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[CRITIQUE] : New-York Melody


Réalisateur : John Carney
Acteurs : Keira Knightley, Mark Ruffalo, Adam Levine, James Corden, Hailee Stenfeild, Catherine Keener,...
Distributeur : UGC Distribution
Budget : -
Genre : Drame, Romance, Comédie Musicale.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h44min.

Synopsis :
Gretta et son petit ami viennent de débarquer à NYC. La ville est d'autant plus magique pour les deux anglais qu'on leur propose de venir y vivre pleinement leur passion : la musique. Le rêve va se briser et l'idylle voler en éclat quand, aveuglé par la gloire naissante, il va la plaquer pour une carrière solo et... une attachée de presse.
Ses valises prêtes et son billet de retour pour Londres en poche, elle décide de passer une dernière nuit à New York avec son meilleur pote. Ce dernier l'emmène dans un pub, la pousse sur scène et la force à chanter. Dans la salle un producteur s'adonne à sa plus dangereuse passion : l'alcool. Revenu de tout, du succès et de sa gloire passée, amer, rancunier, il a perdu le fil de sa vie,... Et soudain il entend cette voix, découvre cette grâce, ce talent brut et authentique... Une rencontre enchantée qui pourrait finir en chansons...



Critique :

On avait découvert le cinéaste irlandais - et ex-bassiste de The Frames - John Carney grâce à Once, belle romance musicale sortie discrètement en 2007 et qui s'était offert un coup de pub monumental en décrochant l'oscar de la meilleure chanson la même année, pour Falling Slowly.

Résultat, 20 millions de dollars de recette sur le territoire ricain pour un budget riquiqui de 160 000 $, et une notoriété non-négligeable qui permet au cinéaste de pouvoir monter le projet qui lui chante - justement - dans le pays de l'Oncle Sam.

Sept ans plus tard et avec un budget clairement plus conséquent, le voilà donc de retour avec Begin Again aka New-York Melody par chez nous, pure péloche à festivals dont l'histoire se déroule dans les ruelles de la Grosse Pomme (logique vu le titre français), et qui débarque enfin en salles avec une jolie réputation de divertissement romantico-pop enchanté et séduisant.


Valeur hautement ajouté, le Carney s'est offert comme casting-titre le génial Mark Ruffalo mais également la sublime Keira Knightley, qui pour le coup pousse la chansonnette face caméra.
Bref, de quoi faire déplacer en masse tout cinéphile fana de péloche guimauve à souhait, mais surtout un minimum enivré par le charme certain de la madame...

New-York Melody ou l'histoire de Gretta et de son petit ami, Dave, qui viennent de débarquer à NYC.
La ville est d’autant plus magique pour les deux anglais d'origine, qu’on leur propose de venir y vivre pleinement leur passion : la musique.
Seulement, le rêve va se briser et l’idylle voler en éclat quand, aveuglé par la gloire naissante, il va la plaquer pour une carrière solo et... une attachée de presse.

Ses valises prêtes et son billet de retour pour Londres en poche, elle décide de passer une dernière nuit à New York avec son meilleur ami.
Ce dernier l’emmène dans un pub, la pousse sur scène et la force à chanter. Une bonne initiative puisque dans la salle, Dave, un producteur s’adonne lui, à sa plus dangereuse passion : l’alcool.
Revenu de tout, du succès et de sa gloire passée, amer, rancunier, il a perdu le fil de sa vie tout aussi vite que sa femme et son job...

Et soudain il entend cette voix, découvre cette grâce, ce talent brut et authentique et de là, une rencontre enchantée va naitre, et elle risque très bien de finir en chansons...


Lumineux, coloré, subtil et enchanté, force est d'admettre que New-York Melody ne met pas longtemps pour mettre son spectateur dans la poche (à peine quelques secondes, dès son excellente ouverture), et incarne pleinement un pop movie agréable et enchanteur aux musiques réellement entrainantes, une romance à fleur de peau étonnante (puisqu'elle n'est pas là réellement ou on l'attendait) et à la guimauve totalement assumée, qui ne balance pourtant jamais dans la mièvrerie peu recommandable.

Jouant finement des clichés et des apparences sans pour autant renouveler le genre de son emprunte, le second long de John Carney parait à l'évidence, nettement plus abouti que son premier essai avec qui il partage pourtant de nombreux points communs (la rencontre de deux êtres avec l'envie de faire de la musique ensemble), le nouveau long du cinéaste irlandais semble surtout un joli exutoire pour mettre en image ce qu'il a sur le cœur.

