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[CRITIQUE] : Wild Rose


Réalisateur : Tom Harper
Acteurs : Jessie Buckley, Julie Walters, Sophie Okonedo, Daisy Littlefield, ...
Distributeur : SND
Budget :-
Genre : Musical, Drame, Comédie.
Nationalité : Britannique
Durée : 1h40min

Synopsis :
A peine sortie de prison et de retour auprès de ses deux enfants, Rose-Lynn n’a qu’une obsession : quitter Glasgow pour devenir chanteuse de country à Nashville. Tiraillée entre sa passion et ses obligations de mère, la jeune femme va devoir faire des choix…



Critique :

Il n’est pas rare de voir le marketing se servir de la comparaison pour faire la publicité d’un film. Et pour Wild Rose, c’est encore plus facile quand on voit la popularité des films musicaux ces derniers temps. Que ce soit Queens, les Beatles, Elton John ou simplement voir Elle Fanning reprendre des chansons pop, la place est à la musique cet été sur nos grands écrans. Il est alors incompréhensible de voir le film choisi pour comparer Wild Rose, A Star is born (sorti fin d’année 2018) tant les deux films n’ont rien à voir. De plus cette publicité poussive va si loin (jusqu’à la bande-annonce) qu’elle dessert son film. Pourtant le long-métrage de Tom Harper ne mérite pas d’être traité de la sorte. Certes, la trame principale n’est pas originale (d’ailleurs plus proche d’un Teen Spirit - le télé-crochet en moins - que le film de Bradley Cooper), mais il dégage une énergie folle, qui vient surtout de son actrice principale : Jessie Buckley.


Car c’est sur l’actrice irlandaise que tout se joue. C'est elle qui porte le tout, en lui donnant ce petit quelque chose. Bien que classique, on suit le film car Rose-Lynn Harlan (le personnage principal) est attachante au possible. Par son culot et sa détermination, le spectateur veut voir comment elle va évoluer, même si nous savons à l’avance l’issu du film.
Wild Rose, comme beaucoup d’autres films musicaux, n’est jamais bien original, à cause d’un scénario très codé. Nous savons que les personnages vont connaître le succès à un moment ou un autre, le tout est de savoir si cela va perdurer, si c’était vraiment le rêve du protagoniste ou non. Il est ici question de remise en cause du rêve de Rose-Lynn, partir à Nashville pour faire carrière dans la country. Car ce n’est pas seulement à cause du manque d’argent ou de sa liberté conditionnelle après une année de prison qui la retient de partir, mais ses deux enfants en bas âge, qu’elle néglige. Plus que la gloire, le film parle d’émancipation et surtout d’authenticité, à l’image de l'héroïne, brute de décoffrage. C’est pourquoi son rêve est si simple (partir), même si un peu naïf. Ce n’est pas la soif de succès qui lui pose problème, mais bien son rêve lui-même, incompatible avec la maternité, à ce qu’il parait. Que ce soit la mère de Rose-Lynn (Julie Walters) ou Susannah, son employeuse, elles lui font comprendre que le sacrifice est obligatoire. Peut-être parce que les hommes sont totalement absents dans le film, c’est les femmes que détiennent la responsabilité, aussi injuste soit-elle… Mais est-ce une raison de tout abandonner ? Peut-on lier les deux ? Le film donne cet espoir. Avec un peu de compromis et le soutien de ses proches, tout est possible.


Le film ne lâche jamais Jessie Buckley, qui rayonne littéralement dans ce rôle, où elle donne de la voix. Parce que celle-ci y est épatante, mais aussi parce que le réalisateur a l’intelligence de se rendre compte que la moindre digression serait fatal, le script manquant énormément d’originalité et de personnalité. Pourtant, nous avons envie de voir plus de Glasgow, cette ville morne qui s’éclaire quand la musique se fait entendre. Il est dommage que le gouffre social entre Rose-Lynn et Susannah ne soit pas plus exploité et prendre cette occasion pour tenir un propos social plus conséquent. Il manque un peu d'âme et d'ambition pour que le film dépasse le cocon classique dans lequel il s'est enfermé. Car au final, il ne nous restera pas grand chose, à part l'impression d'avoir découvert une nouvelle actrice à suivre de près. Cela n'empêche en rien de passer un excellent moment pendant une heure quarante ceci dit.
Portrait simple et émouvant d’une femme passionnée et sincère, Wild Rose fonctionne grâce à la force d’interprétation de Jessie Buckley et sa voix envoûtante.


Laura Enjolvy


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