[CRITIQUE] : Spree
Réalisateur : Eugene Kotlyarenko
Avec : Joe Keery, Sasheer Zamata, David Arquette,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Epouvante-horreur, Thriller, Drame, Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h33min
Synopsis :
Assoiffé de fans, Kurt Kunkle est un chauffeur de covoiturage qui a mis au point un plan mortel pour devenir viral.
Critique :
Faussement accrocheur, le high concept macabre #Spree ne dépasse jamais le stade d'une série de meurtres sans liant mais surtout sans imagination, laissant Joe Keery essayer seul d'animer les débats, dans une vibe psychotico-optimiste + ou - inspirée du Lou Bloom de Gyllenhaal. pic.twitter.com/AopeIiTrah— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) September 10, 2020
Alors que les plus jeunes commencent gentiment à s'imposer comme des valeurs sûres dans la jungle Hollywoodien (Finn Wolfhard mais surtout Millie Bobby Brown), leurs aînés eux, semblent se diriger plus volontiers vers un cinéma indépendant plus propice aux expérimentations diverses, même si quelques exceptions contredisent la règle - Les Nouveaux Mutants pour Charlie Heaton, Free Guy pour Joe Keery.
C'est justement ce dernier qui joue les vedettes du singulier Spree, sorte de relecture 2.0 et shooté aux réseaux sociaux, du chef-d'oeuvre Taxi Driver de papy Scorsese, mais aussi du bouillant Night Call de Dan Gilroy.
N'ayant évidemment ni la vision ni même le talent du papa de Goodfellas - ni même de Gilroy -, le wannabe cinéaste Eugene Kotlyarenko joue la carte de la surenchère manquant cruellement de nuance, d'esprit, de perspicacité et d'un rapport crédible et cohérent à la réalité.
Assez terrifiant sur le papier, tant il convoque une peur bien réelle et foutrement contemporaine (le manque de confiance dans les chauffeurs de taxis/Uber, à une heure ou les témoignages d'agressions sont légion), le film suit les aléas psychotiques d'un influenceur en herbe qui désespère d'être populaire sur les réseaux sociaux.
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Passant son temps à conduire pour le service Uber-like Spree, dans les rues déshumanisée et superficielle de L.A., il trouve justement un moyen, par rapport à son travail, de booster son audience : #TheLesson.
Équipant sa voiture de huit caméras, il offre à ses passagers des bouteilles d'eau empoisonnées et les laisse lentement mourir en temps réel, le tout diffusé sur ses flux...
Faussement accrocheur sur le papier, le high concept macabre du film ne dépasse jamais le stade d'une série de meurtres sans liant mais surtout sans trop d'imagination (sauf une avec des chiens, ce qui donne l'occasion toute fois de revoir, fugacement, la pauvre Mischa Barton), laissant seul le pauvre Joe Keery essayer d'animer les débats, dans une vibe psychotico-optimiste plus ou moins inspirée du Lou Bloom de Jake Gyllenhaal.
Trop peu pour divertir, tout comme la mise en scène sous-LSD de Kotlyarenko, inventive mais répétitive (alternant les écrans partagés, les images entre iPhones, caméras de bord, les flux Instagram et caméras de vidéosurveillance), mais surtout trop peu pour rendre perspicace cette satire absurde et émoussée sur les ravages de la vie sur les RS, et les envies de célébrités éphémères de la génération 2.0 et son culte désespérée du like.
Mais pour les amoureux des 90's, l'idée de revoir David Arquette dans une salle obscure, serait presque suffisant pour s'infliger cette séance, presque...
Jonathan Chevrier