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[CRITIQUE] : The Old Guard


Réalisatrice : Gina Prince-Bythewood
Acteurs : Charlize Theron, KiKi Layne, Chiwetel Ejiofor, Matthias Schoenaerts,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Action, Science-fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h58min.

Synopsis :
Une petite bande soudée de mercenaires immortels, dirigée par la redoutable Andy, se bat depuis des siècles pour protéger les humains. Mais tandis que le groupe est engagé pour une mission des plus périlleuses, ses pouvoirs hors du commun sont soudain révélés au grand jour. C'est alors qu'Andy et Nile, tout dernier soldat à avoir rejoint l'équipe, doivent tout mettre en œuvre pour neutraliser leurs ennemis. Car ces derniers ne reculeront devant rien pour détourner les pouvoirs des immortels à leur profit.



Critique :


La propension qu'à Hollywood a avoir transformé la merveilleuse Charlize Theron en action woman badass depuis le monumental Mad Max Fury Road (avouons que la voir botter des culs avec charisme, est un plaisir non feint même dans le plus suranné des blockbusters), laisse assez songeur, tant est si bien qu'au-delà d'un excellent Atomic Blonde, c'est quand la comédienne s'est volontairement éloigné du genre, qu'elle s'est offert ses meilleures prestations de récentes mémoires (Tully, Long Shot et Bombshell).
Et avant de la revoir en tant que vilaine majeure de la saga Fast and Furious l'an prochain, dans le neuvième et avant-dernier opus signé Justin Lin, là voilà de retour directement par la case Netflix dans un actionner pas forcément alléchant sur le papier : The Old Guard de Gina Prince-Bythewood (la tendre et juste comédie romantico-sportive Love & Basketball).

Copyright Aimee Spinks/NETFLIX


Ou l'adaptation - très fidèle - du comic-book éponyme de Greg Rucka (au scénario) et Leandro Fernandez, dont la campagne promotionnelle maousse costaud laissait quand-même présager la vision d'un bon popcorn movie estival régressif et fun; genre qui manque cruellement dans nos salles obscures, aussi fou que cela puisse paraître aujourd'hui (foutu Covid-19).
Jamais menteur sur la marchandise et ce dès son titre assez terne (Old, et le film l'est vraiment parfois), la péloche incarne une cuvée généreuse et trop étirée sur longueur - deux bonnes heures au compteur - d'actionner lambda taquiné à la source, pour ressembler avec plus ou moins de réussite à une origin story super-héroïque vantant timidement les prémisses d'une wannabe franchise; un petit morceau de cinéma spectaculaire qui pose une question essentielle à tous les fans de l'éternel Furiosa : un film où Theron ne fait presque rien d'autre que de se battre, est-ce si sympathique que cela à mater ?
Articulé autour des combats d'une troupe de mercenaires immortels, survivant aux affres du temps et se battant constamment pour ce qu'ils pensent être juste, sorte de mix improbable entre des sous-Wolverine, capable de guérir de tout, et des Connor MacLeod à la solitude obligée et insondable; The Old Guard plaque sa narration entre flashbacks (souvent ridicules et photoshoppés à mort) et récit au présent, suivant le recrutement à la dure de Nile et de sa formation par Andromache of Scythia - ou Andy pour faire court -, une relation " soromance " qui vampirise totalement l'attention, au point de rendre le tout passablement frustrant sur de nombreux points.

Copyright Aimee Spinks/NETFLIX


Frustrant car si l'idée de suivre d'un groupe de guerriers immortels est séduisante, jamais le film ne l'exploite totalement ni lui donne suffisamment de respirations (humour, profondeur d'écriture,...) pour la rendre humaine et pleinement grisante (ou simplement cohérente aussi), gaspillant ses prémisses en ne nous en disant pas grand-chose à leur sujet (là où il est pourtant rafraîchissant de voir une relation amoureuse entre immortels, saine et joliment empathique malgré un traitement un poil maladroit).
Reste alors son propos juste sur sa définition " Highlanderienne " de l'immortalité (de la douleur physique constante pendant les batailles, à la solitude incroyable de perdre tous les êtres aimés) et ses scènes d'action, honnêtement emballées et exécutées avec maturité, mais trop éparses sur un divertissement de deux heures bien tassées, pour dynamiser l'ensemble et trancher avec la fragilité de son intrigue (à la naïveté parfois confondante, véhiculée en partie par le personnage d'un Chiwetel Ejiofor qu'on aurait aimé ailleurs), le manque de dynamisme de sa mise en scène ou même le jeu en pilote automatique de ses comédiens (Theron en tête, même si Layne est plutôt convaincante en jeune immortelle luttant pour devoir abandonner son passé), quand il n'est pas navrant (Harry Melling, dans la peau du vilain majeur aka " le plus jeune PDG de l'industrie pharmaceutique ", qui veut capturer les immortels pour voler leurs secrets génétiques et ainsi fabriquer des médicaments miracles).

Copyright Aimee Spinks/NETFLIX


Blockbuster super-héroïque (une denrée rare en 2020) au féminin, généreux et un poil nuancé sur le thème de l'immortalité, plombé par sa durée conséquente et un manque cruel de profondeur, The Old Guard fait le job au coeur d'un été chiche en divertissement popcorn burné et régressif.
Foutu Covid-19 qu'on vous dit...


Jonathan Chevrier



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