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[CRITIQUE] : Alien : Covenant


Réalisateur : Ridley Scott
Acteurs : Michael Fassbender, Katherine Waterston, Billy Crudup, Danny McBride,...
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Budget : -
Genre : Science-Fiction, Action, Épouvante-Horreur.
Nationalité : Américain, Britannique.
Durée : 2h02min.

Synopsis :
Les membres d’équipage du vaisseau Covenant, à destination d’une planète située au fin fond de notre galaxie, découvrent ce qu’ils pensent être un paradis encore intouché. Il s’agit en fait d’un monde sombre et dangereux, cachant une menace terrible. Ils vont tout tenter pour s’échapper.





Critique :



Plus de trois ans après, la déception Prometheus nous fait encore sacrément mal au derrière, et le mot est faible.
Et si ce bon vieux Ridley Scott s'est rattrapé depuis grâce à son excellent Seul sur Mars, on restait tout de même méchamment méfiant à l'encontre de son futur Alien : Covenant, qui pouvait très bien être lui aussi, une fausse belle promesse; malgré l'enthousiasme évident  que pouvait provoquer son excellente campagne promotionnelle, qui laissait présager d'un retour salvateur aux sources d'une saga définitivement ampoulée depuis le quatrième opus de notre Jean-Pierre Jeunet national.



Produit au détriment du bien plus bandant Alien V de Neill Blomkamp, Alien : Covenant poursuit le sillon maladroit - pour être poli - creusé par Prometheus (notamment sa théorisation pompeuse qur les origines de l'humanité), et laisse éclater sur un tout petit peu plus de deux heures, une vérité que l'on ne voyait que trop bien venir : après avoir loupé de peu le saccage en bon et dû forme de son bébé Alien, Ridley Scott enfonce le clou en lui chiant dessus sans vergogne, avant de l'enterrer vivant dans un cercueil en colza; tel un gosse pourrie gâté n'acceptant pas que l'on s'accapare ses jouets.



Visuellement impressionnant (grâce à la photographie sublimement macabre de Dariusz Wolski) et thematiquement fort (Scott n'en finit plus d'assumer sa fascination pour les récits bibliques et le thème de la création), coincé le cul entre plusieurs chaises, notamment celles qui épousent sa volonté de servir de pont mythologique entre Prometheus et Alien premier du nom, Covenant s'inscrit in fine dans les pas ridicules de son plus récent aîné - tout en étant moins frustrant - en poursuivant ses questionnements philosophiques, plutôt que dans la maestria claustrophobique de ceux du film original; au sein d'un quasi DTV de luxe méchamment creux et prévisible (jusque dans ses trusts foireux), tronqué de tout son long par une écriture mal torchée, bâclée autant dans son développement abrutissant du récit, que dans la finesse transparente de ses personnages, aussi nombreux qu'ils sont peu empathiques et d'une débilité déconcertante.



Bye-bye donc le thriller SF intelligent et anxiogène, bonjour le simili slasher bas de gamme terne et triste, à l'intrigue qui ne tient jamais réellement la route (pas aidé par des enjeux dramatiques constamment tués dans l'oeuf, et son schéma éculé de l'élimination progressive d'un équipage), parsemée de ci de la de séquences gores (et encore...), de références n'etoffant jamais le recit (le poème Ozymandias, ou encore Le Paradis Perdu de Milton), de fan-service rarement légitime et de sous-pistes fascinantes sur le papier, mais jamais arpenté par un cinéaste bien trop soucieux de mener à bien sa spectaculaire entreprise de démystification/démolition, singeant involontairement le mythe de Frankenstein qu'il s'échine à narrer dans son oeuvre par le biais du détestable personnage de David.



Ultime opus bavard, redondant et limite gênant, n'instaurant jamais vraiment la tension ni même la peur, et au casting vedette amorphe (Waterston est une sous-Ripley, Fassbender omniprésent, arrive tout de même à être sous-utilisé) et à peine sauvé par la partition touchante du génial Danny McBride (sorte de miroir du perso d'Idris Elba dans Prometheus), tout comme sa mise en scène (souvent illisible dans l'action); Alien : Covenant ne propose rien de neuf et en vient même à abimer la saga Alien d'une manière presque impardonnable.
Et le pire dans tout ça, c'est qu'en cas de succès, papy Ridley n'en a peut-être pas encore fini avec ces conneries...


Jonathan Chevrier


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