[CRITIQUE/RESSORTIE] : Driver
Réalisateur : Walter Hill
Avec : Ryan O'Neal, Bruce Dern, Isabelle Adjani,…
Distributeur : Les Acacias
Budget : -
Genre : Policier, Action, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h31min
Date de sortie : 23 août 1978
Date de ressortie : 23 novembre 2022
Synopsis :
À Los Angeles, un homme mystérieux et solitaire surnommé « le chauffeur » est maître dans l’art de semer la police lors de braquages à hauts risques. Un brillant détective le traque sans relâche et décide de le piéger en montant un faux casse avec une équipe de malfrats. Afin de lui échapper, le chauffeur s’associe avec « la joueuse », une jeune femme séduisante et énigmatique.
Critique :
Qu'on le veuille où non, nous avons toujours un regard plus que bienveillant sur les héros qui ont bercés notre enfance de cinéphiles un tantinet burnés.
Génie burné du polar urbain qui en jette, papa de plus d'une série B du bon gout trônant fièrement dans notre panthéon du culte made in 70s/80s, Walter Hill est décemment l'un des ses papes du badass que l'on chérit même s'il est vrai que le cinéma du bonhomme n'est plus au meilleur de sa forme - pour être poli - depuis son entrée dans le nouveau millénaire.
Un film carcéral tout juste présentable (Un Seul Deviendra Invincible), un buddy movie avec tonton Sly tourné comme un téléfilm de luxe (Du Plomb dans la Tête) où encore un gros nanar des familles avec une Michelle Rodriguez mi-tueur à gages/mi-femme à barbe avec des corones (Revenger); l'époque bénie des The Warriors, Extrême Préjudice ou même 48H a beau être à des années-lumières, difficile de ne pas chérir un minimum sa filmographie et encore plus ses pépites.
Clairement fait de cette pellicule-là, fruit à la fois de l'âge d'or Hollywoodien et d'un nouvel Hollywood frais et pimpant bousculant gentiment l'ordre établi avec des oeuvres aussi percutantes que minimalistes, où les personnages ne se définissent pas tant dans les mots que dans l'action (souvent rugueuse et spectaculaire), The Driver incarne un vrai sommet de B movie urbain et épuré à l'extrême - jusque dans son script taillé à la serpe.
Un pur polar noir ludique et cynique savamment mâtiné des codes du western - comme quasiment tous ses films -, empruntant autant au Samouraï de Melville qu'au Bullitt de Yates (pour lequel Hill était le réalisateur de la seconde équipe, et qui voyait même ici Steve McQueen comme son premier rôle), tout en étant catapulté dans une Amérique post-Vietnam désabusée et glaciale, une cité des anges déserte et nocturne qui n'a plus d'ange que de nom.
Vissé sur un homme sans nom mutique et frondeur (Ryan O'Neal, dans son meilleur rôle avec Barry Lindon), un pilote hors pair engagé dans un jeu du chat et de la souris avec un flic teigneux et mégalomane (génial Bruce Dern), duel acharné auquel se greffe une Isabelle Adjani envoûtante en femme fatale toute aussi insaisissable; The Driver, haletant tout du long grâce au score entraînant de Michael Small et furieusement ancré dans son époque, est d'une efficacité à toute épreuve (comme les deux courses-poursuites magistrales qui l'animent de bout en bout).
Plus de quatre décennies plus tard et une pléthore de péloches plus où moins influencés plus tard, son pouvoir de fascination est toujours aussi indiscutable (NWR ne contredira pas cette vérité tant son Drive lui doit beaucoup, à lui et au Solitaire de Mann), et ce n'est pas sa ressortie en version restaurée toute pimpante, qui viendra affirmer le contraire...
Jonathan Chevrier
Avec : Ryan O'Neal, Bruce Dern, Isabelle Adjani,…
Distributeur : Les Acacias
Budget : -
Genre : Policier, Action, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h31min
Date de sortie : 23 août 1978
Date de ressortie : 23 novembre 2022
Synopsis :
À Los Angeles, un homme mystérieux et solitaire surnommé « le chauffeur » est maître dans l’art de semer la police lors de braquages à hauts risques. Un brillant détective le traque sans relâche et décide de le piéger en montant un faux casse avec une équipe de malfrats. Afin de lui échapper, le chauffeur s’associe avec « la joueuse », une jeune femme séduisante et énigmatique.
Critique :
À la frontière entre le polar noir ludique et cynique et le western urbain musclé et haletant, capturé dans les nuits d'une L.A. désabusée et glaciale, #Driver est aussi épuré et minimaliste que grisant et d'une efficacité redoutable, dominé par le superbe trio O'Neal/Dern/Adjani pic.twitter.com/bSeO16Ygbg
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 1, 2022
Qu'on le veuille où non, nous avons toujours un regard plus que bienveillant sur les héros qui ont bercés notre enfance de cinéphiles un tantinet burnés.
Génie burné du polar urbain qui en jette, papa de plus d'une série B du bon gout trônant fièrement dans notre panthéon du culte made in 70s/80s, Walter Hill est décemment l'un des ses papes du badass que l'on chérit même s'il est vrai que le cinéma du bonhomme n'est plus au meilleur de sa forme - pour être poli - depuis son entrée dans le nouveau millénaire.
Un film carcéral tout juste présentable (Un Seul Deviendra Invincible), un buddy movie avec tonton Sly tourné comme un téléfilm de luxe (Du Plomb dans la Tête) où encore un gros nanar des familles avec une Michelle Rodriguez mi-tueur à gages/mi-femme à barbe avec des corones (Revenger); l'époque bénie des The Warriors, Extrême Préjudice ou même 48H a beau être à des années-lumières, difficile de ne pas chérir un minimum sa filmographie et encore plus ses pépites.
Clairement fait de cette pellicule-là, fruit à la fois de l'âge d'or Hollywoodien et d'un nouvel Hollywood frais et pimpant bousculant gentiment l'ordre établi avec des oeuvres aussi percutantes que minimalistes, où les personnages ne se définissent pas tant dans les mots que dans l'action (souvent rugueuse et spectaculaire), The Driver incarne un vrai sommet de B movie urbain et épuré à l'extrême - jusque dans son script taillé à la serpe.
Un pur polar noir ludique et cynique savamment mâtiné des codes du western - comme quasiment tous ses films -, empruntant autant au Samouraï de Melville qu'au Bullitt de Yates (pour lequel Hill était le réalisateur de la seconde équipe, et qui voyait même ici Steve McQueen comme son premier rôle), tout en étant catapulté dans une Amérique post-Vietnam désabusée et glaciale, une cité des anges déserte et nocturne qui n'a plus d'ange que de nom.
Vissé sur un homme sans nom mutique et frondeur (Ryan O'Neal, dans son meilleur rôle avec Barry Lindon), un pilote hors pair engagé dans un jeu du chat et de la souris avec un flic teigneux et mégalomane (génial Bruce Dern), duel acharné auquel se greffe une Isabelle Adjani envoûtante en femme fatale toute aussi insaisissable; The Driver, haletant tout du long grâce au score entraînant de Michael Small et furieusement ancré dans son époque, est d'une efficacité à toute épreuve (comme les deux courses-poursuites magistrales qui l'animent de bout en bout).
Plus de quatre décennies plus tard et une pléthore de péloches plus où moins influencés plus tard, son pouvoir de fascination est toujours aussi indiscutable (NWR ne contredira pas cette vérité tant son Drive lui doit beaucoup, à lui et au Solitaire de Mann), et ce n'est pas sa ressortie en version restaurée toute pimpante, qui viendra affirmer le contraire...
Jonathan Chevrier