En effet, outre ses multiples thèmes brassés (la paternité, l'adultère, la rupture, l'argent empoisonnant toute relation ou encore le droit au pardon) difficile de ne pas voir dans le destin du personnage de Dean - excellent Adam Levine, leader du groupe Maroon Five -, ce qu'à du vivre Carney une fois arrivée en terre ricaine, après le succès et la victoire aux Oscars de Once.
Soit un appel d'offres certainement indécent de la part d'Hollywood, pour un petit metteur en scène indépendant, à peine débarquer de son Dublin natal et propulsé dans un univers friqué et haut en couleur, ne faisant clairement pas le poids face à l'immensité de l'industrie du septième art local.

New-York Melody, critique pop de l'industrie Hollywoodienne écrasante et apologie du cinéma bricolé et personnel indépendant ?


Ce serait certainement lui prêter beaucoup trop de crédits de le considérer aussi ambitieux, même si il est vrai qu'en rapport à l'univers de la musique, Carney tape gentiment dans la main des artistes et des labels indés contre l'industrie, sans pour autant incarner un brûlot puissant et évocateur comme le précieux Inside Llewyn Davis des précieux frères Coen.

Car la volonté de la péloche - loin d'être moralisatrice pour un sou - réside bien ailleurs que dans la simple dénonciation d'un milieu qui a déjà les deux genoux à terre, elle nait et prend son envol dans sa détermination à prouver que la musique embellit et illumine une vie (" Une chanson peut-elle sauver votre vie ? " était d'ailleurs son titre de travail), qu'elle transforme chaque banalité du quotidien, chaque souvenir pour le rendre unique.

Dans le film, chaque émotion passe par les chansons qui nous sont offertes à écouter - et aux paroles bien plus évocatrices qu'elles n'y paraissent -, comme si elles incarnaient véritablement le fil conducteur de l'histoire et autour desquelles tout gravite.

Un véritable narration libre ou quand la musique ne fait pas simplement que de servir un récit, mais s'impose réellement comme l'un de ses personnages clés, sans que le film n'incarne une seule seconde une comédie musicale, rare sont les péloches à prétendre maitrisé un tel cocktail avec autant de malice et d'habileté.

Véritable déclaration d'amour à la musique profondément mélancolique - mais jamais dramatique -, dans une Grosse Pomme de rêve et en constante évolution (elle aussi est par ailleurs, un personnage intégrant de l'histoire), bourrée de personnages secondaires savoureux (entre autres, Catherine Keener, CeeLo Green et Hailee Steinfeld), la bande vaut surtout pour son duo titre absolument exceptionnel, peu commun à ce genre mais à l'alchimie convaincante et totalement voué à sa cause, le génial Mark Ruffalo et la délicieuse Keira Knightley.


D'ailleurs, c'est la première fois que l'on découvre que cette dernière n'est pas uniquement qu'une excellente actrice, mais qu'elle a également un magnifique timbre de voix.
C'est simple, dès l'introduction ou elle pousse la chansonnette sur scène avec une chanson folk en mode guitare-voix, la magie imprègne l'écran pour ne plus le quitter, et on tombe une nouvelle fois amoureux d'elle comme aux premières heures de sa découverte sur grand écran.

Douce, fragile, étonnante et à la voix proprement étincelante et enivrante, elle incarne à la perfection un cœur brisé près à abandonner ses rêves, une artiste talentueuse beaucoup trop longtemps resté dans l'ombre de son ex-fiancé.

Qu'on se le dise, elle n'est jamais plus belle que lorsqu'elle montre son joli minois sur le circuit indépendant.

Quand à lui, Ruffalo, époustouflant en producteur de musique jadis adulé mais aujourd'hui désabusé et sur la mauvaise pente, sorte de Jerry Maguire de l'industrie du disque au génie maladroit, qui va faire d'une simple artiste - il est le seul à croire en elle, et elle est la seule à lui faire confiance - et d'une quelconque balade mélancolique un véritable tube entrainant et un album à la conception maison.

Lui ne s'exprime pas en musique, il vit à travers celle des autres, dont celles de Gretta.


Bien plus histoire d'une rencontre artistique et d'une renaissance inspiratrice commune que vraie romance amusante et solaire, New-York Melody  - au final juste parfait - incarne indiscutablement l'un des feel good movie les plus entrainants de l'année (notamment grâce à sa bande originale exceptionnelle), un petite bande pop drôle, charmante et joyeuse joliment mis en scène par un cinéaste définitivement bourré de talents.

Un métrage foncièrement optimiste et énergique qui fout méchamment la banane, ou le genre de pause légère et magique entre deux blockbusters dont on avait cruellement besoin...


Jonathan Chevrier


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