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[CRITIQUE] : Wander


Réalisatrice : April Mullen
Acteurs :  Aaron Eckhart, Tommy Lee Jones, Katheryn Winnick, Heather Graham, Raymond Cruz,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Thriller, Action, Policier.
Nationalité : Américain, Canadien.
Durée : 1h34min.

Synopsis :
Arthur Bretnik, détective privé complotiste au lourd passé et mentalement instable, est engagé pour enquêter sur un meurtre commis dans la petite ville de Wander. Il se retrouve rapidement plongé dans un monde de mensonges. Pour Arthur, ce crime pourrait faire partie d’un même complot, celui qui a causé la mort de sa fille quelque années auparavant. De plus en plus paranoïaque, il lui devient difficile de différencier la réalité de la fiction et se demande s’il ne serait pas un pion de plus dans une affaire qui le dépasse.



Critique :


Qui se souvient du plutôt sympathique (malgré sa fin résolument absurde) Conspiracy Theory - Complots par chez nous - de Richard Donner, avec Julia Roberts mais surtout un Mad Mel mémorable en chauffeur de taxi paranoïaque et un peu trop accro aux théories du complot.
Ceux qui l'on dans un petit coin de leur tête penseront intimement que Wander d'April Mullen en est son remake sauce redneck, thriller conspirationniste ambitieux mais totalement déglingué au casting quatre étoiles (Aaron Eckhart, Tommy Lee Jones, Katheryn Winnick, Heather Graham et Raymond Cruz).

Copyright Saban Films

Flanqué dans les basques d'Arthur Bretnik, un ex-flic devenu privé qui souffre de SSPT et de flashbacks effrayants suite aux décès de sa fille et de sa femme qui, selon lui, n'était pas un accident mais un coup délibéré effectué par des " forces invisibles qui contrôlent presque tout " - le bonhomme n'a jamais eu vent d'une théorie du complot qu'il n'a pas cru.
Pas de bol, puisqu'il ne prend pas souvent ses medocs, il a aussi du mal à faire la distinction entre la réalité et ses fantasmes.
Après la mort mystérieuse et violente d'une femme sur une parcelle de route désertique et isolée (dès l'ouverture, ou l'on voit sa poitrine litteralement explosée, comme si une bombe lui avait été implantée, sans que l'on ne sache qui ni quoi l'a attaqué), Arthur et son fidèle acolyte Jimmy Cleats, avec qui il anime un podcast sur les nombreuses conspirations/théories du complots qui vibrent au coeur du pays de l'oncle Sam (et encore plus pendant la gouvernance de Trump), se rendent à la demande de la mère de la victime, dans la ville de Wander pour enquêter sur le meurtre...
Construit comme une bande horrifique cinétique à la manipulation/conspiration plus molle que le pire des épisodes de X-Files (ou plus simplement, plus mollement que l'immonde X-Files : Régénération), plombée par de nombreux flashbacks aussi furtifs qu'irritants, Wander paye très vite le tribu de sa narration aussi confuse qu'amorphe (sur une conspiration gouvernementale néfaste impliquant notamment des immigrants et un service chirurgical clandestin), qui ne captive que sporadiquement l'intention de son auditoire.

Copyright Saban Films

Pourtant, louable est l'effort de sa cinéaste à transmettre de manière assez inspirée la paranoïa et l'anxiété croissantes de son anti-héros, via des angles de caméra joliment désordonnés et claustrophobes (quand elle ne capte pas de superbes décors naturels, sublimés par la photographie vivante de de Russ De Jong et Gavin Smith), même si à contrario, la remise en question constante de sa fiabilité narrative est plus épuisante qu'intrigante, tant elle gâche aussi bien la pertinence de son regard politique que sa rugosité idiosyncratique.
Reste donc qu'à s'enthousiasmer pour les performances impliqués de son luxueux casting, d'un Tommy Lee Jones qui fait du Tommy Lee Jones, à un Aaron Eckhart solaire, qui porte le film sur ses larges épaules.
Renvoyons les premières saisons de X-Files donc.


Jonathan Chevrier



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