[CRITIQUE] : Underwater
Réalisateur : William Eubank
Acteurs : Kristen Stewart, Vincent Cassel, Jessica Henwick, T.J. Miller,...
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : -
Genre : Thriller, Science-Fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h35min
Synopsis :
Une équipe scientifique sous-marine fait face à un tremblement de terre. Sous l'eau, ils vont devoir essayer de survivre.
Critique :
Faible en effet et tirant vraiment sur la longueur, mais bien charpenté et visuellement élégant, #Underwater fait le job à défaut d'offrir + que le minimum syndical. Une série B de luxe sauvagement dépassée aussi angoissante qu'oubliable, portée par une Kristen Stewart lumineuse. pic.twitter.com/ogmfhyDORE— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) January 8, 2020
Dans la catégorie des projets que l'on attendait pas forcément mais qui pouvait clairement nous surprendre, Underwater se posait bien là, survival SF produit aussi confortablement - 80 millions de $ de budget - que de manière hautement bancale (le tournage date d'au moins deux piges, le rachat de la FOX par Disney ayant encore plus compliqué sa post-production), mais qui avait de quoi allécher son cinéphile endurcis autant par la force de son casting vedette (Kristen Stewart, Vincent Cassel, Jessica Henwick et la gouaille pas toujours défendable de T.J. Miller) que par la promesse d'une bonne péloche SF bien sombre et anxiogène qu'il semblait nous offrir du bout de sa timide mais mystérieuse, campagne promotionnelle.
Sensation mitigée à l'arrivée, le troisième long de l'honnête faiseur William Eubank s'avère à la fois une très sympathique série B horrifico-SF tendue gentiment enlacé dans les ombres imposantes d'Alien et Abyss, qu'un divertissement qui ne dépasse jamais vraiment le carcan d'un pitch généreux et accrocheur, bandant bien plus mou qu'il ne le voudrait et n'atteignant jamais l'aura de ses illustres aînés, malgré des moyens honteusement à la hausse.
Un Leviathan bien plus recommandable en somme - les amoureux des gros nanars 80's/90's comprendront -, plaçant la catastrophe écologie en son coeur sans forcément en tailler plus que cela son aura brute (dame nature se venge de nous, l'humain causera sa propre perte, l'amour doit survivre, le sacrifice est la clé... on connait la chanson), et s'installant gentiment dans un avenir hautement pessimiste et pourrie, pour mieux lui juxtaposer une quête de survie encore plus imminente (une poignée de scientifiques d’une base sous-marine de forage d’énergies fossiles prend l’eau de toutes parts suite à un tremblement de terre, et se voit même attaquer par une créature lovecraftienne à souhait).
Sorte de huis clos maritime frénétique rentrant tout de suite dans le lard, qui se transforme peu à peu en une chasse à l'homme claustrophobique plus ou moins prenante ou l'on se fout de la quasi-intégralité des personnages, croqués à la truelle - excepté une Kristen Stewart impliquée et attachante -, au moins autant que de son message écolo brossé avec la finesse d'un rhinocéros en rute.
Faible en effet (il fait noir... tout le temps) et tirant franchement sur la longueur (il ne dépasse pourtant pas les 90 minutes), mais solidement charpenté et visuellement élégant - superbe photo de Bojan " A Cure for Life " Bazelli - malgré un pitch très Bis aux grosses bordures Z, Underwater fait le job à défaut de proposer plus que le minimum syndical, même si l'on se surprendra à frémir un brin sur quelques séquences cauchemardesque vraiment réussites, voire à être touché par la sincérité de son ton, prônant plus le sensibilisme face à la peur, que l'excès de virilité inhérent au genre.
Un petit film sans prétention et angoissant, prévisible et scénaristiquement léger - comme toute bonne série B de luxe sauvagement dépassée qui se respecte -, que l'on oubliera d'ici les prochains dodos.
Sad but true.
Jonathan Chevrier