[CRITIQUE] : Jeune Femme (CEFF 2017)
Réalisateur : Léonor Seraille
Acteurs : Laetitia Dosch, Grégoire Monsaingeon, Souleymane Seye Ndiaye, Léonie Simaga,...
Distributeur : Shellac
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français, Belge.
Durée : 1h36min.
Synopsis :
Un chat sous le bras, des portes closes, rien dans les poches, voici Paula, de retour à Paris après une longue absence. Au fil des rencontres, la jeune femme est bien décidée à prendre un nouveau départ. Avec panache.
Critique :
Portrait burlesque d'une trentenaire paumée doublé d'un fougueux regard social, #JeuneFemme est un premier film prenant et (très) attachant pic.twitter.com/b7rwWXE7Xh— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) June 17, 2017
Après un petit passage remarqué sur la Croisette (prix de la Caméra d'Or en prime), Jeune Femme, premier long métrage de Léonor Seraille, se paye ni plus ni moins que l'ouverture du toujours affuté Champs-Elysées Film Festival; rien que ça, en attendant un potentiel sacre - certainement mérité - aux prochains César.
Odyssée rocambolesque d'une trentenaire paumée au carrefour de sa vie, obligé d'incarner tant bien que mal le guide de la débrouillarde 2.0 coincée dans une capitale française décidée à ne pas vouloir d'elle; la péloche étonne autant qu'elle séduit par sa candeur et son infinité fragilité.
Récit plus ou moins initiatique douloureusement compliqué - comme la vie - de l'attachante Paula, tête à claque à fleur de peau de retour à Paris après avoir été largué par son ancien compagnon; Jeune Femme épouse avec une empathie certaine, les aléas et les sauts d'humeurs d'une âme en peine, en pleine tentative de reconstruction au sein d'un cadre qui l'oppresse, et qui est bien trop rapide pour elle.
Mise en images sincère et fougueuse d'une réalité sociale de plus en plus probante - la jeunesse d'aujourd'hui complètement en perte de repère et un poil persécutée - tout autant qu'une ode déglinguée à la débrouille dans un Paris très contemporain (à la fois enthousiasmant, beau et terne), léger et burlesque mais un poil plus grave qu'une épopée Klapischienne; le film de Léonor Seraille, énergique et maitrisé de bout en bout, vaut également et surtout son pesant de popcorn grâce à la partition tout en justesse de son actrice vedette, la révélation Laetitia Dosch.
Excentrique et impliquée, aussi pénible à suivre qu'elle est courageuse et attachante, elle incarne une Paula qui se découvre, qui s'expérimente autant qu'elle expérimente son existence, pour mieux apprendre à vivre sa vie, tout simplement.
Le prix du meilleur espoir féminin lui tend les bras, et autant dire qu'après un premier essai tel que celui-ci, la prometteuse Léonor Séraille sera attendu au tournant pour son prochain long...
Jonathan Chevrier