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[CRITIQUE] : Ready Player One


Réalisateur : Steven Spielberg
Acteurs : Tye Sheridan, Olivia Cookie, Ben Mendelsohn, Lena Waithe, Simon Pegg, Mark Rylance,...
Budget : -
Distribution : Warner Bros. France
Genre : Aventure, Aventure, Science-fiction, Fantastique.
Nationalité : Américain
Durée : 2h20

Synopsis :
2045. Le monde est au bord du chaos. Les êtres humains se réfugient dans l'OASIS, univers virtuel mis au point par le brillant et excentrique James Halliday. Avant de disparaître, celui-ci a décidé de léguer son immense fortune à quiconque découvrira l'œuf de Pâques numérique qu'il a pris soin de dissimuler dans l'OASIS. L'appât du gain provoque une compétition planétaire. Mais lorsqu'un jeune garçon, Wade Watts, qui n'a pourtant pas le profil d'un héros, décide de participer à la chasse au trésor, il est plongé dans un monde parallèle à la fois mystérieux et inquiétant…



Critique :



Dire que l'on attendait avec une furieuse impatience le bien nommé Ready Player One (ambitieuse adaptation du roman éponyme d’Ernest Cline) est un doux euphémisme, tant voir le roi Steven Spielberg s'attaquer à ce monument pop qui transpire la nostalgie de tous ses pores, pouvait se voir comme un immense retour aux sources du cinéaste - mais aussi à la SF - qu'une potentielle réflexion incroyable sur le cinéma de demain, orchestré par un orfèvre de la pellicule qui n'a eu de cesse durant sa carrière, à rendre le septième art meilleur.



Trip purement nostalgique tellement rempli de références que s'en est presque indécent (et ce, uniquement dans sa campagne promotionnelle), qui assume complètement l'idée de nous offrir un billet pour les géniales 80's tout autant que d'incarner une oeuvre visionnaire en avance sur son temps; la vision de RPO était fantasmé par tous tel un film messianique qui mettrait tout le monde d'accord.
Nous étions prévenus et pourtant au final, rien ne pouvait pleinement nous préparer à une telle claque jouissive et intelligente, profond et spectaculaire.
Du grand Spielberg (évidemment), mais surtout du grand cinéma, tout court.



Dans un futur dystopique où la déshumanisation est à son paroxysme puisque tout le monde se réfugie dans l’OASIS, un monde virtuel où « l’imagination est la seule limite » (et qui peut pleinement se voir comme un prolongement de notre présent), futur qui n'est pas si étranger au futur évidemment plus Kubrickien de son Minority Report (à la mise en scène plus frontale et à l'arracher); Spielberg tisse une aventure à la coolitude folle (dès l'ouverture, avec les sonorités de Jump de Van Halen), entre réalité et virtualité, une expérience aussi visuelle que furieusement sensorielle, à la précision mathématique, poussant le spectateur à faire corps avec ce qu'il voit.
Et ce qu'il voit est une lettre d'amour vibrante à la fois à une époque merveilleuse révolue, qu'au cinéma dans tout ce qu'il a de plus beau et grisant.



Reprenant les codes du jeu vidéo avec plus de justesse que le récent Jumanji : Bienvenue dans la Jungle (même si l'on peut voir le film, tout comme Tomb Raider, reprendre la même trame qu'Indiana Jones et la Dernière Croisade), rythmé comme une fuite en avant hallucinante d'inventivité et de complexité dont chaque plan est un balai de gestes majestueux jamais plombé par la pluie de CGI qui déferle à l'écran (la technique, comme pour tout Spielberg, est au service de l'histoire et non le contraire); le Steven jubile comme un gosse, filme le métrage que l'on voulait tous voir et lui le premier, aligne les clins d'oeil et références à la pelle, respecte et trahis comme il le faut le matériau d'origine, rend lisible même la scène d'action la plus dingue.



Relecture habile de son cinéma (sans tomber dans l'auto-congratulation facile) autant qu'une belle étude du pouvoir fascinant de la pop culture (son pouvoir d'attraction, de partage, de réunion,... Spielberg la filme tel qu'elle est : une bénédiction pour tous), engagé (comment ne pas voir l'IOI comme une représentation criante de vérité d'Hollywood la Putain), repoussant constamment les limites du cinéma moderne, Steven Spielberg fait de Ready Player One un objet de culte ultime où tout est possible, un pur bijou où il affranchit sa caméra pour la laisser voguer en liberté dans un rêve absolument fou mais vrai.
Le Game over ne pointe jamais le bout de son nez, Gloire au roi Spielberg et bordel, longue vie à lui.

Jonathan Chevrier


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