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[FUCKING SERIES] : Scream Resurrection : Leave Ghostface alone !


(Critique - avec spoilers - de la saison 3) 



Le grand écran avait laissé mourir de sa belle mort - un excellent quatrième opus - la franchise Scream chapeauté par feu Wes Craven et Kevin Williamson, avant que l'opportuniste MTV ne viennent pisser avec aplomb sur son cadavre, en produisant une sorte de reboot télévisé complètement affligeant et ne tenant jamais une seule seconde, la comparaison avec la maestria de son illustre ainé.
Un temps cantonnée à deux saisons à l'intérêt franchement relatif - sans oublier un épisode spécial qui aurait mérité de ne pas l'être -, le show était pourtant appelé à revenir pour une troisième saison, elle aussi refonte totale/reboot (pour ne pas changer hein), et titrée de manière plus que pimpante : Scream Resurrection.

Copyright Curtis Baker/MTV

Produite par Queen Latifah et developpée dans la douleur, le show assurait sur le papier, vouloir revenir aux origines de la saga tout en jouant étonnamment la carte de l'épure (six épisodes de quarante minutes), au coeur d'un chant du cygne qui devait clore en beauté les hostilités, avant qu'un inéluctable remake sur grand écran - Blumhouse est évidemment déjà sur les rangs -, ne vienne pointer le bout de son nez dans un futur plus ou moins (mais pas assez) proche.
Diffusée à l'arrache par la chaîne VH1 outre-Atlantique, qui ne semblait pas vraiment trop quoi foutre d'elle (et on la comprend), Scream Resurrection n'a de résurrection que le titre, puisqu'elle trouve le moyen de proposer une itération encore plus indéfendable que celle développée par Jill Blotevogel, Dan Dworkin et Jay Beattie; sorte de mélange infect entre les pires whodunits post-Scream et les teen movies bas du front directement balancés en DTV.
Passé une introduction singeant directement l'anthologique ouverture du film original, le plat de résistance ne traîne pas à être jeté aux visages des spectateurs, sans la moindre complaisance : personnages titres clichés comme ce n'est pas possible (le " Deadfast Club ", John Hughes apprécie le glaviot plein de glaires sur sa tombe), seconds couteaux inexistants et pour lesquels on ne recent pas une once d'empathie, une intrigue totalement futile et accessoire aux nombreux rebondissements amorphes (pour les plus attentifs, l'identité de Ghostface est très vite revélée), le tout enrobé de dialogues d'une bêtise sans nom et d'une interprétation générale totalement à côté de la plaque.
Même le pourtant talentueux R.J. Cyler, dont la confirmation tarde de plus en plus à s'opérer depuis This is not a Love Story, peine à provoquer la moindre sympathie pour sa personne malgré une écriture un poil plus appliquée que les autres (idem pour Keke " Scream Queens " Palmer).

Copyright Curtis Baker/MTV

Tournée et rythmée à la truelle, plombée par un filtre 90's jamais vraiment assumé (même dans les nombreux clins d'oeil), une ambiance moribonde et ne provoquant que quelques sursauts d'intérêts lors de mises à mort il est vrai assez réussite (et Ghostface a du courage, vu l'imbécilité de ses victimes), Scream Resurrection est un sommet de mauvais goût artificiel, jamais réflexif autant sur sa condition que sur son propre sujet (ce qu'aura fait tout du long, la saga sur grand écran), malgré quelques ambitions louables (l'Amérique sous Trump, à peine effleurée).
Un petit guide de ce qu'il ne faut pas faire quand on touche à un produit populaire, et qui enterrera certainement pour de bon une envolée télévisée qui n'aurait décemment pas dû voir le jour.
Rest in P... Shame.


Jonathan Chevrier


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