[CRITIQUE] : La Belle Saison
Acteurs : Cécile de France, Izïa Higelin, Noémie Lvovsky, Kévin Azais,...
Distributeur : Pyramide Distribution
Budget : -
Genre : Drame, Romance.
Nationalité : Français
Durée : 1h45min
Synopsis :
1971. Delphine, fille de paysans, monte à Paris pour s’émanciper du carcan familial et gagner son indépendance financière. Carole est parisienne. En couple avec Manuel, elle vit activement les débuts du féminisme. Lorsque Delphine et Carole se rencontrent, leur histoire d'amour fait basculer leurs vies.
Critique :
Intelligent, beau et sensible,#LaBelleSaison est une œuvre émouvante et importante magnifiée par deux actrices lumineuses @Pyramide_Films
— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) August 19, 2015
Mai 2013, La Vie D'Adèle d'Abdellatif Kechiche choppait une Palme d'Or des plus polémiques des mains même du jury de tonton Spielberg, un buzz des plus conséquents pour un film qui faisait déjà suffisamment parler de lui.
Une production assez unique dans le sillon de la distribution française, traitant durant un tout petit peu moins de trois heures de la relation homosexuelle et mouvementée entre Emma et Adèle, qui bouffaient autant la vie que la passion vibrante qui les unis, le tout saupoudré de scènes de coït pour le coup assez osé.
Boudé aux Césars quelques mois plus tard, la péloche à néanmoins permit comme en son temps le merveilleux Le Secret de Brokeback Mountain, d'ouvrir un brin la porte des romances entre des hommes/femmes du même sexe dans un septième art hexagonal n'en comptant pas vraiment à la pelle.
De là à dire que l'alléchant La Belle Saison n'aurait peut-être pas trouvé son chemin dans les salles obscures sans le film de Kechiche, il n'y a qu'un pas que l'on ne franchira pas forcément, quoique...
Nouveau long métrage de l'excellente Catherine Corsini (Partir, Trois Mondes) et porté par les sublimes Cécile de France et Izïa Higelin, le métrage suit en 1971, l'histoire de Carole, une parisienne en couple avec Manuel, une militante engagée qui vit activement les débuts du féminisme.
Delphine elle, est une fille de la campagne aidant son père dans les tâches agricoles qui décide de monter à Paris pour gagner son indépendance financière.
Par la force du destin, les deux femmes se rencontrent et vont alors vivre une histoire d’amour qui va se heurter à la réalité...
Sorte de Brokeback Mountain au féminin (si on le résume vulgairement) La Belle Saison traite de manière juste et puissante du mouvement féministe des 70's tout autant que de l'amour homosexuel aussi tabou qu'il est difficile à assumer.
Deux combats, l'un public et l'autre plus intime, qui vont pousser deux femmes que tout semble pourtant opposer, à imposer leurs choix de vies dans une société reniant toute existence refusant la normalité.
Nécessaire, décomplexé et euphorisant, charnel et émouvant, Corsini croque des personnages plus solaires qu'à l'accoutumée (même les personnages masculins sont écrits avec force et bienveillance, surtout le personnage de Manuel) sans pour autant renier la finesse de dialogues finement écrits et encore moins tomber dans la caricature facile, que ce soit dans sa mise en image pleine de tendresse du combat universelle pour la libération des femmes ou son traitement réaliste d'une love story lesbiennes déchirante et loin d'être fantasmée.
Carole est une hétéro en couple et rompu à l'effervescence parisienne, Delphine est une homosexuelle célibataire et vivant dans le cadre calme et idyllique de la campagne.
La première devra d'ailleurs choisir entre la vie à laquelle elle est prédestinée et une autre, plus excitante et passionnante, dans l'inconnu d'un amour interdit mais ardent.
Intelligent, beau et sensible, La Belle Saison est une œuvre émouvante et importante qui trouve son apogée dans la subtilité et l'intensité du jeu absolument remarquable de ses sublimes interprètes vedettes, Cécile de France (follement touchante) et Izïa Higelin (étonnement éblouissante).
Une œuvre poignante, douce et intime qui fait du bien au sein d'un été ciné 2015 un poil en manque de belle et lumineuse bouffée d'air frais.
Jonathan Chevrier