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[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #150. Who’s That Girl

Copyright Warner Bros. Pictures

Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !


#150. Who's That Girl de James Foley (1987)

Force est d'admettre que c'est tout un art, presque uniquement réservé aux squatteurs de vidéo club, de pouvoir déceler les motivations et les arcanes de la chaîne de décision qui aboutissent à la réalisation d'un gentil - ou moins - gentil nanar; une affaire délicate, même s'il n'est parfois pas si difficile que cela de formuler des hypothèses éclairées sur la manière dont certains sont venus au monde.
Véritable véhicule pour le star power grandissant de Madonna, produit pile poil une pige après la pantalonade Shanghaï Surprise (un put*** de four critique et public, tout simplement), Who's That Girl, seule et unique incursion dans la comédie pour James Foley (quoique, Dangereuse Séduction ainsi que son tandem Cinquante Nuances Plus Sombres/Cinquante Nuances Plus Clairs sont risibles aussi... à leur manière), avait presque tout de l'oeuvre pondu sous algorithme à une heure ou Hollywood ne pratiquait pas aussi assidûment ce mode de fonctionnement.

Copyright Warner Bros. Pictures

Comédie new-yorkaise comme le hit number one de la chanteuse - Desperately Seeking Susan -, louchant de manière flagrante sur le chef-d'oeuvre L'Impossible Monsieur Bébé d'Howard Hawks, Dangereuse sous tous rapports de Jonathan Demme mais surtout After Hours de Martin Scorsese (quitte à ramener Griffin Dune himself dans le même type de rôle); le film, qui partage son titre avec l'un des meilleurs tubes de son actrice vedette - justement de la B.O -, est un de ces bordels jouissifs comme seules les 80s pouvaient nous les offrir.
Démarrant sur une introduction animée et cartoonesque - sous fond de " Causing a Commotion ", toujours signé Madonna - donnant clairement le ton, le film suit l'histoire de Nikki Finn, petite escroc enfermée à tort du meurtre de son petit ami, qui est libérée sur parole.
Son obsession première est de retrouver le véritable coupable et pour ce faire, elle va embarquer dans sa quête l'avocat fiscaliste, le (trop) docile Gontran Trott, chargé de l'escorter à la gare routière par son futur beau-père - le mariage est prévu pour le lendemain - et patron, Simon Worthington.
Évidemment, Nikki ne rentrera pas à Philadelphie, papa Worthington va vite démontrer son implication dans le meurtre de l'ex-boyfriend de l'impétieuse blonde, Gontran va avoir du mal à se marier avec sa (très) très volage compagne Wendy Worthington, un cougar tout choupi entrera dans la danse, et tout se finira bien dans le meilleur des mondes, même les pauvres demoiselles d'honneur kidnappées par les deux tueurs miteux engagés par Worthington mère pour faire la peau à Nikki...
Odyssée classique mais entraînante façon folle journée de Ferris Bueller sans ados mais avec des criminels, bourré de personnages haut en couleurs et de séquences d'action un poil improbables (des courses-poursuites à coups de Rolls, des gunfights et même un combat final à l'épée !) au moins autant que la romance en son coeur (même si on peut comprendre l'attirance de Trott - mais pas totalement son coup de foudre expéditif - pour le sens du danger et la sensualité décontractée de Nikki); Who's That Girl, aussi perceptible soit-il, n'a pourtant rien du nanar des familles irregardables comme la presse s'est échinée à l'affirmer au moment de sa sortie - pluie de nominations aux débiles razzie awards à la clé.

Copyright Warner Bros. Pictures

Génialement foutraque et gentiment stupide, bardé de dialogues irrésistibles et de sous-entendus délirants (les fameux " je l'ai prise dans mon taxi "), incarné avec enthousiasme par un Griffin Dunne impeccable et une Madonna énergique et au timing comique bien réelle; la péloche est une bande typique des 80s, doux-dingue, décomplexée et tellement désireuse de plaire qu'il est presque impossible de la détester.
Un vrai petit bout de charme qui évoque une nostalgie et une affection perdue, de celle qui, justement, se retrouvait dans les nombreuses étagères des vidéo clubs...


Jonathan Chevrier


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