[CRITIQUE] : Coka Chicas

Réalisatrice : Roxine Helberg
Acteurs : Zoé Marchal, Fadily Camara, Eva Huault, Vincent Regan,...
Budget : -
Distributeur : Apollo Films
Genre : Thriller.
Nationalité : Français.
Durée : 1h40min

Synopsis :
Sarah, Jessica et Chanel, trois amies inséparables issues de la banlieue parisienne, sont venues faire les mules dans une île des Caraïbes pour ramener de la drogue en France et enfin ouvrir leur business de Nails Bar. Mais le voyage est bouleversé lorsque, après s'être fait arrêtée à l'aéroport, Jessica disparaît totalement des radars... Incapable d'abandonner leur copine, Sarah et Chanel se lancent à sa recherche dans les bas-fonds de l'île... sans savoir que ce qu'elles vont découvrir dépasse de loin tout ce qu'elles auraient pu imaginer...

Certes, c'est une façon assez simpliste de voir les choses mais à une époque où originalité et créativité au coeur d'une campagne promotionnelle, font rarement bon ménage, elle est peut-être la plus pertinente qui soit : oui, les affiches de films (pas uniquement françaises, soyons honnêtes) sont souvent furieusement évocatrices quant à la qualité fragile du contenu qu'elles sont censées si ce n'est promouvoir (où tout du moins titiller l'intérêt du spectateur d'une manière moins agressive et/où plus maligne que pourrait le faire une bande annonce parfois encore plus générique), au minimum soutenir avec un tant soit peu d'illusion.

En ce sens, celle de Cokas Chicas signé Roxine Helberg, dont le titre suffisait déjà à incarner un red flag plus puissant encore qu'une tagline " réalisé par Tyler Perry ", annonçait sensiblement la couleur : un mix entre de l'actionner DTV-esque (où SVOD-esque, tant Prime Vidéo nous a habitué à bien pire) évidemment limité et une typo néon, le tout avec une gémellité plus où moins consentie (jusque dans son pitch) avec Spring Breakers d'Harmony Korine.

Flairez plutôt : trois amies inséparables issues de la banlieue parisienne, en vacances dans les Caraïbes, pensent qu'un petit business plan " mules " pour ramener de la drogue en France et s'extirper d'une vie de galère, est la meilleure des idées du monde.
Pas de bol, leur trip cocaïné est gentiment bousculé non pas par une indigestion de boulettes, mais lorsque l'une d'entre elles se fait arrêter et disparaît totalement des radars.
Décidée à ne pas laisser leur BFF sur place, les deux autres se transforment toutes les deux en wannabe John Rambo/Bryan Mills du pauvre et, au mépris de toute notion de danger, elles foutent un boxon pas possible sur l'île et n'hésitent pas à liquider mignon leur prochain pour arriver à leur fin...

Tu l'as compris, pas besoin de tortiller trente ans de la fesse gauche, le résultat est loin d'être fameux, Coka Chicas n'a pas grand chose à proposer à son auditoire de plus qu'un téléfilm mal dégrossi et tout en stéréotypes, un faux bis déglingué totalement plombé par une intrigue invraisemblable aux facilités béantes quand elle ne s'échine pas à défier toute notion de réalisme (avec la finesse d'une massue lancée du toit d'un gratte-ciel), et à laquelle se couple une direction d'acteurs proprement insupportable.
Dommage tant son action, plutôt nerveuse et qui n'a pas peur de sa propre brutalité (c'est gentiment sanglant), pourrait presque justifier à elle seule sa vision.

Presque, qu'on vous dit...

Jonathan Chevrier