[CRITIQUE] : The Cloverfield Paradox
Acteurs : David Oyelowo, Gugu Mbatha-Raw, Chris O'Dowd, Ziyi Zhang, Daniel Bruhl, Elizabeth Debicki,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Science-Fiction, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h42min.
Synopsis :
Après un accident avec un accélérateur à particules, une station spatiale américaine découvre que la Terre a disparu. Les résidents de la station vont alors être confrontés à l'étrange présence d'une autre station spatiale tout près de leur position.
Critique :
Exit la tétanisante invasion extraterrestre,#TheCloverfieldParadox incarne plus une odyssée spatiale cauchemardesque prévisible façon Event Horizon du pauvre qu'un vrai petit morceau de SF ambitieux et intelligent, malgré un casting appliqué et un production design irréprochable. pic.twitter.com/KdKOCBpWCH— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) February 5, 2018
Le coup de publicité génial de Netflix pour promouvoir The Cloverfield Paradox (ex-God Particle) restera sensiblement dans les annales du bon goût, et va instinctivement de pair avec le génie promotionnel de son producteur vedette J.J. Abrams.
Wannabe franchise initiée avec panache par un premier film accrocheur avant d'être pérennisé par la grâce d'un second opus plus intime absolument grandiose, le troisième Cloverfield était déjà attendu par bon nombre de cinéphiles alors même que l'annonce de la mise en chantier d'un quatrième film vient tout juste de pointer le bout de son nez sur la toile ces jours-ci.
Et si les premiers films se passaient bel et bien sur terre, avec des humains faisant face à une tétanisante invasion extraterrestre, le film de Julius Onah lui s'installe dans l'espace et ressemble in fine bien plus à une odyssée spatiale cauchemardesque façon Event Horizon du pauvre qu'à un vrai petit morceau de SF ambitieux et intelligent.
Si le cadre apocalyptique fait toujours autant mouche dans cette intrigue un brouillonne (à la fois sur Terre et dans l'espace, avec une quête énergétique pour pallier à la crise sur la planète bleue) et à la logique facile (tout peut arriver dans l'espace... voilà), The Cloverfield Paradox n'est jamais vraiment flippant ni même jamais vraiment prenant dans son voyage au bout de l'enfer ou le vaisseau Cloverfield Station devient une antichambre démoniaque, à tel point que l'on attend fébrilement tout du long son final - comme les autres au fond - pour déceler un minimum de clarté dans ce gros bazar esthétiquement léché, servant de prequel aux deux précédents métrages et expliquant - mais pas que - les fameuses raisons des terribles événements se déroulant sur terre (car oui, Cloverfield et sa suite se déroule bel et bien dans un futur dystopique).
Prometteur dans ses premiers balbutiements (on pense souvent à Solaris) avant de sensiblement se ramasser la tronche à coups - au mieux - d'incohérences monstres, le film d'Onah dont certains traits rappellent instinctivement une oeuvre phare chère à J.J. Abrams, Lost (le coeur du film reste ses personnages, plutôt bien croqués malgré quelques clichés évidents, et leur voyage émotionnel dans une sorte de purgatoire métaphorique), ne vaut dès lors que pour ses nombreuses idées esthétiques plongeant autant dans le déjà-vu (souvent) que dans l'étrangement jouissif (rarement).
Porté par un casting all-stars qui se démène comme il peut (David Oyelowo, Gugu Mbatha-Raw, Chris O'Dowd, Ziyi Zhang, Daniel Bruhl, Elizabeth Debicki,..), The Cloverfield Paradox n'est pas catastrophique, juste sensiblement poussif, prévisible et décevant là ou l'on espérait sincèrement le voir incarner un opus encore plus réussi que les précédents.
Méritait-il tout l'abattage médiatique du Super Bowl autour de lui ?
Pas vraiment, mais on ne peut pas retirer à Netflix d'avoir voulu masquer les faiblesses de son nouveau gros hit, par la force d'un immense coup de publicité qui lui aura sensiblement servi à attirer beaucoup plus de regards.
Jonathan Chevrier