January 7, 2022
Quoiqu'en diront certains, George Clooney est sans aucun doute l'un des comédiens les plus plaisant à suivre de sa génération, l'une des dernières vraies stars traditionnelles dans un Hollywood ou elles semblent cruellement en voie d'extinction.
Suave, charismatique et toujours (vraiment) convaincant devant une caméra, le bonhomme s'échine constamment à relever les défis de ses collaborateurs de choix (les frangins Coen, Steven Soderbergh, Alfonso Cuarón, Jodie Foster,...), à relever le niveau de péloches qui ne seraient sans doute pas aussi recommandable sans lui et, cerise sur le gâteau, à même donner l'envie de s'enfiler toute la gamme des cafés Nespresso.
Le Clooney cinéaste en revanche, c'est une toute autre histoire tant il oscille entre l'exceptionnel (Good Night et Good Luck, Les Marches du Pouvoir), le divertissant (Confessions of a Dangerous Mind) et le passable (sensiblement tout le reste, soit ses dernières réalisations en date).
Sans trop faire de boucan, son dernier effort, The Tender Bar, devrait gentiment s'intercaler entre les deux dernières catégories, une oeuvre un brin symptomatique de son pendant en tant que réalisateur : une péloche modeste et prenante mais fragilisé par sa quête infructueuse de profondeur - surtout émotionnelle.
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Adaptation cinématographique aussi chaleureuse que familière et convenue, des mémoires à succès de J.R. Moehringer (co-écrit par Clooney et William " Les Infiltrés " Monahan), The Tender Bar convoque, dès son titre, une relation affecteuse à l'endroit même où se déroule une grande partie de l'action du film (si c'est le mot juste pour caractériser une histoire sentimentalo-volubile ou il n'y a justement pas vraiment d'action), un bar de la classe ouvrière de Long Island - " The Dickens " -; mais aussi une inversion - volontaire - de bartender, soit le métier du personnage de l'oncle Charlie de l'intrigue, un autodidacte dispensateur de verres et de sagesse avunculaire (des morceaux de " sciences masculines ") à son jeune neveu, J.R.
Coming of age movie délicat étendu sur la dizaine d'années ayant fait du môme J.R., un jeune homme plus ou moins prêt à embrasser la vie d'adulte, de sa découverte de la littérature à ses études à l'université; la narration brasse la vie de Moehringer avec un soin tout particulier (la frustration du premier amour, un père absent, la maladie de sa mère, les soucis d'alcool, l'encouragement de son oncle à devenir écrivain,...), sans forcément lui donner du corps ou même de l'impact à l'écran (tous les passages douloureux sont d'ailleurs abordé avec distance et une étrange retenue, que ce soit la relation paternelle qui détruit J.R., ou sa romance déchue avec Sidney), se faisant un cocktail existentiel élégamment sobre et sucré, mais dénué de ce petit ersatz d'alcool qui laisse un goût puissant et inattendu dans le palais.
Mais pourtant, aussi inégale soit-elle (pas aidé il est vrai, par l'impulsion maladroite du cinéaste à vouloir pousser le curseur de l'émotion avec une voix-off mélancolique mais dispensable, ou encore une bande originale un peu trop suggestive), cette nouvelle réalisation de Clooney fonctionne tant cette histoire aussi personnelle que purement stéréotypée, se fait avant tout et surtout une ode sincère et décontractée à l'amour familial (et à l'importance du sentiment d'appartenance à une communauté, essentiels les étapes formatrices de la vie), ou la performance lumineuse de Ben Affleck frappe constamment juste (malgré un rôle rendu un poil trop littéraire, voire artificiel, par le scénario).
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Trouvant constamment les bonnes notes dans sa partition d'oncle/père de substitution sage et honnête, à l'affection profonde pour son neveu, il est la clé émotionnelle - et même humoristique - du long-métrage, notamment dans les scènes qu'il partage avec le jeune Daniel Ranieri (leurs échanges sont le sel d'une première partie vraiment engageante, là où la seconde est plus portée par un Tye Sheridan excellent même si à nouveau cantonné à un rôle de jeune homme manquant cruellement d'estime de soi), LA révélation du film.
Pas toujours juste mais d'une bienveillance à toute épreuve, The Tender Bar se fait un mélancolique et charmant coming of age movie, un petit bout de cinéma modeste et tranquille sur le fait de grandir et de trouver son but, qui ne démérite absolument pas sa vision, procurant même malgré ses fragilités évidentes, un sentiment de réconfort vraiment agréable.
Jonathan Chevrier