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[CRITIQUE] : Finch

Réalisateur : Miguel Sapochnik
Avec : Tom Hanks, Caleb Landry Jones, Lora Martinez-Cunningham, Marie Wagenman,...
Distributeur : Apple TV +
Budget : -
Genre : Science-fiction, Drame.
Nationalité : Américain
Durée : 1h55min

Synopsis :
Un homme, un robot et un chien forment une famille improbable au centre d’une aventure puissante et touchante. Finch, ingénieur en robotique, veut s’assurer que quelqu’un veillera sur son fidèle compagnon après sa mort. Rare survivant d’un phénomène solaire cataclysmique qui a transformé le monde en désert, Finch vit dans un bunker souterrain depuis des années, où il a construit son propre monde, qu’il partage avec son chien Goodyear. Il créé un robot pour veiller sur Goodyear lorsqu’il n’en sera plus capable. Alors que le trio se lance dans un voyage périlleux dans un ouest américain désert, Finch s’efforce de montrer à sa création, qui se fait appeler Jeff, la joie et l’émerveillement que procure la vie. Leur aventure est faite à la fois d’obstacles et d’humour, car s’il est difficile pour Finch de faire en sorte que Jeff et Goodyear s’entendent bien, il doit aussi faire face aux dangers du nouveau monde.



Critique :


Covid-19 oblige - mais pas que -, il y a tout de même quelque chose d'assez frustrant à l'idée de se dire que les quatre derniers passages devant une caméra de l'immense Tom Hanks, n'ont pas eu les honneurs d'une sortie dans les salles obscures hexagonales, preuve qu'au-delà de la pandémie mondiale, il y a véritablement une couille dans le pâté de la distribution actuelle.
Tout au long de sa carrière, l'éternel Forrest Gump a bâti son aura géniale en campant des hommes ordinaires - et donc furieusement empathiques - placé dans des situations contraignantes proprement extraordinaires : l'espace (Apollo 13), la Seconde guerre mondiale (Il faut sauver le soldat Ryan), une île déserte après un crash d'avion (Seul au Monde), un réfugié politique obligé de s'installer dans le terminal d'un aéroport (Le Terminal), ou même un commandant aux prises avec des pirates somaliens (Captain Phillips), et un capitaine d'armée/rapporteur publique dans une Amérique post-Guerre de Sécession (La Mission).

Copyright Apple TV+

Il pourra clairement ajouter à son illustre tableau de chasse, celui de l'attachant ingénieur en robotique d'une terre dévastée (un rôle purement " Hanksien ", avec un homme qui tente de faire le meilleur dans un monde où tout est contre lui), dans le solide et émouvant drame post-apocalyptique Finch de Miguel Sapochnik, qui pousse la solitude du comédien de manière encore plus extrême que pour Seul au Monde (et ce n'est sensiblement pas qu'un simple détail, que Robert Zemeckis soit crédité à la production), tant il y est - littéralement - le seul humain à l'écran.
Soit Finch, un inventeur enfermé dans un centre de recherche dans un St. Louis déserté, dont la seule compagnie est son chien - Goodyear - et un robot, lui qui attend que le cancer qui le tue à petit feu, termine définitivement son oeuvre sur sa personne.
Peut-être qu'il est - ou non - le dernier survivant d'un cataclysme solaire n'ayant laissé aucun signe de vie sur Terre, mais sa seule et unique préoccupation est le sort que pourra connaître son compagnon à quatre pattes après sa mort.
C'est pourquoi il a construit l'adorable et naïf Jeff : un droïde maladroit et innocent qui sera le protecteur de son chien, lorsqu'il aura succombé à ce monde en feu.
Et alors qu'une tempête imminente menace la cachette souterraine de Finch, notre héros emporte sa famille de fortune non-conventionnelle dans un périple périlleux à travers le pays, dans l'espoir d'atteindre un salut potentiel à San Francisco...

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Fable glaciale et mélancolique sur l'extinction de l'humanité (un effritement climatique de mère nature, on ne peut plus d'actualité) et la solitude qui dévore, Finch est une épopée science-fictionnelle enthousiasmante saupoudrée d'une pointe de road movie entraînant dans l'Ouest américain, qui renoue avec l'esprit du divertissement familial so Amblin que le cinéma alarmiste des 70s et ses dystopies inquiètes.
Une sorte de cousin délibérément chaleureux au récent The Midnight Sky de George Clooney, qui donne du coeur et de l'âme, voire même un espoir sincère (et qui peut être une incarnation cinématographique de l'espoir, que Tom Hanks ?) au genre dystopique, et dont la gaieté et l'optimisme rend parfois encore plus tragique ce qui est déjà intimement terrible.
Littéralement transformé depuis son passage sur la blacklist Hollywoodienne (exit un troisième arc décousu avec une pluie de personnages mal introduits), la narration se concentre pleinement sur les liens Jedi/Padawan qui unit Finch et Jeff (même si elle n'aborde pas réellement les notions de robotiques et du libre arbitre de Jeff, qui pourrait incarner le seul héritier du savoir de l'humanité sur terre), mettant en exergue la beauté et la nature précieuse de l'existence et des liens qui l'habitent, avec une création réaliste et tangible plus proche de Wall-E que de Terminator (magnifiquement campé en motion capture par Caleb Landry Jones), imprégné des éléments les plus sympathiques de son créateur.

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Exécuté avec un sérieux impérial, constamment enlacé entre une mélancolie déchirante et anxieuse, et une légèreté ludique et salvatrice, Finch se fait - probablement - le récit dystopique et sensoriel le plus optimiste et émouvant de récente mémoire, qui met en lumière le meilleur autant le pire de l'humanité, transcendant sa prévisibilité par la force d'une sincérité à toute épreuve.
Une petite pépite que l'on aurait aimé découvrir, comme beaucoup de sortie depuis le début de la pandémie, dans une salle obscure...


Jonathan Chevrier



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