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[CRITIQUE] : Meet Cute


Réalisateur : Alex Lehmann
Acteurs : Kaley Cuoco, Pete Davidson, Deborah S. Craig,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique, Romance, Fantastique, Science-fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h29min.

Synopsis :
Que feriez-vous si vous pouviez voyager dans le passé de vos proches, guérir leurs traumatismes, régler leurs problèmes et les transformer en partenaire idéal ?



Critique :


Meet Cute, c'est avant toute chose la mise en images tendre et simple d'une histoire aussi vieille que le monde : un homme et une femme se rencontrent, et c'est le coup de foudre entre les deux.
Soit Sheila et Greg, qui croisent pour la première fois leur regard dans un bar, elle le remarque parce qu'il semble être le seul homme à ne pas faire attention au match à la télévision, lui est charmé parce qu'elle drôle, pleine d'esprit et un peu loufoque.
Contre toute attente, leur humour pourtant dissemblables s'accordent à l'unisson et leur alchimie est électrique, tellement que cette soirée magique allant du bar au restaurant en passant par de douces balades, semble trop belle pour être vraie.
Et plot twist : elle l'est tant leur rencontre spontanée ne l'est pas réellement puisque Sheila a déjà vécu cette nuit des dizaines de fois auparavant, grâce à un appareil de bronzage magique caché dans un salon de manucure à proximité, qui vous fait voyager dans le temps et vous ramène 24 heures en arrière.

Courtesy of Peacock

Rencontrant Gary à un moment vulnérable de sa vie et ne voulant absolument pas gâcher cette idylle d'une soir, elle a décidé d'utiliser la machine pour revivre encore et encore cette cette soirée jusqu'à ce qu'elle considère qu'elle soit parfaite, peu importe le nombre de voyages qu'il faudra.
Mais plus elle essaie, plus elle s'éloigne de l'homme parfait qu'elle veut, jusqu'à ce qu'elle décide de littéralement changer le passé...
Sorte de cousin (pas si) éloigné plus romantique et dramatique mais tout aussi barrée de Palm Springs, qui lui-même rafraichissait joyeusement les codes de la boucle temporelle initiée par Un Jour sans Fin (ils sont ici assénés avec sensiblement moins de minutie et de profondeur), le film d'Alex Lehmann (dont le titre s'avère in fine ironiquement trompeur, puisque cette rencontre n'est plus aussi mignonne qu'elle n'en a l'air) s'attache à croquer un autre versant certes résolument plus bancal, de ce trope éculé où l'importance n'est pas tant dans la gimmick de la boucle temporelle (que l'on s'impose volontairement ici, et dans laquelle on est nullement coincé) mais bien la romance en son coeur.
Même s'il surcharge un poil trop ses enjeux pour son bien, Meet Cute part d'un constat gentiment accrocheur (et si, dans un souci de bien faire les choses avec ce que l'on considère comme son match parfait, quelqu'un manipulait encore et encore la spontanéité d'une rencontre magique) pour mieux détourner un sentiment universel et in fine profondément égoïste (cette idée que l'on puisse réparer l'autre par la simple force de l'amour)

Courtesy of Peacock

Comédie dramatique et romantico-existentielle Kaufmanienne sur deux âmes brisées mais scrutée, à l'instar d'Eternal Sunshine of The Spotless Mind, que d'un seul et unique point de vue frustrée (Sheila, désespérément motivée à guérir Gary pour qu'il puisse en faire de même en retour et ainsi lui donner une raison de vivre), où l'idée de revivre encore et encore le même date cache la vérité cruelle et douloureuse qu'il ne gardera jamais une personne heureuse pour toujours (d'où l'idée d'être terrifié par l'après, ce lendemain où l'on ne peut plus se cacher derrière la magie du premier rendez-vous); Meet Cute, porté par un magnifique tandem Kaley Cuoco (géniale en romantique invétérée au débit mitraillette) et Pete Davidson (plus attachant que jamais dans un mélange de décontraction et d'anxiété), vagabondant avec tendresse dans un New York nocturne filmé sans fioritures, se fait une romance douce-amère sur les traumatismes et la manière dont ils nous façonnent, ceux qui nous poussent à prendre des décisions sans savoir si elles sont les bonnes, dans la simple et essentielle idée de pouvoir trouver la force de vivre un jour de plus.
Une vision crédible de l'imprévisibilité de l'amour plaquée dans le désordre réaliste de notre quotidien, dont on ressort à la fois chamboulé et profondément charmé.


Jonathan Chevrier


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