[CRITIQUE] : La Liste de Nos Rêves
Acteurs : Asa Butterfield, Maisie Williams, Nina Dobrev, Tyler Hoechlin, Ken Jeong, David Koechner, Tituss Burgess,...
Distributeur : L'atelier d'Images
Budget : -
Genre : Drame, Romance, Comédie.
Nationalité : Américain
Durée : 1h37min
Synopsis :
Calvin est un jeune bagagiste de l’aéroport de Cape Town qui a abandonné ses études et qui est légèrement hypocondriaque. Sa vie va changer lorsqu’il va faire la connaissance de Skye. En effet, cette jeune femme, qui a réalisé une liste de choses importantes à faire avant de mourir, va réussir à l’embarquer dans une aventure et lui faire oublier ses plus grandes peurs. Grâce à elle, il va apprendre ce que c’est de réellement vivre.
Critique :
Faussement superficiel dans sa première moitié, avant de décoller dans une seconde ou il dévoile un canevas émotionnel bouleversant, #LaListedeNosReves, porté par un formidable duo Maisie Williams/Asa Butterfield, est un teen movie aussi touchant qu'authentique et empathique. pic.twitter.com/dRWuNp9yBy— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) June 7, 2020
Un hypocondriaque assiste à un groupe de soutien pour les personnes décédées d'un cancer, et se lie d'amitié avec une desdites personnes et l'aide à remplir une liste de " rêves " déments, tandis qu'elle-même, cherche à le pousser le pousser dans les bras de la femme avec qui il souhaite sortir.
Vendu comme ça, La Liste de Nos Rêves ne pète absolument pas dans la soie de l'originalité, et à même tout du reboot opportuniste des aventures de Jack et Marla dans Fight Club, ou une " To Die List " remplacerait une tournée des groupes de thérapies et la formation d'une secte nihiliste prônant la fin du capitalisme.
Pourtant, et de manière totalement improbable, le film de Peter Hutchings déjoue une bonne partie de sa prévisibilité et des travers de sa stratégie marketing, pour livrer une romcom qui n'en est pas totalement une, qui privilégie l'amitié excentrique et l'émotion, à un amour confus et difficilement cohérent.
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Cousin pas si éloigné du formidable Me, Earl and the dying girl (Olivia Cooke <3), la péloche touche par son mélange charmant de clichés inévitables couplés à une union hybride d'humour, de compassion, d'authenticité et d'empathie, articulé autour d'une amitié excentrique et peu orthodoxe, au ciment instantané (les deux personnages sont traités sur un même pied d'égalité, rares dans les péloches du genre actuelles) entre un jeune hypocondriaque Calvin, persuadé qu'il est destiné à mourir jeune, et une âme pleine de vie, Skye, qui cache constamment le traumatisme émotionnel et psychologique de son destin déjà tout écrit (la mort programmée de celle-ci, est d'ailleurs la seule et unique chose qui les sépare réellement).
Faussement superficiel dans sa première moitié, entre des souhaits plus ou moins futiles et une promesse heureusement non tenue (l'idée que Skye ne soit qu'un ange gardien dans ses derniers jours, pour que Calvin sorte de sa coquille et vivent enfin sa vie), le film décolle en revanche dès que se profile la première heure, laissant ainsi transparaître un canevas émotionnelle alors insoupçonné.
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Malin comme un pou, le métrage révèle ainsi tous les tenants de son odyssée Young Adulte émouvante : faire revivre le feu ardent qui bouillonne dans le coeur de deux âmes qui ne subissent plus leurs vies, et qui décident de se libérer de leur anxiété pour mieux embrasser la lumière, sans pour autant dépasser les limites d'une relation platonique (les choses sont assez vite mises au clair).
Une fois les barrières et les défenses totalement brisées (et que l'on fait face à une liste plus personnelle afin que Skye puisse mettre de l'ordre dans les choses importantes), La Liste de Nos Rêves déroule sans trembler son ascension tragique, ému aux larmes sans avoir le moindre remords à toucher à tous les clichés possibles, mais surtout touche d'une doigt une authenticité rare.
Calvin et Skye utilisent involontairement l'autre pour combler un vide qui a fait d'eux ce qu'ils sont, pour renforcer leur présent même s'ils savent qu'ils vont devoir se perdre à nouveau : cette fois, s'il est évident qu'ils vont souffrir, cela sera sous leurs conditions, et rien d'autre.
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Porté par un formidable duo Maisie Williams (mélange parfait d'imprévisibilité, d'électricité et de fragilité)/Asa Butterfield (contrepoint parfait de Williams, entre embarras, dignité et émotion sincère), et d'excellents seconds couteaux (Nina Dobrev en love interest, Tyler Hoechlin en grand frère inquiet); Then Came You est une petite pépite de teen movie foutraque et vibrant, sur deux jeunes adultes qui s'unissent dans des circonstances exceptionnelles et particulières, et qui reconnaissent instantanément qu'ils ont besoin de l'autre.
Une romance platonique tellement bien croquée et empathique, que leur inséparabilité est bel et bien réelle, même au-delà des affres de la mort.
Une excellente surprise.
Jonathan Chevrier