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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #66. Semaine du 27 octobre au 2 novembre 2019



Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.




Semaine du 27 Octobre au 2 Novembre



Dimanche 27 Octobre. 

Broken Flowers de Jim Jarmusch sur Arte.

Don Johnston, un séducteur vieillissant, assiste sans résistance au départ de celle qui partage sa vie. Au même moment, il reçoit une lettre anonyme l’informant qu’il est le père d’un garçon de 19 ans. Sur les conseils de son voisin, Winston, Don décide de partir à la recherche de ses anciennes conquêtes.

Délaissant les fulgurances esthétiques des années 80-90, avec des films comme Ghost Dog ou Dead Man, Jarmusch offre autre chose, en l’occurrence une œuvre profonde, riche et intelligente. On retrouve, bien sur, la patte du cinéaste avec cet humour discret, cette brièveté du dialogue, le burlesque émanant des personnalités antonymes. Jarmuschien dans la chair, mais avec une âme plus mélancolique. Le réalisateur y observe cet homme, campé par un Bill Murray génial, qui vieillit, un Don Juan moderne qui au travers de la recherche du fils tente de trouver; non pas un enfant à son image, mais un enfant qui aurait défié de ses propres erreurs, une sorte de version réussie de lui-même. Tout cela prend vie dans un roadmovie soigneusement délicat, au désenchantement furtif, à la simplicité touchante.


Mais aussi... la suite de la trilogie du Hobbit avec La Désolation de Smaug. Un second opus qui déstabilise tant il est meilleur que son prédécesseur. Gagnant en rythme, Peter Jackson parvient enfin a modeler le matériau d’origine et offre un film dense, profond, assurément plus mature et indéniablement spectaculaire. Un sommet qui peut se permettre de tutoyer Le Seigneur des Anneaux – la 1re seulement hein.



Lundi 28 Octobre. Quelques Minutes Après Minuit de J.A. Bayona sur TF1SeriesFilms.

Dans une petite ville d’Angleterre, Conor, 12 ans, est régulièrement hanté par des cauchemars. L’adolescent, harcelé au collège, trouve réconfort auprès de sa mère aimante, atteinte d’un cancer, qui l’élève seule. Sa vie bascule, quand, une nuit, l’arbre planté non loin de chez lui se transforme en une gigantesque créature.

Quelques Minutes Après Minuit frappe juste, J.A. Bayona y modèle une œuvre hybride, entre fable fantastique et drame intime. Car, c’est au travers le prisme de l’imagination, dont découle la vibre fantastique du long-métrage, que Bayona construit un récit sur le deuil. En cela, il rejoint son modèle, Spielberg, prendre le genre pour évoquer une douleur "adulte". Comme ce dernier, il manie avec minutie les sentiments humains afin de donner au spectateur une décharge émotionnelle qui le laisse ravager. Dans la magnificence de ces larmes, Bayona offre une œuvre captivante, effrayante par moment, touchante en permanence. Mais, Quelques Minutes Après Minuit c’est aussi un film bourré de créativité, de poésie morbide et d’une intemporalité troublante.


Dans un autre genre... Arte diffuse Le Juge et l’Assassin de Bertrand Tavernier. Inspirés d’un fait divers, Le Juge et l’Assassin est un film perturbant, troublant, insolent par certains aspects, mais également humaniste. Le film s’ancre dans une dérangeante réalité de la France profonde au temps ou l’affaire Dreyfus créer une agitation antisémite et une expansion du nationaliste. Un film brillant, qui pourtant, dans le contexte actuel donne un gout amer.



Jeudi 31 Octobre. 

Paddington de Paul King sur C8.

Montgomery Clyde, explorateur, est devenu ami avec Lucy et Pastuzo, deux sympathiques ours péruviens doués de la parole. Quelques années plus tard, la forêt qui abrite les deux ours et leur neveu Paddington est frappée par un orage. C’est le moment pour le jeune Paddington de partir à Londres…

Allez je vais le dire. Quand j’ai vu, de loin, ce projet d’adaptation, je n’y voyais qu’un gentil petit film pour enfant. Je me suis tenu éloigné de ce premier long-métrage, tout autant que de sa suite, puis au fil du temps j’ai vu des avis élogieux à l’écart des deux opus, et au milieu de l’hiver dernier j’ai craqué. Et ces préjugés que j’ai pu avoir se sont envolés. Paddington est un film formidable, Paul King parvient à déployer un récit drôle, émouvant, assurément british et indéniablement tendre. Un pari pas si simple tant le cinéaste marche sur un fil, Spielberien en diable; King surprend quand il invoque l’esprit de Wes Anderson au travers d’une réalisation précise et d’un univers coloré, réjouissant et burlesque qui fait penser au plat préféré de l’ourson : une délicieuse marmelade.

Mais aussi... TF1SeriesFilms propose Les Noces Funèbres de Tim Burton. Premier long-métrage d’animation réalisé par le cinéaste — eh oui L’Etrange Noël de monsieur Jack c’est Henry Selick, Les Noces Funèbres est une petite réussite. Tout à la fois romantique, corrosive, lyrique et gothique, cette aventure en territoire Burtonien est un délicat enchantement.



Thibaut Ciavarella 

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