[CRITIQUE] : Traverser
Réalisateur : Joël Akafou
Acteurs : -
Budget : -
Distributeur : VraiVrai Films
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français, Burkinabé, Belge.
Durée : 1h17min
Synopsis :
Touré Inza Junior, aka Bourgeois, a quitté la Côte d’Ivoire. Après avoir traversé le désert, l’enfer des camps de réfugiés en Libye, et surtout avoir survécu à la traversée de la Méditerranée, où des milliers de personnes ont péri, le jeune homme vit en Italie. Mais dans le « campo », centre pour demandeurs d’asile qui l’héberge, il se sent à l’étroit et rêve de la France où vit une de ses fiancées. Pour y aller, il est prêt à tout entreprendre, quitte à mettre une nouvelle fois sa vie en danger. Traverser a le souffle d’une fiction bien ficelée, et pourtant c’est un documentaire. Les personnages jouent leur propre rôle en confiance, en intimité, coincés dans l’attente qui joue avec leurs nerfs. Leurs rires et leurs engueulades passent via le smartphone, leur monde est connecté en permanence à la famille laissée derrière. Au cours des repas partagés, la conversation égraine les aventures vécues, l’espoir, les désillusions, la géopolitique qui marque la chair... Sous le regard complice du cinéaste, Bourgeois dévoile ses turpitudes sentimentales autant qu’il pleure d’émotion en parlant à sa mère. Il est touchant comme personne.
Critique :
C'est peut-être à cause d'un clivage politique mondiale de plus en plus extrême (la montée progressive de l'extrême droite n'est plus qu'une simple menace, c'est une vérité qui nous touche tous à différentes échelles), qui va évidemment de pair avec une humanité passablement usée par le contexte sanitaire de ses deux dernières années, que la production cinématographique actuelle à une tendance prépondérante à vouloir aborder des sujets socialement pertinents, pour mieux alerter une population face à des dilemmes humains, sociaux et/ou écologiques de plus en plus préoccupant.
Sur fond de crise migratoire européenne, Traverser de Joël Akafous s'inscrit pleinement dans ce contexte de documentaire socialement dans l'air du temps, en scrutant du bout de sa caméra le quotidien de Touré Inza Junior - surnommé « Bourgeois » -, un exilé ivoirien qui a quitté sa Côte d'Ivoire natale pour l'Italie, et qui espère désormais atteindre la France.
Supposément rien d'original sur le fond, à ceci près que le cinéaste filme ce dit quotidien dans son authenticité la plus simple, capturant ce qui peut être considéré insignifiant dans un désir de rendre compte des dilemmes intimes et complexes qui habitent ses hommes et ses femmes.
Ou quand les traditions familiales, la solidarité fugace et l'espoir naïf d'un avenir meilleur se juxtaposent au chaos et à la désorientation modernes et urbains face à l'itinérance.
Dommage en ce sens, que cette originalité de prisme, ce parti pris de filmer ces immigrés à leur propre hauteur, se perde au coeur d'un récit finalement sans réel but, errant comme son personnage empathique parce que cruellement humain (surtout dans ses fêlures et sa façon de trop souvent trébucher sur ses mauvais choix).
Pas aidé non plus par une mise en scène nourrit par une fausse bonne idée (celle de se visser sur une esthétique numériques à la lisière du tournage au smartphone, qui ne transmet pas une image aussi claire que voulu, d'une expérience au plus près de son sujet), Traverser ne se donne pas toujours tous les moyens de réussir, mais n'en reste pas moins captivant et surtout important, à une heure ou l'immigration est l'un des sujets les plus débattus par une politique hexagonale en pleine campagne présidentielle...
Jonathan Chevrier
Acteurs : -
Budget : -
Distributeur : VraiVrai Films
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français, Burkinabé, Belge.
Durée : 1h17min
Synopsis :
Touré Inza Junior, aka Bourgeois, a quitté la Côte d’Ivoire. Après avoir traversé le désert, l’enfer des camps de réfugiés en Libye, et surtout avoir survécu à la traversée de la Méditerranée, où des milliers de personnes ont péri, le jeune homme vit en Italie. Mais dans le « campo », centre pour demandeurs d’asile qui l’héberge, il se sent à l’étroit et rêve de la France où vit une de ses fiancées. Pour y aller, il est prêt à tout entreprendre, quitte à mettre une nouvelle fois sa vie en danger. Traverser a le souffle d’une fiction bien ficelée, et pourtant c’est un documentaire. Les personnages jouent leur propre rôle en confiance, en intimité, coincés dans l’attente qui joue avec leurs nerfs. Leurs rires et leurs engueulades passent via le smartphone, leur monde est connecté en permanence à la famille laissée derrière. Au cours des repas partagés, la conversation égraine les aventures vécues, l’espoir, les désillusions, la géopolitique qui marque la chair... Sous le regard complice du cinéaste, Bourgeois dévoile ses turpitudes sentimentales autant qu’il pleure d’émotion en parlant à sa mère. Il est touchant comme personne.
Critique :
Sur fond de crise migratoire européenne, #Traverser de Joël Akafous incarne un documentaire socialement dans l'air du temps, en scrutant du bout de sa caméra le quotidien difficile des immigrés, de leur désir d'un avenir meilleur aux dilemmes intimes et complexes qui les habitent pic.twitter.com/BBP59o6XVs
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) January 11, 2022
C'est peut-être à cause d'un clivage politique mondiale de plus en plus extrême (la montée progressive de l'extrême droite n'est plus qu'une simple menace, c'est une vérité qui nous touche tous à différentes échelles), qui va évidemment de pair avec une humanité passablement usée par le contexte sanitaire de ses deux dernières années, que la production cinématographique actuelle à une tendance prépondérante à vouloir aborder des sujets socialement pertinents, pour mieux alerter une population face à des dilemmes humains, sociaux et/ou écologiques de plus en plus préoccupant.
Sur fond de crise migratoire européenne, Traverser de Joël Akafous s'inscrit pleinement dans ce contexte de documentaire socialement dans l'air du temps, en scrutant du bout de sa caméra le quotidien de Touré Inza Junior - surnommé « Bourgeois » -, un exilé ivoirien qui a quitté sa Côte d'Ivoire natale pour l'Italie, et qui espère désormais atteindre la France.
Copyright VraiVrai Films/TRAVERSER/Joël Akafou |
Supposément rien d'original sur le fond, à ceci près que le cinéaste filme ce dit quotidien dans son authenticité la plus simple, capturant ce qui peut être considéré insignifiant dans un désir de rendre compte des dilemmes intimes et complexes qui habitent ses hommes et ses femmes.
Ou quand les traditions familiales, la solidarité fugace et l'espoir naïf d'un avenir meilleur se juxtaposent au chaos et à la désorientation modernes et urbains face à l'itinérance.
Dommage en ce sens, que cette originalité de prisme, ce parti pris de filmer ces immigrés à leur propre hauteur, se perde au coeur d'un récit finalement sans réel but, errant comme son personnage empathique parce que cruellement humain (surtout dans ses fêlures et sa façon de trop souvent trébucher sur ses mauvais choix).
Pas aidé non plus par une mise en scène nourrit par une fausse bonne idée (celle de se visser sur une esthétique numériques à la lisière du tournage au smartphone, qui ne transmet pas une image aussi claire que voulu, d'une expérience au plus près de son sujet), Traverser ne se donne pas toujours tous les moyens de réussir, mais n'en reste pas moins captivant et surtout important, à une heure ou l'immigration est l'un des sujets les plus débattus par une politique hexagonale en pleine campagne présidentielle...
Jonathan Chevrier