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[CRITIQUE] : Gangsterdam


Réalisateur : Romain Lévy
Acteurs : Kev Adams, Manon Azem, Côme Levin, Manu Payet, Patrick Timsit, Hubert Koundé, Rutger Hauer,...
Distributeur : StudioCanal
Budget : -
Genre : Comédie, Aventure.
Nationalité : Français, Néerlandais.
Durée : 1h40min.

Synopsis :
Ruben, Durex et Nora sont tous les trois étudiants en dernière année de fac. Par manque de confiance en lui, Ruben a déjà raté une fois ses examens. Même problème avec Nora, à qui il n'ose avouer ses sentiments. Et ce n'est pas Durex son ami d’enfance, le type le plus gênant au monde, qui va l’aider…Lorsqu’il découvre que Nora est aussi dealeuse et qu’elle part pour Amsterdam afin de ramener un tout nouveau type de drogue, Ruben prend son courage à deux mains et décide de l’accompagner. Ce voyage à Amsterdam, c’est le cadre idéal pour séduire enfin Nora, dommage pour lui que Durex s’incruste dans l’aventure. Alors que tous les trois découvrent la capitale la plus dingue d’Europe, leur vie va franchement se compliquer quand ils vont réaliser que la drogue qu’ils viennent de récupérer appartient aux plus grands criminels d’Amsterdam…Très vite Ruben, Durex et Nora vont comprendre que pour retrouver leur vie d’avant, ils vont devoir cesser d’être des blaireaux, pour devenir de vrais héros.



Critique :



Jusqu'à présent, difficile de faire franchement la fine bouche devant la qualité du septième art hexagonale en cet enthousiasmant début d'année ciné 2017, alignant les bonnes péloches avec une frénésie en tout point rafraichissante.
Du cinéma de genre qui fout la gaule (Grave), du drame juste et jamais trop larmoyant (De Plus Belle), de la comédie bien charpenté qui vend du rires et non des malaises (L'Ascension, Rock'n Roll, Alibi.com, Monsieur et Madame Adelman); si le septième art ricain a logiquement dominé les débats durant ce premier trimestre - course aux statuettes dorées oblige -, le cinéma hexagonale a incarné bien plus qu'une simple alternative du bon gout.
En bons cinéphiles pessimistes que nous sommes, il fallait bien qu'à un moment ou à un autre, les bonnes choses aient une fin et qu'un bon gros couac bien dégueulasse vienne pointer le bout de son nez, histoire d'enrailler une machine jusqu'alors bien huilée.



Sans laisser à quiconque la chance de gâcher la fête, notre Kev Adams national s'est empressé de faire, comme chaque année, honneur à son statut d'entertainer du pauvre en emmenant dans sa chute, le pourtant talentueux Romain Lévy.
Papa du très bon Radiostars, le bonhomme s'essaye cette fois avec la subtilité et la pertinence d'un Michael Bay sous doliprane, à tâter du buddy movie pur et dur, avec son foutraque - et le mot est faible - Gangsterdam, nanar surréaliste embrassant à pleine bouche les Bis à forte tendance Z, et faisant très mal par ou il passe (souvent sous la ceinture).
Totalement décomplexé et scripté à la truelle, le film est une accumulation de vannes foireuses, engoncées dans un mélange des genres comiques assez maladroit même si étonnement louable pour le coup (si, si), tentant de rendre un minimum intéressante une aventure aussi rebattue et prévisible qu'elle est incohérente et poussive; dans laquelle le cinéaste, pas dénués d'idées intéressantes, tente de faire parler ses références et son amour pour le cinéma bénit des 80's, allant même jusqu'à offrir à l'immense Rutger Hauer, un caméo de luxe totalement improbable.



Déjanté, bourré jusqu'à la gueule de propos discriminants, faussement provoquant et régressif, totalement plombé par un jeu d'acteurs énergique - pas forcément dans le bon sens - mais follement limité (son trio vedette en tête), et un humour pipi-caca piqué à l'aveugle au duo Rogen/Goldberg (en 1000 fois moins bien hein), Gangsterdam est l'archétype de la comédie faiblarde et affligeante, qui provoque plus l'indignation et l'embarassement que les rires; un pur produit marketing pour starifier plus que de raison l'aura bankable d'un Kev Adams populaire, mais au talent (rires en boite à la Totoff Lambert) férocement discutable.
Beaucoup arguerons qu'il est complétement futile de tirer sur une ambulance déjà criblée de balles et ne roulant plus très droit, et que le ridicule ne tue (supposément) pas même dans les salles obscures; mais pointer du bout de la critique, une purge sans nom glorifiant le néant, reste un devoir aussi jouissif que légitime pour tout cinéphile qui se respecte.

La petite goutte de pisse impertinente qui fait déborder la cuvette d'une comédie hexagonale qui, depuis quelques mois maintenant, allait pourtant de mieux en mieux...


Jonathan Chevrier


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