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[CRITIQUE] : Mortal Kombat

Réalisateur : Simon McQuoid
Acteurs : Lewis Tan, Jessica McNamee, Josh Lawson, Joe Taslim,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Action, Arts Martiaux.
Nationalité : Américain, Australien.
Durée : 1h50min.

Synopsis :
Lorsque les plus grands champions de la Terre sont appelés à combattre les ennemis de l'Autre Monde, ils doivent découvrir leurs véritables pouvoirs pour sauver notre planète de l'annihilation totale. Mortal Kombat est une nouvelle aventure cinématographique basée sur la franchise de jeu vidéo iconique.




Critique :



Même avec bientôt vingt-six ans au compteur, le premier passage sur grand écran du monument de la castagne sur console Mortal Kombat, chapeauté par un Paul WS Anderson qui n'avait pas encore laissé ses penchants nanardesques posséder tout son cinéma, tient furieusement bien la route, autant pour ses qualités indéniables (gros cast, bons combats et une production design appliquée) que pour ses défauts aujourd'hui charmants, puisque passés à la moulinette de la nostalgie - sa suite ne peut vraiment pas en dire autant.
Il y avait donc une certaine attente, même si mesurée soyons honnêtes, à l'idée de découvrir une nouvelle itération 2.0, qui plus est hors d'une salle obscure (la Warner privilégiant dans l'hexagone, une sortie en achat digital pour freiner sa présence depuis plusieurs semaines, en téléchargement illégal).

Copyright Warner Bros

Échoué à Simon McQuoid - dont c'est le premier long-métrage -, le film évite scrupuleusement la confrontation avec son ainé de 1995, une volonté louable qui se transforme pourtant comme une épée de Damoclès au-dessus de sa caboche, puisqu'en ne voulant pas jouer la carte du divertissement décomplexé et imaginatif (le jeu n'épouse t-il pas lui-même, une certaine idée du cinéma d'exploitation bien régressif des 80s ?), il tombe dans un péché un poil trop familier, celui du divertissement ronronnant ne voulant fâcher/frustrer personne, sans forcément emballer les mirettes pour autant.
Supposant simplement - voire même avec un peu trop d'assurance - qu'il est le premier opus d'une future et imposante franchise, il a tout du prologue étiré sur la longueur dont l'intrigue trahit le titre et le concept même au coeur du film : le Mortal Kombat, puisque qu'aucun affrontement ne se fait durant le dit tournoi, mais avant (raison pour laquelle la Terre a perdue ses neufs premières participations, puisqu'elles n'avaient plus de combattants au moment d'y participer, Shang Tsung les liquidant avec le moindre gong officiel...okay).

Copyright Warner Bros

Prenant beaucoup de temps à démarrer et à rentrer dans le vif du sujet après un premier quart d'heure pourtant rythmé et accrocheur, à tel point que son final paraît cruellement expéditif; le film gaspille un brin ses bobines en inventant un background certes intéressant (le concept de la " marque " pour les élus au Mortal Kombat), mais aussi et surtout une histoire majoritairement vissée sur un personnage qui semble n'avoir aucun trait de caractère discernable au-delà d'aimer sa famille - malgré l'abattage solide et charismatique de Lewis Tan.
Pire, au-delà d'un tic irritant de vouloir toujours un peu rationaliser sa mythologie (alors qu'elle n'a pas à l'être, puisque basée sur un jeu qui épouse TOUS ses penchants nanardesques), aucun de ses personnages, pas même un Kano qui joue ici le gimmick humoristico-abject de l'équipe, ne se démarque d'une caractérisation " Marvelienne, jusque dans la découverte de leurs pouvoirs respectifs.
Mais là ou la vraie frustration du gamer - ou du fan de péloches burnées tout court - se fait ressentir, c'est indiscutablement du côté de sa mise en scène, sans ambition ni ampleur (entre cadrages serrés et plans larges), ne rendant jamais justice ni a des chorégraphies plus que réussies mais surtout à une implication physique totale de son casting (qui fait des merveilles dans des décors assez pauvre - des caves, des grottes et des usines - tranchant totalement avec le côté dépaysant/flashy du jeu, et même du film d'Anderson); comme si McQuoid n'avait aucun émerveillement face à ce qu'il voit, ne dégageant pas une seule once de poésie ni de beauté, là ou le montage castrateur de Lebenthal et Gray fini de fracturer leurs empoignades et de les priver de leur pleine clarté.


Copyright Warner Bros

Au-delà du combat final, qui checke toutes les chicanes du fun/plaisir de fans (en gros, tout ce qu'on attend d'un fight Scorpion vs Sub Zero) et d'un prologue intrigant au coeur Japon du XVIIe siècle, Mortal Kombat se laisse évidemment regarder sans trop de déplaisir mais n'atteint jamais vraiment tout son potentiel de B movie à forte tendance Z dans ses envolées sanglantes, même s'il fait preuve d'une sacrée maîtrise pour son maigre budget (50M$, et des SFX bien mieux torchés que la majorité des blockbusters).
La faute, sans doute, à une hégémonie de la méthode Marvel qui a tellement façonné le cinéma grand public contemporain, que plus personne ne cherche à déborder de ce cadre ni même avoir une quelconque illusion de grandeur/originalité.
Étrange mais audacieux procédé que de bâtir une franchise sur des combattants qui ne sont pas construit au-delà de tout attachement nostalgique des initiés (que l'on brosse dans le sens du poil avec quelques passages obligés, comme les - excellents - fatalities), mais surtout un film qui sert uniquement mise en bouche assumée, avant que le véritable Mortal Kombat ne commence...


Jonathan Chevrier



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