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[CRITIQUE] : Next Door

Réalisateur : Daniel Brühl
Acteurs : Daniel Brühl, Peter Kurth, Rike Eckermann,...
Budget : -
Distributeur : Eurozoom
Nationalité : Allemand.
Genre : Comédie.
Durée : 1h32min.

Synopsis :
À Berlin, Daniel est un acteur célèbre qui vit dans un bel appartement avec sa charmante compagne, leurs deux enfants et la nounou. Il s’apprête à décoller pour Londres où l’attend le casting d’un film de superhéros. En attendant son chauffeur, Daniel se rend au bar du coin sans savoir qu’il est suivi par son mystérieux voisin, Bruno. Cette rencontre préméditée va emmener Daniel vers les recoins sombres de son intimité. Bruno est bien décidé à lui faire vivre un enfer.



Critique :


Comédien hautement intéressant à suivre mais qui, comme beaucoup, s'est un poil perdu lorsqu'il a fait son trou au sein de la jungle Hollywoodienne, Daniel Brühl semble néanmoins étonnamment lucide sur sa carrière à la vue de son premier long-métrage en tant que réalisateur, Next Door, pour lequel il se met également en scène dans ce qui semble une version savoureusement satirique de sa personne, un acteur populaire et imbu de sa personne.
Juste avant d'aller passer un casting pour un gros blockbuster américain (un film de super-héros, ce qui est un clin d'oeil à peine voilé à son implication au sein du MCU), celui-ci s'installe dans un bar tout proche de son luxueux appartement berlinois, un endroit stratégique ou l'y attend Bruno, un voisin qu'il ne connaît ni d'Adam ni d'Eve, mais qui est bien décidé à lui en faire baver...

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Ce qui aurait pu être pris pour un projet férocement vaniteux et prônant l'auto-glorification de soi, s'avère in fine quelque chose de diamétralement opposé et d'infiniment plus sympathique, puisque Next Door s'apparente clairement à un huis clos tendu et oppressant ou Brühl n'épargne rien ni personne (les écarts et les inégalités de classe depuis la chute du mur de Berlin, la gentrification berlinoise,...), et encore moins lui-même, dénouant progressivement l'arrogance de son personnage jusqu'à ce que son existence soit en lambeaux et sa carrière sensiblement en danger.
Un véritable petit jeu de massacre qui fonctionne à la fois comme une mise en garde cynique contre l'orgueil du star-système (quitte à flirter souvent avec la frontière de l'invraisemblable), que comme une joute oratoire et introspective forcée, d'un homme que l'on ramène brutalement sur terre et à qui on ôte le masque de son égo, pour qu'il réalise qu'il n'y a finalement rien derrière.
Une comédie sociale tendue et glaçante façon théâtre filmé à l'autodérision étonnante, qui n'est certes pas dénué de quelques scories - comme tout premier long -, mais donne vraiment envie de voir ce que donnera la suite du pendant réalisateur de Daniel Brühl.


Jonathan Chevrier