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[CRITIQUE] : Woman at War


Réalisateur : Benedikt Erlingsson
Acteurs : Halldora Geirhardsdottir, Jóhann Sigurðarson, ...
Distributeur : Jour2fête
Budget : -
Genre : Comédie
Nationalité : Islandais, Français, Ukrainien
Durée : 1h40min

Synopsis :
Halla, la cinquantaine, déclare la guerre à l’industrie locale de l’aluminium, qui défigure son pays. Elle prend tous les risques pour protéger les Hautes Terres d’Islande… Mais la situation pourrait changer avec l’arrivée inattendue d’une petite orpheline dans sa vie…



Critique :




Après Des chevaux et des Hommes en 2013, le réalisateur islandais Benedikt Erlingsson revient avec son nouveau film, présenté à la Semaine de la critique au dernier Festival de Cannes, où il a fait sensation. Woman at War est un savant mélange entre un conte héroïque et un drame humain, avec un humour subtil présent tout le long du métrage.
Le film commence par une femme, la cinquantaine, arc et flèche à la main, faisant disjoncter un câble sur une ligne à haute tension. Nous ne savons pas encore le pourquoi de cet acte. Mais le personnage (qui se nomme Halla) est déterminé et préparé. Son acte a des conséquences sur une usine d’aluminium voisine. Halla va ensuite tranquillement animer une chorale de chant, avant de rentrer méditer devant sa télé, qui raconte ses exploits de la matinée, avec derrière elle, deux cadres photos de Ghandi et Mandela. En dix minutes, le réalisateur pose les bases de son film: une critique de l’industrialisation de l’Islande mais avec un style calme et déjanté. 



Halla ne fait pas partie d’une organisation écologiste: c’est une femme seule qui se bat pour une cause qu’elle pense juste. Le spectateur apprend petit à petit qu’elle a plusieurs fois fait le coup de la panne d’électricité et grâce à ses actions, elle a réussit à stopper seule les négociations entre l’usine et le marché chinois. Alors que son statut d'héroïne des temps modernes se concrétise, une nouvelle vient ternir ses plans: sa demande d’adoption faite il y a longtemps vient d’être accepter. Elle va être la maman d’une jeune ukrainienne de 4 ans, que la guerre a rendu orpheline. Cet événement va donc chambouler sa vie.
Deux choses font que ce film est une réussite: son actrice principale et sa mise en scène. Halldora Geirhardsdottir se glisse dans cette archère au trait calme et au flegme à tout épreuve, même quand elle est poursuivie par des drones et des hélicoptères. L’État la montre comme une terroriste, mais le spectateur la voit autrement. Halla est une femme très énigmatique, à la fois douce et tenace. L’actrice joue deux rôles, Halla et Asa, sa soeur jumelle, qui ne sait rien du combat de sa soeur. Elles ont d’ailleurs une relation assez particulière mais intense. L’actrice passe de l’une à l’autre avec une facilité déconcertante.




La mise en scène de Benedikt Erlingsson fait la part belle aux magnifiques paysages islandais, qui a pour but d'illustrer l’importance du combat de son héroïne. Halla fait corps avec la nature pendant ses actions, se cache dans les glaciers, se glisse dans une peau de mouton, grimpe les montagnes. Contrairement à ce que disent les médias, son combat n’est pas violent, mais montre la menace imminente qui se cache derrière si les hommes ne prennent pas conscience de leurs actes. Halla veut juste défendre ces contrées magnifiques. Le film bénéficie d’un humour décalé, avec ces musiciens qui suivent le personnage principal, soulignant les décisions et les actions de l’héroïne. Nous avons aussi un gag qui revient tout le long du film avec ce touriste étranger qui arrive toujours à se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.
Woman at War suit une Artémis moderne, guerrière protectrice de la nature et des montagnes. Il va être difficile de ne pas aimer ce film à l’humour déjanté, montrant une femme dont le charisme et le flegme deviennent vite légendaire. 



Laura Enjolvy


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