[CRITIQUE] : Free Fire
Réalisateur : Ben Wheatley
Acteurs : Brie Larson, Sharlto Copley, Armie Hammer, Cillian Murphy, Jack Reynor,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Action, Comédie, Thriller.
Nationalité : Français, Britannique.
Durée : 2h00min.
Synopsis :
Une vente d’armes clandestine doit avoir lieu dans un entrepôt désert. Tous ceux qui y sont associés se retrouvent face à face : deux Irlandais, Justine, l’intermédiaire, et le gang dirigé par Vernon et Ord. Mais rien ne se passe comme prévu et la transaction vire à l’affrontement. C’est désormais chacun pour soi… pour s’en sortir, il va falloir être malin et résistant.
Critique :
#FreeFire ou un véritable ballet mortel shooté à l'humour noir et aux gunfights puissants, pur B movie aussi violent qu'il est cartoonesque pic.twitter.com/N8X95ouuHD— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) June 14, 2017
Il n'aura fallu qu'un simple film - et quel film - pour que l'excellent Ben Wheatley arrive à conquérir nos cœurs de cinéphiles endurcis : Kill List, trip paranoïaque et dérangeant qui démontrait déjà l'habileté du bonhomme à sonder le côté obscur de l'âme humaine avec une indécente maestria.
Une œuvre fascinante qui ne pouvait décemment pas nous laisser indifférent.
Depuis, l'atypique cinéaste anglais a non seulement confirmé tout le bien que l'on pense de lui (Touristes, English Revolution), mais il s'est également hissé tout en haut de la liste des cinéastes européens les plus en vue du moment.
Tout pile un an après le radical et hostile High-Rise, portrait noir de la nature humaine aussi anxiogène que volontairement barré, Wheatley, plus brouilleur de pistes que jamais, s'offre un petit break - ou pas - en signant une pure série B comme on les aime : Free Fire, un hommage passionné au cinéma burné faisant l'apologie de la gâchette facile.
Partant d'un pitch volontairement simpliste (une vente d'armes qui tourne mal) servant presque de prétexte à son gros délire sur pellicule, Wheatley ne perd pas de temps pour faire parler la poudre et aligner les gunfights de malade - que n'aurait d'ailleurs pas renié un John Woo des grands jours - au sein d'un gros trip à l'intrigue facile, mais complètement contrebalancé par une générosité impressionnante.
Huis clos jouissif et bordélique comme ce n'est pas permit, Free Fire détonne mais surpasse constamment le simple exercice de style réjouissant, tant son metteur en scène s'efforce tout du long à épouser pleinement le genre qu'il aborde, avec un respect sans bornes et un sens du rythme et du cadre remarquable.
Quid d'une caractérisation marquée des personnages (véritables stéréotypes ambulants), Wheatley balance toute sa bande de pieds nickelés au coeur de son fort Alamo bricolé et désaffecté, et leur offre suffisamment de dialogues savoureux et de morceaux de bravoure bien badass, pour les rendre empathiques et plaisants à suivre.
Et si tout le beau casting convoqué semble s'amuser comme des petits fous, on retiendra surtout la presation charismatique du génial Armie Hammer - parfait -, de loin l'un des performeurs les plus sous-estimés du cinéma ricain.
Véritable ballet mortel shooté à l'humour noir et aux gunfights puissants, pur B movie aussi violent qu'il est cartoonesque et attachant - même dans ses faiblesses -, Free Fire est un petit bijou de divertissement décomplexé et bandant à souhait.
L'apéritif parfait avant le plat de résistance Baby Driver ?
On l'espère sincèrement...
Jonathan Chevrier