[CRITIQUE] : Los Conductos
Réalisateur : Camilo Restrepo
Acteurs : Luis Felipe Lozano, Fernando Úsaga Higuítan, Camilo Restrepo, ...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Drame
Nationalité : Français, Colombien, Brésilien
Durée : 1h10min
Synopsis :
Pinky est en fuite. Il vient de se libérer de l'emprise d'une secte religieuse. Il se trouve un abri de fortune et un petit boulot dans une fabrique de t-shirts. Trompé par sa propre foi, il questionne tout. Mais alors qu'il tente de reconstruire sa vie, il est bientôt rattrapé par des réminiscences violentes qui demandent Revanche.
Critique :
S'il est difficile de comprendre tous les tenants et aboutissants de #LosConductos (il est vraiment ancré dans la culture colombienne), on reste happé par la puissance de ses images, qui font de son héros une figure poétique, teintée de violence et de rédemption. (@CookieTime_LE) pic.twitter.com/5SileQOV5k— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) June 13, 2020
Un rescapé échappe à sa secte religieuse et se fond difficilement dans le monde extérieur, encore imprégné par la violence dont il a été le témoin et l'instigateur.
Pour son premier long-métrage, le réalisateur colombien Camilo Restrepo s’inspire de l’histoire vraie de son ami Luis Felipe Lozano, “Pinky”, qui joue dans Los Conductos son propre rôle. C’est un film habité par la violence que nous proposait le Champs-Elysées Film Festival pour son quatrième jour de son édition en ligne, un conte philosophique et fantasmagorique nous emmenant aux confins de l’instrumentalisation de la religion et de la violence diffuse en Colombie.
(©5a7 Films) |
C’est un film cathartique qu’offre Restrepo à son ami, dans une forme de docu-fiction filmé en 16 mm, Pinky pouvant assassiner le leader de la secte par la narration de l’oeuvre autobiographique dès le début du film. Malgré cet acte, filmé dans un clair-obscur que ne renierait pas un film policier, le film ne se départit pas de sa soif de vengeance, dévorant la pellicule et hantant ce personnage qui a volé, tué au nom d’un seul homme se prenant pour Dieu.
Le film s’empare de nombreux symboles, ainsi qu'une certaine théâtralité pour représenter au mieux les émotions internes de Pinky, dans un montage éclaté. Entre passages réalistes et projections fantasmagoriques, le voyage de Pinky n’est pas de tout repos. Après le meurtre, censé le libérer de son endoctrinement, sa colère demeure dans ce monde qui refuse de lui ouvrir ses portes. Différents personnages historique ou littéraire connus de la culture colombienne viendront lui rendre visite pour le confronter aux dilemmes moraux auxquels il fait face. Car si dans notre réalité le meurtre n’a jamais eu lieu, dans celle de Los Conductos, il amène un questionnement sur des concepts flous comme le Bien et le Mal, dont Pinky a du mal à concevoir alors qu’il a pensé pendant tant d’années être un “Élu”.
(©5a7 Films) |
Il nous est difficile de comprendre tous les tenants et aboutissant de Los Conductos tant il est une oeuvre ancrée dans la culture colombienne. En tant que spectateur français, nous n’avons pas les armes adéquates pour appréhender correctement la philosophie qui nous est proposée. Nous pouvons cependant apprécier la puissance des images qui fait de Pinky une figure poétique, teintée de violence et de rédemption.
Laura Enjolvy
Laura Enjolvy