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[CRITIQUE] : Captain America : Civil War


Réalisateur : Anthony et Joe Russo
Acteurs : Chris Evans, Robert Downey Jr, Sebastian Stan, Anthony Mackie, Scarlett Johansson, Don Cheadle, Paul Rudd, Tom Holland, Chadwick Boseman, Jeremy Renner, Daniel Brühl, Paul Bettany, William Hurt, Frank Grillo,...
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : -
Genre : Action, Aventure, Science-Fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h16min.

Synopsis :
Steve Rogers est désormais à la tête des Avengers, dont la mission est de protéger l'humanité. A la suite d'une de leurs interventions qui a causé d'importants dégâts collatéraux, le gouvernement décide de mettre en place un organisme de commandement et de supervision.
Cette nouvelle donne provoque une scission au sein de l'équipe : Steve Rogers reste attaché à sa liberté de s'engager sans ingérence gouvernementale, tandis que d'autres se rangent derrière Tony Stark, qui contre toute attente, décide de se soumettre au gouvernement...



Critique :

[ATTENTION : Nous vous prévenons à l'avance, cette critique contient bon nombre de spoilers sur l'intrigue de Captain America - Civil War, tant il est difficile pour tout critique de ne pas se laisser enivrer par la douce folie des révélations face à une péloche made in Marvel.
Donc tous ceux qui ne veulent pas tout découvrir de ce film, devront attendre sa sortie et sa vision pour mieux apprécier notre avis ]




Sans l'ombre d'un doute, Anthony et Joe Russo ont signés le meilleur film du MCU avec le (très) réussi Captain America : Le Soldat de l'Hiver, qui sous ses atours de divertissement total parvenait à capter son auditoire grâce à une intrigue aussi sombre que complexe, instaurant le doute sur l'intégrité du SHIELD - pilier majeur de la Phase 1 - tout en introduisant de nouveaux protagonistes charismatiques (majoritairement Le Soldat de l'Hiver et le Faucon) et en en développant d'autres pourtant déjà connus des spectateurs (Black Widow et Captain America sortaient grandit du film).

Un pur thriller politique tendant constamment vers le cinéma d'espionnage et d'action, sans pour autant ne jamais renier sa condition de film de super-héros au devoir spectaculaire.
Du grand art, tout simplement, à tel point qu'au moment de sa sortie, on le rangeait easy derrière les trilogie du Dark Knight de Nolan et Spider-Man de Raimi, au panthéon des meilleurs films super-héroïques des années 2000/2010.


Pas étonnant alors, que Marvel et le firme aux grandes oreilles leur avait déroulé le tapis rouge peut de temps après, en leur confiant les clés du Marvel Cinematic Universe après le départ d'un Joss Whedon pas forcément aussi impliqué qu'au début de l'aventure (L’Ère d'Ultron en est une preuve flagrante).
A la fois à la tête de Captain America : Civil War - qui ouvre la Phase 3 -, et du mastodonte en deux parties Avengers Infinity Wars - qui clôt la Phase 3 -, les frangins Russo, accompagnés des scénaristes Christopher Markus et Stephen McFeely, sont donc les huit mains en première ligne dans la lutte dantesque que se livre Marvel et DC dans les salles obscures.

Et si Batman v Superman : L'Aube de la Justice, pari osé mais mitigé, en aura déçu plus d'un, en revanche, Civil War est non seulement la conclusion parfaite de la meilleure trilogie du MCU, mais également - en tout point - le meilleur film produit par Marvel Studios à ce jour, avec Les Gardiens de la Galaxie.

Fruit intelligent et mur de l'aspect gentiment pop et excitant des deux Avengers tout autant que film somme de huit ans d'aventures solos et combinés (13 films !), les Russo font de Civil War, après avoir fait du Soldat de l'Hiver un thriller politique prenant, un immense drama familial réaliste, grisant et spectaculaire, maitrisé d'une main de maitre et à la solidité scénaristique remarquable.
Car tout s'emboite à la perfection dans cet opus, toutes les intrigues mènent à l'affrontement promis par une campagne promotionnelle bien plus maline que celle promettant le (faux) combat entre le fils prodigue de Krypton et le chevalier noir de Gotham City.


Intelligemment rythmé et équilibré (chaque membre de chaque équipe affronte son opposant " parfait ", et voit son temps de présence bien géré; l'intrigue multiplie les lieux à travers le globe), le film prend son temps pour installer tous ses enjeux via une longue exposition ou chacun des personnages appuient son point de vue - rendant flou la perception de qui a raison, qui a tort - avant d'atteindre un point de non-retour aussi bouleversant que destructeur, durant lequel deux frères d'armes aux visions totalement différentes du monde, glissent peu à peu vers l'inéluctabilité de leur opposition (Robert Downey Jr et Chris Evans n'ont jamais été aussi bon), que ce soit par amitié - la bromance Bucky/Steve - ou amour familiale (on apprend que Bucky a tué les parents de Tony).

Psychologiquement et émotionnellement fouillé - comment haïr et combattre sa propre famille ? -, le métrage confirme pleinement le virage le virage sombre et sérieux aussi bien scénaristique que visuelle entreprit par The Winter Soldier, tout en étant loin d'être chiche en action (elles donnent même un certain coup de fouet au bon moment, et l'affrontement à l'aéroport est tout simplement dantesque) et en humour (cette fois, c'est drôle à la différence de Age of Ultron, et le trio Spidey/Hawkeye/Ant-Man volent le show...).

Mieux, la péloche se paye également le luxe, à l'instar du Batman v Superman - bien plus maladroit également, sur ce domaine -, d'insérer dans son récit de nouveaux personnages dans le MCU, deux New Avengers que sont Black Panther (plus charismatique tu meurs) et Spider-Man (Tom Holland, qui campe avec un naturel salvateur l'attachant tisseur).
Mais là ou le film de Snyder offrait des caméos pas forcément bien senties à Aquaman ou encore The Flash, les frangins Russo eux, offrent un vrai temps de présence et une vraie introduction aux personnages (on apprend à connaitre Peter Parker avant de le voir en collant), en attendant leur propres aventures solos.


Certes, si le film aurait mérité qu'on lui taille un petit bout de gras par-ci, par-là, que certains fonds vert sont bien dégueux (la scène de l'aéroport) et que la présence du génial Daniel Brühl en " Baron " Zemo semble peu light tant l'affrontement Stark/Rogers se suffisait amplement à lui-même (il est tout de même à l'origine de cette guerre civile); force est d'avouer que Captain America : Civil War est sans l'ombre d'un doute le haut du panier des treize films pondus par le MCU jusqu'à aujourd'hui, un sommet pertinent, mature et percutant, qui ne nous fait que bander d'avance en attendant l'apothéose Infinity Wars.

Team Cap America ou Team Iron Man, si le choix paraissait évident avant vision, il l'est nettement moins en sortant de la salle tant la péloche brouille toutes les cartes.
Et c'est sans doute là sa grande force, correspondre à tous ce que les spectateurs désiraient de lui, tout autant qu'un vrai et bon blockbuster singulier, intense et captivant.

Bref, alors que la guerre commence à pleinement faire rage, Marvel piétine déjà son concurrent DC, qui aura sacrément besoin de se reprendre sous peine de se faire humilier dans les grandes largeurs...


Jonathan Chevrier



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