[CRITIQUE] : Tom Medina
Réalisateur : Tony Gatlif
Avec : David Murgia, Slimane Dazi, Karoline Rose Sun,...
Distributeur : Les Films du Losange
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français, Suisse.
Durée : 1h40min
Synopsis :
Dans la mystique Camargue, Tom Medina débarque en liberté surveillée chez Ulysse, homme au grand cœur. Tom aspire à devenir quelqu’un de bien. Mais il se heurte à une hostilité ambiante qui ne change pas à son égard. Quand il croise la route de Suzanne, qui a été séparée de sa fille, Tom est prêt à créer sa propre justice pour prendre sa revanche sur le monde…
Critique :
D'une certaine manière, tout comme les frangins Dardenne, Audiard, Carax ou même Farhadi, Tony Gatlif a toujours eu la carte sur la Croisette, et ce n'est pas son dernier long-métrage en date, Tom Medina, lui aussi passé par la cuvée 2021 du festival, qui viendra contredire cette vérité.
Annoncé comme - en partie - autobiographique, le film, qui explore autant les tribulations de la rédemption d'un jeune criminel que celles des thèmes chers au cinéaste franco-algérien, n'est pas forcément l'oeuvre la plus évidente pour être initié à la filmographie du bonhomme, tant elle a tout d'une expérience funambule entre un récit d'angoisse ésotérique et une odyssée plus ou moins formatée sur la catharsis et la compassion d'une figure ambiguë et rejetée, se sentant étrangère dans un monde étrange.
Soit Tom Medina (tout est dans le titre), dix-huit ans au compteur mais déjà voleur récidiviste à la gouaille plein de panache, qui débarque en liberté surveillée chez Ulysse, un homme au grand coeur qui va lui apprendre le métier de gardian au milieu des magnifiques paysages de la Carmague.
Aspirant à devenir quelqu'un de meilleur (et avant tout torero), il s'investit dans sa formation et se laisse peu à peu happer par l'âme d'un pays et de ceux qui l'habitent, même si ses erreurs et son passé semble constamment le rattraper, encore et encore...
Pas si éloigné au fond, du bouillant Bullhead de Michael R. Social, avec son anti-héros frappé par un traumatisme dans son enfance, voué à l'aliénation et à la stagnation malgré des rêves qui sont à peine à sa portée (tout comme son penchant pour faire ce qui est juste, le conduit paradoxalement à un état de contrainte constante), Tom Medina transpire l'énergie si atypique du cinéma de Gatlif, tellement qu'elle l'écrase presque au point d'en dévoiler la moindre de ses fragilités béantes.
D'un script (volontairement ?) décousu et pas toujours cohérent que le burlesque ne relève jamais totalement, à une direction d'acteurs pas toujours assurée (malgré les jolies présences du fougueux David Murgia, rappelant autant une version jeune Bruno Todeschini que le Johnny Depp de Benny & Joon, ainsi que du taiseux Slimane Dazi), Gatlif semble se moquer un brin de l'efficacité de son histoire - quitte à ne jamais avoir peur de flirter avec le ridicule -, tant est que celle-ci soit vécue comme une vraie expérience à part entière, touchante et lyrique (une habitude pourtant chez le cinéaste).
Mais dans cette quête d'identité et de liberté au demeurant sincère, plusieurs fulgurances subsistent, comme une belle présence musicale (personnage à part entière du métrage, entre sonorités gitanes et envolées métal), et une photographie somptueuse de Patrick Ghiringhelli, qui retranscrit formidablement bien la beauté des paysages austères de la Camargue.
Avec : David Murgia, Slimane Dazi, Karoline Rose Sun,...
Distributeur : Les Films du Losange
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français, Suisse.
Durée : 1h40min
Synopsis :
Dans la mystique Camargue, Tom Medina débarque en liberté surveillée chez Ulysse, homme au grand cœur. Tom aspire à devenir quelqu’un de bien. Mais il se heurte à une hostilité ambiante qui ne change pas à son égard. Quand il croise la route de Suzanne, qui a été séparée de sa fille, Tom est prêt à créer sa propre justice pour prendre sa revanche sur le monde…
Critique :
#TomMedina transpire l'énergie du cinéma de Gatlif, tellement qu'elle l'écrase presque au point d'en dévoiler la moindre de ses fragilités (script décousu, direction d'acteurs aléatoire). Reste pourtant de jolies fulgurances, comme une belle présence musicale et une sublime photo pic.twitter.com/YnY9LzIp9i
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) August 8, 2021
D'une certaine manière, tout comme les frangins Dardenne, Audiard, Carax ou même Farhadi, Tony Gatlif a toujours eu la carte sur la Croisette, et ce n'est pas son dernier long-métrage en date, Tom Medina, lui aussi passé par la cuvée 2021 du festival, qui viendra contredire cette vérité.
Annoncé comme - en partie - autobiographique, le film, qui explore autant les tribulations de la rédemption d'un jeune criminel que celles des thèmes chers au cinéaste franco-algérien, n'est pas forcément l'oeuvre la plus évidente pour être initié à la filmographie du bonhomme, tant elle a tout d'une expérience funambule entre un récit d'angoisse ésotérique et une odyssée plus ou moins formatée sur la catharsis et la compassion d'une figure ambiguë et rejetée, se sentant étrangère dans un monde étrange.
Soit Tom Medina (tout est dans le titre), dix-huit ans au compteur mais déjà voleur récidiviste à la gouaille plein de panache, qui débarque en liberté surveillée chez Ulysse, un homme au grand coeur qui va lui apprendre le métier de gardian au milieu des magnifiques paysages de la Carmague.
Aspirant à devenir quelqu'un de meilleur (et avant tout torero), il s'investit dans sa formation et se laisse peu à peu happer par l'âme d'un pays et de ceux qui l'habitent, même si ses erreurs et son passé semble constamment le rattraper, encore et encore...
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Pas si éloigné au fond, du bouillant Bullhead de Michael R. Social, avec son anti-héros frappé par un traumatisme dans son enfance, voué à l'aliénation et à la stagnation malgré des rêves qui sont à peine à sa portée (tout comme son penchant pour faire ce qui est juste, le conduit paradoxalement à un état de contrainte constante), Tom Medina transpire l'énergie si atypique du cinéma de Gatlif, tellement qu'elle l'écrase presque au point d'en dévoiler la moindre de ses fragilités béantes.
D'un script (volontairement ?) décousu et pas toujours cohérent que le burlesque ne relève jamais totalement, à une direction d'acteurs pas toujours assurée (malgré les jolies présences du fougueux David Murgia, rappelant autant une version jeune Bruno Todeschini que le Johnny Depp de Benny & Joon, ainsi que du taiseux Slimane Dazi), Gatlif semble se moquer un brin de l'efficacité de son histoire - quitte à ne jamais avoir peur de flirter avec le ridicule -, tant est que celle-ci soit vécue comme une vraie expérience à part entière, touchante et lyrique (une habitude pourtant chez le cinéaste).
Mais dans cette quête d'identité et de liberté au demeurant sincère, plusieurs fulgurances subsistent, comme une belle présence musicale (personnage à part entière du métrage, entre sonorités gitanes et envolées métal), et une photographie somptueuse de Patrick Ghiringhelli, qui retranscrit formidablement bien la beauté des paysages austères de la Camargue.