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[CRITIQUE] : Greta


Réalisateur : Neil Jordan
Acteurs : Isabelle Huppert, Chloë Grace Moretz, Maika Monroe, Stephen Rea,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Thriller.
Nationalité : Américain, Irlandais.
Durée : 1h38min

Synopsis :
Quand Frances trouve un sac à main égaré dans le métro de New York, elle trouve naturel de le rapporter à sa propriétaire. C’est ainsi qu’elle rencontre Greta, veuve esseulée aussi excentrique que mystérieuse. L’une ne demandant qu’à se faire une amie et l’autre fragilisée par la mort récente de sa mère, les deux femmes vont vite se lier d’amitié comblant ainsi les manques de leurs existences. Mais Frances n’aurait-elle pas mordu trop vite à l’hameçon ?



Critique :

Il y a quelque chose d'infiniment satisfaisant à pouvoir revoir un film du talentueux Neil Jordan sur grand écran, lui dont le précédent long, le fantastique et vampirique Byzantium porté par le beau duo Gemma Arterton/Saoirse Ronan, avait honteusement été boycotté par les salles obscures et directement distribué dans les bacs à DVD/Blu-ray.
Un destin un brin injuste autant pour le film, franchement réussi et prenant, que pour le cinéaste, dont la présence à trop souvent rimé avec rareté.



Mais le revoilà donc, avec Greta, qui s'articule lui aussi sur une dynamique de duo au féminin, sensiblement plus toxique mais pas moins complexe, avec une relation amicale (et presque mère/fille) un temps bienveillante mais vite terrifiante, entre une jeune femme en deuil (elle vient de perdre sa mère) fraîchement dans la vingtaine - Frances/Chloë Grace Moretz - et une sexagénaire veuve, en quête d'amitié - Greta/Isabelle Huppert -... et d'autre chose.
Pastiche volontaire des thrillers domestiques et intimes ayant émaillés nos écrans plus que de raison depuis plusieurs décennies maintenant (JF Partage Appartement et Liaison Fatale en tête), à prendre clairement au second degré, dévoilant tranquillement le pot aux roses décelé avant même l'entrée en salles (Greta est une dangereuse psychopathe), le Jordan nouveau fait constamment fît de la simplicité évidente de son pitch (et de ses personnages archétypaux à mort), autant que de sa prévisibilité pour les amateurs du genre, pour mieux amuser son auditoire au sein d'un démontage mignon des clichés du genre.
Des interprétations volontairement hystériques et over the top (Huppert en mode psychopathe extrême vole le show, tandis que Chloë Grace Moretz fait le minimum syndical, avec un usage illimité d'yeux écarquillés et de mines faussement apeurées) à la bande originale omniprésente - et encore plus dans les moments de tension -, la péloche énumère avec un aplomb sans bornes, son petit catalogue du passage obligé, le tout enrobé dans une mise en scène épurée et joliment sobre.



Réservant son petit lot de moments d'angoisse, n'ayant jamais peur du ridicule ni du jeu des comparaisons jamais vraiment flatteur, Greta ne pète pas dans la soie de l'originalité, mais trouve la malice de nous captiver avec une histoire certes vu mille fois auparavant, mais qui nous tient tout du long en haleine et nous rend même un brin nostalgique de l'époque où le thriller domestico-horrifique était à son apogée.
Les 80's/90's étaient géniales, et voire Huppert en mode Glenn Close nous le rappelle d'une manière étonnamment jouissive.


Jonathan Chevrier

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