[CRITIQUE] : Gaston Lagaffe
Réalisateur : Pierre-François Martin-Laval (Pef)
Acteurs : Théo Fernandez, Pef, Arnaud Ducret, Jerome Commandeur, Alison Wheeler...
Distributeur : UGC Distribution
Budget :
Genre : Comédie
Nationalité : Française
Durée : 1h25
Synopsis :
Gaston débarque en stage au Peticoin, avec ces inventions délirantes, il va changer le quotidien de ses collègues. Chat, mouette, vache et gaffophone sont au rendez-vous des aventures de notre bricoleur de génie qui ne pense qu’à faire le bien autour de lui, mais qui a le don d’énerver Prunelle son patron. Les gaffes à gogo de Gaston pourront-elles éviter que le redoutable Monsieur de Mesmaeker rachète le Peticoin ?
Critique :
Tentant de reprendre une formule initiée par Chabat sur Mission Cléopatre, avec #GastonLagaffeLeFilm, Pef échappe au désastre sans pour autant complètement convaincre. (@Thiboune) pic.twitter.com/LH8hvQ9zOd— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 4 avril 2018
Faut-il continuer d’adapter les bandes dessinées ? Elles pullulent depuis quelques années pour des résultats souvent peu glorieux (Spirou & Fantasio pour ne citer que la plus récente). Pourtant, rien ne semble arrêter ce nouveau sous-genre du cinéma français, en témoigne la dernière en date : Gaston Lagaffe.
Après avoir adapté la très dispensable BD, Les Profs, Pierre-François Martin-Laval s’attaque à un véritable monument de la BD française. Décrié par la fille de Franquin, Gaston Lagaffe n’est pas en soi une mauvaise adaptation. Pef reprend les codes de la BD, gags à outrances, inventions délirantes et souvent catastrophiques, la mouette et le chat turbulents sont évidemment de la partie.
Pour autant, le réalisateur fait aussi des choix d’adaptation pour mieux s’approprier ce personnage. Ainsi, il transpose le héros des BD au sein d’une start-up à notre époque et dote l’ensemble d’un fil rouge pour gommer l’aspect suite de sketches inhérent à la BD d’origine.
C’est peu ou prou, la formule qu’avait initiée Alain Chabat sur son Mission Cléopatre : la fidélité modernisée. En effet, l’ex-Nuls avait repris les codes de la BD du petit gaulois tout en apportant son humour sans qu’il ne dénote par l’univers de Goscinny et Uderzo. La seule différente, c’est que Pef n’a pas le talent d’un Chabat et le résultat est en demi-teinte. Si les efforts de modernisation sont louables, ils ne sont pas tous salutaires et de manière plus générale le film souffre de quelques problèmes de rythme.
Cependant, la réalisation proposée par Pef est truffée d’inventivité visuelle. C’est peut-être la plus grande force du long-métrage, avoir su créer un univers fantasque, largement déluré qui permet de transposer certaines trouvailles de Franquin. On retrouve notamment le hamac de Gaston, sa vieille voiture et bien entendu les nombreuses inventions du personnage qui jonche le film.
Au final, le principal souci au coeur de cette adaptation c’est justement le terme adaptation. C’est paradoxal, mais ce que l’on accepte volontiers d’une bande dessinée peut apparaître comme grotesque dans un langage cinématographique. C’est ce qui se passe avec certains sketches du film qui souffre de leurs transpositions filmiques. On ne ressort pas vraiment déçu, mais pas franchement enthousiaste non plus.
Thibaut Ciavarella