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[CRITIQUE] : Les Fantômes d'Ismaël (Cannes 2017)


Réalisateur : Arnaud Desplechin
Acteurs : Matthieu Amalric, Marion Cotillard, Charlotte Gainsbourg, Louis Garrel, Hippolyte Girardot,...
Distributeur : Le Pacte
Budget : -
Genre : Thriller, Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h54min.
Présenté en ouverture hors compétition au Festival de Cannes 2017

Synopsis :
À la veille du tournage de son nouveau film, la vie d’un cinéaste est chamboulée par la réapparition d’un amour disparu…



Critique :



Poète de la pellicule et garant d'un cinéma d'auteur " à la française ", habitué à fouler les marches du si prisé Festival de Cannes, le talentueux Arnaud Desplechin retrouve la Croisette pile poil un an après l'avoir quitté (il était membre du jury de tonton George Miller l'an dernier), avec l'alléchant Les Fantômes d'Ismaël, présenté hors compétition et en ouverture de cette 70ème édition; un étonnant film à tiroirs s'amusant à mélanger les genres avec autant de malice que de maestria.
Ou l'histoire du cinéaste Ismaël Vuillard, qui est en passe d'achever son nouveau scénario, une épopée d'espionnage centrée sur un diplomate un tantinet lunaire, Yvan, fortement inspiré de son frangin.
Mais Ismaël vit au jour le jour avec le fardeau écrasant de la disparition inexpliquée de son grand amour, sa femme Carlotta, survenue plus de vingt ans auparavant.



Même s'il retrouve peu à peu le bonheur auprès de sa nouvelle compagne, Sylvia, il peine à réellement oublier Carlotta.
Ironie du sort ou non, alors que les deux amoureux profitent d'un séjour dans leur maison du bord de mer, Carlotta, déclarée officiellement morte depuis le temps, réapparaît et s'immisce peu à peu dans la vie du couple, qui lui offre leur hospitalité...
Volontairement bordélique avec son histoire d'un cinéaste perturbé et perturbant - comme Desplechin - mêlant fiction et réalité, Les Fantômes d'Ismaël incarne une dramédie aussi passionnante que poussive sur l'amour contrarié, empreint d'une douce folie (qui rappelle fortement le merveilleux 3 Coeurs dans lequel figurait déjà Charlotte Gainsbourg), mais tronqué par un rythme bancal.



Vivant (le film se débarrasse très vite du carcan de sa narration classique pour proposer une pluie de sons-intrigues à la richesse foisonnante) et d'un charme certain même s'il est bien loin de la maestria des anciens essais de son metteur en scène - jadis plus inspiré, aussi -, porté par un casting plein de panache (les sublimes Marion Cotillard et Charlotte Gainsbourgen tête); le Desplechin nouveau, aux artifices usés jusqu'à la möelle, incarne un moment de cinéma un brin décevant, pétillant dans sa première heure avant de douloureusement retomber dans son dernier tier.
Pas le vertige mystérieux espéré, et encore moins la grande ouverture Cannoise non plus...


Jonathan Chevrier



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