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[CRITIQUE] : Raging Fire


Réalisateur : Benny Chan
Acteur : Donnie Yen, Nicholas Tse, Jeana Ho, Ray Lui, Patrick Tam, Ben Lam, Deep Ng,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Thriller, Action.
Nationalité : Hongkongais, Chinois.
Durée : 2h06min

Synopsis :
Shan est un flic exemplaire admiré de tous pour avoir résolu ses affaires avec brio. Mais lors d’une opération d’infiltration, la police est doublée par des justiciers masqués dirigés par Ngo, son ancien protégé : son passé refait alors surface...



Critique :


À son apogée, au coeur des 80s/90s, l'industrie Hongkongaise avait imposé une empreinte telle - indélébile même, n'ayons pas peur des mots - sur le polar et le cinéma d'action (mais pas que, remember les mélodrames avec Brigitte Lin, ou encore les comédies avec Cherie Chung et Stephen Chow), qu'elle a autant marqué le paysage mondial que servit de puits sans fond à piller pour une Hollywood la putain, qui a toujours su regarder chez son voisin pour se renouveler.
Au sein même de cette révolution musclée, feu Benny Chan, qui n'avait strictement rien à envier d'un point de vue talent, à John Woo, Tsui Hark ou même Sammo Hung, pouvait se targuer d'être l'un des maestro de l'action musclée, offrant au genre quelques-uns de ses meilleurs efforts, de Big Bullet à Who Am I?, en passant par New Police Story (sans oublier Gen-X Cops et sa suite, Gen-Y Cops).
Fauché par un cancer du nasopharynx, le bonhomme avait redonné, tel un testament imprévu sur pellicule, des couleurs au genre avant de nous quitter l'an dernier, avec une bande furieuse à l'ancienne qui dépote, Raging Fire, dominé par deux botteurs de fions professionnels - Donnie Yen et Nicholas Tse -; une péloche fleurant bon le sempiternel affrontement flic versus criminel, et des combats à mains nues qui dépotent.

Courtesy of Well Go USA

Plaçant son auditoire en terrain aussi familier que conquis, avec son intrigue prétexte voyant un policier intransigeant et intègre, Cheung Sung-pong, se lancer avec son ex-protégé en disgrâce devenu criminel Yau Kong-ngo (emprisonné à tort et abandonné par tous, il privilégiera le côté obscur à sa sortie de prison), dans un jeu du chat et de la souris qui ne peut qu'accoucher d'une confrontation titanesque et jouissive; le film ne réinvente absolument pas le genre (et ce n'est absolument pas son but), mais peut intimement se voir non pas comme une prostration mais bien comme une ode sanglante et héroïque à une époque révolue, un chant du cygne sous fond - tragiquement - de renaissance, ou un maelström de thématiques mélodramatiques (rédemption, fraternité, devoir, honneur,...) épousent fougueusement un généreux tourbillon de violence et de sensations fortes.
Parangon de la construction testostéronée et nerveuse confiante et assurée, ou Chan sait pertinemment ce qu'il doit donner à son public (ce qui le rend prévisible... mais fuck it), mais surtout comment user des moyens à sa disposition (que ce soit un Yen formidablement stoïque, ou un Tse qui bouffe l'écran comme personne, et sait répondre aux aptitudes physiques hors normes de son illustre aîné); Raging Fire est un baril de poudre certes imparfait mais brutal, fun et gorgé d'adrénaline, qui nous rappelle au (trop?) bon souvenir de Heat autant qu'à tout un pan d'une exploitation Hongkongaise qui traitait le cinéma d'action avec enthousiasme et sérieux.
Imaginez maintenant, non sans une certaine émotion évidemment, ce que Chan, s'il ne nous avait pas été enlevé si tôt, aurait pu concocter à l'avenir, avec cette deuxième renaissance dans sa carrière...


Jonathan Chevrier


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