[CRITIQUE] : Loin de chez nous
Réalisateur : Wissam Tanios
Acteurs : Milad Khawam et Jamil Khawam.
Distributeur : Epicentre Films
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Libanais, Français.
Durée : 1h22min.
Synopsis :
Deux jeunes frères syriens pétris d’espoir décident de partir refaire leurs vies dans des villes étrangères. Ils laisseront tout derrière eux sauf leur infinie soif de vie, leur détermination, leur humour et leur désir d’un avenir meilleur.
Critique :
Rares sont les documentaires sur les douloureux flux migratoires comme Loin de chez nous de Wissam Tanios, a prendre le parti de plusieurs personnages d'une même famille séparés à l'écran, ici deux jeunes frères - Milad et Jamil, neveux du réalisateurs -, qui décident de fuir la guerre en Syrie pour l'Europe et une vie plus tranquille mais pas moins tourmentée par les souvenirs d'une famille resté là-bas.
Pas si éloigné du formidable Flee de Jonas Poher Rasmussen (en salles d'ici le 31 août prochain), le documentaire prend les contours mélancolique et lancinant d'un patchwork de souvenirs autant que d'un temoignage gravé dans le marbre de la pellicule, sur l'importance de la transmission et de l'héritage familial dans un monde où les bombes et la bêtise de l'homme, détruisent la moindre parcelle de mémoire et d'histoire de l'humanité.
Récit volontairement fragmenté, enlacé dans un passé qui influence et fait écho à un présent qui se construit grâce à lui, le film, articulé sur plusieurs années, ne se fait pas tant le témoin du voyage physique qu'entreprennent les deux frères pour quitter leur maison et en créer une autre ailleurs, mais bien celui de leur parcours émotionnel (tout comme celui du réalisateur, tant son parcours résonne avec celui de Milad et Jamil), finalement plus difficile encore à porter que leur quête d'enracinement dans un pays différent du leur - l'Allemagne pour l'un, la Suède pour l'autre.
Il y a une honnêteté rare qui se dégage de l'intimité des interactions entre le réalisateur et ses sujets, née de leur expérience familiale partagée autant que du déterminisme qu'ils ont à vouloir à s'en sortir par eux-mêmes (même si cela les faits passer par des vagues d'émotions contradictoires), même si la narration aurait mérité de déléguer une petite pièce de son puzzle aussi bien aux familles laissées en Syrie (d'autant que le sentiment d'appartenance imprègne tout du long le documentaire), qu'à un aperçu plus prégnant du tissu de leur nouvelles existences.
Des détails manquants qui n'empêche pas pour autant à Loin de chez nous d'incarner un beau et poignant témoignage, un devoir de mémoire touchant dans sa réflexion sur l'importance de la famille et de la transmission où les images trompent l'absence.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Milad Khawam et Jamil Khawam.
Distributeur : Epicentre Films
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Libanais, Français.
Durée : 1h22min.
Synopsis :
Deux jeunes frères syriens pétris d’espoir décident de partir refaire leurs vies dans des villes étrangères. Ils laisseront tout derrière eux sauf leur infinie soif de vie, leur détermination, leur humour et leur désir d’un avenir meilleur.
Critique :
Récit volontairement fragmenté, enlacé dans un passé qui influence et fait écho à un présent qui se construit grâce à lui, #LoinDeChezNous incarne un beau et poignant témoignage, un devoir de mémoire touchant dans sa réflexion sur l'importance de la famille et de la transmission. pic.twitter.com/XDCIldbQpC
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) August 8, 2022
Rares sont les documentaires sur les douloureux flux migratoires comme Loin de chez nous de Wissam Tanios, a prendre le parti de plusieurs personnages d'une même famille séparés à l'écran, ici deux jeunes frères - Milad et Jamil, neveux du réalisateurs -, qui décident de fuir la guerre en Syrie pour l'Europe et une vie plus tranquille mais pas moins tourmentée par les souvenirs d'une famille resté là-bas.
Pas si éloigné du formidable Flee de Jonas Poher Rasmussen (en salles d'ici le 31 août prochain), le documentaire prend les contours mélancolique et lancinant d'un patchwork de souvenirs autant que d'un temoignage gravé dans le marbre de la pellicule, sur l'importance de la transmission et de l'héritage familial dans un monde où les bombes et la bêtise de l'homme, détruisent la moindre parcelle de mémoire et d'histoire de l'humanité.
Copyright Epicentre Films |
Récit volontairement fragmenté, enlacé dans un passé qui influence et fait écho à un présent qui se construit grâce à lui, le film, articulé sur plusieurs années, ne se fait pas tant le témoin du voyage physique qu'entreprennent les deux frères pour quitter leur maison et en créer une autre ailleurs, mais bien celui de leur parcours émotionnel (tout comme celui du réalisateur, tant son parcours résonne avec celui de Milad et Jamil), finalement plus difficile encore à porter que leur quête d'enracinement dans un pays différent du leur - l'Allemagne pour l'un, la Suède pour l'autre.
Il y a une honnêteté rare qui se dégage de l'intimité des interactions entre le réalisateur et ses sujets, née de leur expérience familiale partagée autant que du déterminisme qu'ils ont à vouloir à s'en sortir par eux-mêmes (même si cela les faits passer par des vagues d'émotions contradictoires), même si la narration aurait mérité de déléguer une petite pièce de son puzzle aussi bien aux familles laissées en Syrie (d'autant que le sentiment d'appartenance imprègne tout du long le documentaire), qu'à un aperçu plus prégnant du tissu de leur nouvelles existences.
Des détails manquants qui n'empêche pas pour autant à Loin de chez nous d'incarner un beau et poignant témoignage, un devoir de mémoire touchant dans sa réflexion sur l'importance de la famille et de la transmission où les images trompent l'absence.
Jonathan Chevrier