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[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #153. Red Scorpion

© 1988 Shapiro-Glickenhaus Entertainment

Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !


#153. Le Scorpion Rouge de Joseph Zito

À la différence des nombreux action men des 80's/90's ayant eu droit à leur plus ou moins imposante, heure de gloire, le géant suédois Dolph Lundgren a toujours eu le cul coincé entre deux chaises pendant cette hype folle du divertissement régressif et burné, tant le bonhomme a beau eu aligner en masse les productions avec sa propre musculature saillante en vedette, ce sont finalement les péloches ou il campait aussi bien des vilains que des seconds couteaux de luxe, qui auront pleinement eu l'appréciation des amateurs du genre : Universal Soldier et, surtout, Rocky IV.
Dommage, tant le bonhomme n'est pas le plus inexpressif des squatteurs de séries B - coucou Steven " Saumon Agile " Seagal -, ni même le plus maladroit au moment de donner des mandales et des coups de tatanes.

© 1988 Shapiro-Glickenhaus Entertainment

Pas forcément habile dans ses choix (en même temps, rien ne dit que les bonnes propositions pleuvaient dans sa boîte aux lettres), il nous aura tout de même offert quelques bandes bien grasses pour occuper nos samedis soirs de galères : Les Maîtres de l'Univers (Musclor pour une production cheap de la Cannon, comment ne pas sentir l'embrouille...), The Punisher (toute fois moins dégueulasse que la version de Jonathan Hensleigh avec le tout aussi mesestimé Thomas Jane) ou encore Dark Angel, thriller d'action SF fourre-tout pillant gentiment tout ce qui bouge.
Pas le plus manchot de ses films bourrins, mis en boîte par l'un des orfèvres du genre, Joseph " Fucking " Zito (soit l'un des plus fidèles faiseurs de rêves de la Cannon), Le Scorpion Rouge a gagné aux forceps son statut de bande culte par la force d'un squattage intense dans les rayons burnées des videoclubs, autant que dans les bacs à 1€ aux heures phares de l'exploitation du DVD.
Pas un petit exploit quand on sait que sa production fut méchamment houleuse - doublement de budget à la clé -, et que sa distribution a été bazardée à la dernière minute par la Warner...
Louchant gentiment sur les franchises Rambo (rappelons que Lundgren aurait pu/dû jouer dans Rambo II : La Mission) et Portés Disparus - Zito avait déjà signé le premier opus - en leur offrant un pendant plus qu'étonnant en pleine Guerre Froide (le héros est ici un ruscoff, mais attention, un bon ruscoff qui s'en va lutter contre son cher communisme), via un script savoureusement armoire (un soldat d'élite est envoyé en Afrique pour combattre une rébellion anti-communiste, mais lorsqu'il se lie d'amitié avec un bushman local et réalise la barbarie de sa Mother Russia, il décide de se retourner contre ses bonnes vieilles pourritures communistes), le film est un sommet de bisserie propagandiste totalement assumée comme on en fait plus.

© 1988 Shapiro-Glickenhaus Entertainment

Récit initiatique à la psychologie de comptoir et a l'émotion au ras des pâquerettes - quant elle n'est pas ridiculeusement amenée -, monte à la truelle et porté par une direction d'acteurs aussi fantomatique que peuvent l'être - à l'époque - les prépositions dramatique de Lundgren (un visage inexpressif vissé sur un corps d'Apollon, sur lequel on mise tout, mini-short en prime); Red Scorpion est à consommer au millième degré pleinement et uniquement pour son action pétaradante (ça pète littéralement de PARTOUT) et généreuse, culminant dans un final cartoonesque quasiment calqué sur celui de Commando.
Ça ne vole jamais haut donc (à quoi bon ?) et c'est fin comme du gros sel, mais ça pue la nostalgie savoureuse des années Reagan et du kaboom dénué de tout fond vert putassier, de la bonne ode sanglante, testostéronée et régressive tourné à la dure, qui gonfle les muscles pour mieux embaumer les coeurs des aficionados du genre.
Ah, les 80s...


Jonathan Chevrier


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