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[FUCKING SERIES] : Swamp Thing saison 1 : Une créature (vraiment) maudite


(Notre avis - avec spoilers - sur le serie premiere du show)


 
Tout le monde ou presque, s'est peté la caméra sur le mythe maudit de la créature des marais, même le regretté Wes Craven au début des années 80 avec un tacheron à peine regardable, bien aidé il est vrai, par une major ne croyant absolument pas en lui.
Pourtant, le comic Swamp Thing de Len Wein et Bernie Wrightson, n'a pas perdu une once de son attractivité au fil des décennies, à tel point qu'il était presque inéluctable qu'il réapparaisse de nouveau sur le petit ou le grand écran, surtout à une époque où le moindre personnage un tant soit peu populaire et gentiment ancré dans la popculture, se voit le mérite d'être usé jusqu'à la moelle pour en extraire tout son potentiel bankable.
Concocté conjointement par un James Wan bien meilleur cinéaste que producteur (et pleinement rattaché à la section super-héroïque de la Warner depuis Aquaman), et un duo DC/Warner Bros. Television cherchant à remplir plus que de raison sa plateforme de streaming DC Universe, histoire de vainement offrir une concurrence à Netflix, Amazon Prime et (surtout) au futur mastodonte Disney +; Swamp Thing version 2019 débarquait donc en trombe, peu de temps après les cartons critiques - et mérités - de Doom Patrol et Titans, avec la bonne volonté de persister dans les propositions singulières mais malines, faîtes par la firme depuis quelques temps maintenant.

 
Et sur le papier, force est d'avouer que la sauce fonctionnait plutôt bien, le show cassant sensiblement le moule des productions récentes pour s'inscrire dans une veine certes plus classique mais joliment old school, sorte de revival cheap des shows fantastiques 90's/2000's, s'éloignant volontairement du matériau d'origine pour mieux démontrer qu'à force d'aligner les shows super-héroïques, Berlanti et sa bande commence gentiment mais sûrement à maîtriser le sujet.
Après vision en revanche, difficile d'être aussi enthousiaste face au rendu final, oscillant entre le passablement paresseux, le relativement efficace et même le potentiellement prometteur.
Sorte Supernatural (en moins bien, team Winchester forever) mixé à True Blood, au propos résolument plus écologique (mais pas fouillé plus que cela), articulée autour de la vengeance de la nature sur la bêtise et l'irrespect de l'homme (une épidémie qui se propage dans la toute petite ville de... Swamp) et du retour au pays de l'enfant prodigue, la jeune scientifique Abby Arcane - Crystal Reed, plutôt convaincante -; le show, chapeauté par Gary " La Nonne mais pas que " Dauberman " au scénario et Len Wiseman derrière la caméra, joue continuellement la carte de la facilité, entre des personnages archétypaux croqués un brin à la truelle (c'est un pilote, mais quand-même), des dilaogues au vide abyssale, des SFX plus ou moins emballant ainsi qu'une digestion plus ou moins habile, de ses nombreuses références (The Thing et Alien en tête).
Dommage, quand on voit que lorsque Wiseman s'en donne les moyens, cet épisode pilote dégage de vrais moments d'angoisses et surtout une vraie ambiance macabre, appuyée par une photographie joliment poisseuse, laissant présager que le show en avait résolument dans le ventre d'un point de vue épouvante, s'il ne se bornait pas à se brider sur l'autel du tout public.


Déjà plus ou moins condamnée avant même qu'elle n'ait eu le temps de s'exprimer (une annulation surprenante mais qui pourrait se voir contredite grâce à un rapatriement sur la CW, l'espoir reste permit), démontrant que la créature est toujours aussi maudite, Swamp Thing a beau démarrer de manière convenue, il n'en restait pas moins un show suffisament efficace pour tenir en haleine son auditoire chaque semaine, notamment grâce à une ambiance tendue et vraiment séduisante.
Reste à savoir maintenant quel serait l'intérêt de continuer à la regarder, si son destin est déjà appeler à se terminer dans un beau cercueil en colza, au cimetière des séries fantastiques n'ayant jamais connu de seconde saison.
La vie est cruelle, mais la télévision US encore plus...


Jonathan Chevrier


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