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[CRITIQUE] : Cendrillon


Réalisatrice : Kay Cannon
Acteurs : Camila Cabello, Nicholas Galitzine, Idina Menzel, Billy Porter, James Corden, Pierce Brosnan,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Comédie Musicale, Fantastique, Romance.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h53min

Synopsis :
Cendrillon est une adaptation musicale moderne qui porte un regard audacieux sur l’histoire avec laquelle les enfants du monde entier ont grandi. L’ambitieuse héroïne a de très grands rêves et avec l’aide de sa marraine la bonne fée, elle compte bien faire en sorte qu’ils se réalisent.



Critique :


Essayer de moderniser le mythe de Cendrillon est un effort qu'un bon nombre de cinéastes s'est échiné à entreprendre au fil des décennies, avec plus ou moins (surtout) de succès, à tel point que la version - animé comme live - de Disney, reste instinctivement dans la mémoire collective, comme la plus marquante - et donc, indirectement, la meilleure.
Mais force est d'admettre également, que la volonté de Kay Cannon d'apporter au conte de Charles Perrault une vraie sensibilité féministe, était un de ses défis qui méritent clairement le coup d'oeil, d'autant plus que le casting convoqué - surtout les seconds couteaux -, ne pouvait que porter le concept avec un minimum de solidité, même s'il paraissait plus casse-gueule que la moyenne.
Exempté des salles (le film fait partie des nombreuses " sessions " de Sony Pictures depuis le début de la pandémie et catapulté directement sur Amazon Prime Vidéo, Cinderella sauce 2021 a beau être un vrai petit bout de cinéma énergique prenant les contours d'une comédie musicale entraînante (" Material Girl ", " Somebody to Love ",... les amoureux des 80s/90s seront aux anges), il ne se dépêtre jamais vraiment de son statut de téléfilm Disney Channel, sorte de version colorée et lisse du Moulin Rouge de Bas Luhrman.

Copyright Sony Pictures

Pourtant, les coutures de la pertinence de cette relecture de Cannon (également derrière le script) sont très facilement lisible, la modernité majeure résidant dans le concept - intelligent - que les malheurs de sa vie ne se résoudront pas dans la recherche/découverte de son prince charmant, mais bien par elle-même, dans le fruit d'une ambition à briser les codes d'une société patriarcale (ici représenté par le fait d'ouvrir son propre commerce, un épanouissement professionnel et personnel refusé aux femmes de son royaume).
Mieux, même le personnage au demeurant horrible, de la vilaine belle-mère reçoit un surplus de nuance, sa méchanceté et la pression qu'elle exerce sur sa progéniture pour qu'elles se marient se trouvant dès lors - un poil - plus justifiée (car elle ne fait que reproduire, mécaniquement, les leçons douloureuses de son propre passé).
Mais toutes ses modifications louables des tropes du conte de fées (notamment un Billy Porter fabuleux en marraine) se voient pourtant clouées sur l'autel d'un divertissement familial calibré sur les contours d'un autre type de canon, le " Disney Movie ", sur-théâtralisé et filmé sans ambition, visant à servir de véhicule jukebox/karaoké pour de wannabe pop-stars maison.
C'est dommage, car il y a un vrai coeur battant derrière cette relecture moderne, au point que la pantoufle de vair n'est pas si loin de trouver son pied chez le spectateur...


Jonathan Chevrier



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