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[CRITIQUE] : La Planète des Singes : Suprématie


Réalisateur : Matt Reeves
Acteurs : Andy Serkis, Woody Harrelson, Steve Zahn, Terry Notary,...
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Budget : -
Genre : Science-Fiction, Action, Aventure.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h20min.

Synopsis :
Dans ce volet final de la trilogie, César, à la tête des Singes, doit défendre les siens contre une armée humaine prônant leur destruction. L’issue du combat déterminera non seulement le destin de chaque espèce, mais aussi l’avenir de la planète.



Critique :




Dans un été ciné 2017 pas forcément plus emballant que les autres sur le papier, malgré quelques petites pépites qui valent décemment leur pesant de popcorn (Baby Driver et Song To Song en tête), voir débouler quasiment coup sur coup Dunkerque de tonton Nolan et (surtout) La Planète des Singes : Suprématie de Matt Reeves, avait de quoi nous exciter au plus haut point, et le mot est faible.
Relecture aussi lumineuse que miraculeuse au sein d'une jungle Hollywoodienne ou chaque remake/prequel/sequelle sont scénaristiquement faciles et désincarnées, la prélogie La Planète des Singes amorcée par Rupert Wyatt en 2011 est sans aucun doute la saga la plus solide et imposante de la décennie.



Censé être le dessert des aventures du roi Caesar - même si la Fox pense déjà à la suite - après Les Origines et l'Affrontement (titre qu'aurait dû hérite ce troisième film), charismatique leader appelé à faire - inévitablement - gagner la guerre aux singes , Suprématie reprend peu de temps après la tentative avortée entre les deux camps humains/singes, et dépeint un monde encore plus chaotique dominé par un Colonel (Woody Harrelson, terrifiant et déchainé) bien décidé à décimer tous les primates de la surface de la terre.
Passé l'ambiance western furieusement 70's qui embaumait le précédent opus, ce troisième épisode persiste dans la veine du cinéma bouillonnant et engagé, en incarnant autant un vrai film de guerre citant directement quelques références du genre (Apocalypse Now, La Grande Evasion), qu'une douloureuse tragédie à forte tendance biblique (Caesar apparaît comme un prophète/martyr vieillissant mais persévérant), offrant une conclusion en bon et du forme à cette si surprenante trilogie.



Débarrassé de tous les oripaux du blockbuster contemporain pour mieux épouser une liberté de ton et de forme remarquable, le film de Matt Reeves étonne par son aspect presque " unique " en son genre, et sa propension à littéralement bonifier/remettre en cause la riche mythologie d'un univers de plus en plus crédible.
Aussi exigeant qu'il est épuré (la force des images laissent place à celle des mots), porté par une violence furieuse et viscérale ainsi qu'un ton sombre franchement déroutant (la caméra de Reeves, neutre et symbolique, ne juge aucun de ses protagonistes), tout War For The Planet of The Apes converge vers un affrontement final par le sang, puisqu'il est solidement acté qu'une seule et unique espèce peut sortir victorieuse de ce conflit; un affrontement radical et puissant (un climax dantesque, qui nous donne tout ce que l'on pouvait attendre depuis le départ), louchant douloureusement dans le passé - présent ? - peu glorieux et rude de l'humanité (la seconde Guerre Mondiale et ses répercussions, notamment le mur de Berlin), sondée comme rarement dans un blockbuster Hollywoodien.


Sans forcer, le métrage sublime avec maturité les thématiques et les enjeux forts de la saga au sein d'une écriture dense et maitrisée (on reprochera tout de même le manque de profondeur concernant la sous-intrigue du sidekick comique Bad Ape), tournée tout du long dans l'intimité d'une population simienne plus humaine que jamais (Andy Serkis, véritable coeur du récit, est parfait dans le rôle de sa vie), sans pour autant faire des humains des monstres (leurs motivations sont franchement compréhensibles, éradiquer l'espèce siminenne viendrait à éradiquer le virus décimant la race humaine).
Esthétiquement hallucinant - Reeves est au sommet de son art -, La Planète des Singes : Suprématie est un sommet de divertissement hybride et pertinent, grisant et spectaculaire juste ce qu'il faut, suffisamment rythmé pour ne jamais provoquer l'ennui chez son spectateur, malgré sa durée conséquente (2h20). 


Passionnant, renversant et d'une puissance folle, 2017 a certainement trouvé là son plus beau blockbuster, voir même l'un de ses plus beaux films, tout simplement.


Jonathan Chevrier


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