[CRITIQUE] : Walter
Réalisateur : Varante Soudjian
Acteurs : Issaka Sawadogo, Alban Ivanov, Judith El Zein, David Salles, Karim Jebli, Nordine Salhi,...
Distributeur : SND
Budget :-
Genre : Comédie
Nationalité : Français
Durée : 1h30min
Synopsis :
Pour Goran et son équipe de braqueurs amateurs, le plan était presque parfait : pénétrer de nuit dans un hypermarché pour dévaliser une bijouterie. Mais ces « bras cassés » n’avaient pas prévu l’arrivée d’un vigile pas comme les autres : Walter, un ex-chef de guerre africain qui va les envoyer en enfer…
Critique :
S'il n'est évidemment pas la comédie de l'année - et il ne prétend pas l'être non plus -, #Walter n'en est pas moins un sympathique moment de poilade plutôt bien mené et déjanté, qui aurait cependant mérité à faire plus confiance en sa folie et son second degré. pic.twitter.com/bCRyMA6CWh
— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) March 20, 2019
De tous les comédiens ayant su faire leur trou après avoir explosé au Jamel Comedy Club - et ils sont nombreux -, Alban Ivanov est de loin l'un des plus hilarants du lot mais aussi et surtout sans l'ombre d'un doute, celui ayant le plus finement choisi ses péloches pour percer sur le grand écran.
Patients, Le Sens de la Fête, Le Grand Bain, Les Bonnes Intentions hier, La Vie Scolaire de Grand Corps Malade et Hors Norme d'Olivier Nakache et Eric Toledano demain, le bonhomme se paye même le luxe d'un premier rôle dans le premier passage derrière la caméra de Varante Soudjian (réalisateur sur les séries Scènes de Ménage et Access) : Walter, comédie volontairement simpliste tournant autour d'un braquage profondément amateur - dévaliser une bijouterie de supermarché - qui tourne évidemment mal, la faute à un vigile qui fait un poil trop bien son travail.
Dit comme ça, la péloche ne semble pas forcément voler bien haut, se rangeant gentiment mais sûrement dans la case des comédies potaches/limitées loin d'être mémorable et ne justifiant pas toujours qu'on lui consacre ne serait-ce qu'un tout petit peu de son temps, le tout pas aidé par une campagne promotionnelle férocement fantomatique.
Bien mal nous en aura prit car même s'il ne casse pas trois pattes à un canard unijambiste, la bande mérite décemment son pesant de popcorn, et incarne un vrai et modeste moment de bouffonnerie totalement assumé, qui aurait clairement mérité à croire un peu plus en sa folie et en son pouvoir comique.
Exploitant intelligement son postulat de départ plus que simpliste, déployant un panel assez sympathique de bras cassés dominé de la tête et des épaules par un Ivanov au diapason et des Déguns moins agaçant que dans leur propre film solo, Walter, qui flirte tout du long avec la frontière du nanar, roule pleinement sa bosse, réserve son petit lots de scènes cocasses et épouse juste ce qu'il faut un second degré qui aurait pu s'avérer même plus piquant et totalement sous acide.
On se retrouve alors face à un Home Alone version Lidl, pas déplaisant surtout quand le Kevin McAllister local, un vigile ancien chef de guerre africain (excellent Issaka Sawadogo) commence à s'en prendre à des Casseurs Flowters d'infortune qui n'attendait pas un tel comité d'accueil.
Pas foufou donc, mais vraiment fun et sympa, un petit divertissement aussi vite vu qu'oublié tout simplement parfait en ces premiers jours de printemps.
Jonathan Chevrier