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[CRITIQUE] : Entre les vagues


Réalisatrice : Anaïs Volpé
Avec : Souheila Yacoub, Déborah Lukumuena, Matthieu Longatte, Sveva Alviti,…
Distributeur : KMBO
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h40min

Synopsis :
Rêver, foncer, tomber, repartir, rêver encore, et recommencer. Elles ont l’énergie de leur jeunesse, sa joie, son audace, son insouciance. Deux meilleures amies, l'envie de découvrir le monde. Margot et Alma sont inarrêtables, inséparables.



Critique :


Bien que nous ne puissions - évidemment - pas choisir notre famille, nous pouvons tous décider avec qui nous voulons passer notre vie et, en ce sens, nos amitiés proches sont souvent plus fortes que les liens du sang, fruit d'une intimité toute particulière, spéciale même, répondant à une logique qui parfois nous dépasse.
C'est ce lien, presque (souvent) indestructible, qui sert de sève au second long-métrage d'Anaïs Volpé, Entre les vagues, drame déchirant et enthousiasmant à la fois sous fond de résilience, d'amitié féminine indéfectible et fusionnelle, et de nécessité à poursuivre coûte que coûte ses rêves.
Capturant de manière viscérale l'enthousiasme pétri de candeur d'une jeunesse où tout paraît possible, la caméra se fixe tout du long sur deux jeunes femmes ambitieuses, presque à l'aube de la vingtaine.

Copyright KMBO

Soit Alma, une esthéticienne et Margot, une serveuse, toutes deux portées par le même rêve de devenir des actrices reconnues, de percer/exister au coeur d'un métier aussi exaltant qu'il est cruel.
S'ouvrant sur l'exaltation d'une audition (une scène qui donne le ton et toutes les clés du film, où elles simulent une dispute et mettent faussement à l'épreuve leur amitié) qui va permettre à la première de décrocher le saint Graal - un premier rôle dans une pièce importante -, avant de vite laisser la réalité rattraper ce bonheur éphémère - la maladie d'Alma, qu'elle ne peut plus cacher -; la péloche dresse le portrait intense et moderne d'une amitié féminine s'épanouissant dans un vrai sentiment de sororité (toujours un bonheur de voire des jeunes femmes qui ne se définissent pas à l'écran, par la quête chimérique d'un prince charmant où d'une hypothétique rencontre/histoire d'amour), jouissant de la beauté de l'instant et d'une rencontre extraordinaire, pas même parasité par la maladie.
Une approche brute et sincère de la vie, entre enthousiasme pur, résilience dévastatrice et créativité de chaque instant, une envie de bouffer intensément chaque minute qui passe et qui se retrouve dans la volonté même de la cinéaste d'énergiquement tout embrasser jusqu'à l'excès, brouillant considérablement les pistes de sa narration entre réalité et fiction, Paris et New-York, planches de théâtre et couloirs d'hôpital.

Copyright KMBO

Étreinte cinématographique désordonnée mais viscéralement dynamique et irrésistible, Entre les vagues emporte totalement l'adhésion dans son refus de céder aux sirènes faciles du mélodrame, en abordant la tragédie en son coeur avec réalisme, sans fatalité ni artificialité putassières.
Pas d'orchestration de cordes tremblantes ou de chansons pop larmoyantes, chaque once d'émotion est le fruit autant de l'honnêteté brutale de la narration, que des performances bouleversantes et décomplexées de Souheila Yacoub et Déborah Lukumuena, à la complicité incroyable.
Une belle et charmante - même si excessive - ode à la sororité, à l'amitié et au jeu, tout simplement.


Jonathan Chevrier


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