[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #38. E.T., The Extra-Terrestrial
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Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !
#38. E.T., L'Extra-terrestre de Steven Spielberg (1982)
Il est impossible, pour tout amoureux du cinéma béni des 80's, de dissocier cette décennie aux productions Amblin, et donc encore plus impossible de dissocier cette décennie du grand Steven Spielberg, pape ultime de cette époque, aussi bien derrière la caméra de cinéaste virtuose que derrière le chéquier bien fourni de producteur avisé.
Et, au-delà de la maestria évidente de sa trilogie Indiana Jones - qui n'aurait jamais dû se transformer en quadrilogie, c'est dit -, c'est bel et bien son chef-d'oeuvre E.T., L'Extra-terrestre qui aura su durablement marquer la rétine et le coeur des jeunes cinéphiles en herbe, jamais lassés de voir débarquer encore et encore un envahisseur au long cou, dans le quotidien du jeune Elliott et de sa famille - surtout son grand frère et sa soeur cadette.
Surtout que le cinéaste y déjoue toutes les idées préconçues de l'envahisseur venu d'ailleurs, en en faisant non pas un visiteur colonialiste féroce ou même un chasseur/prédateur avec une gueule qui ne porte clairement pas bonheur, mais bien un petit bout d'alien innocent, dont la sincérité et la vulnérabilité nous touche en plein coeur.
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Ode incroyable à l'enfance - le thème majeur du cinéma Spielbergien des 80's - autant qu'il est une oeuvre d'une pureté et d'une simplicité incroyable, véritable frangin opposé de Rencontre du Troisième Type - mais avec qui il partage une certaine poésie -, E.T. et sa forte résonance biblique (l'extraterrestre à tous les attributs d'un messie, il guérit les blessures, accomplit des miracles, prône l'amour, la paix et le partage tout autant qu'il est renié, chassé par la brutalité de la bêtise humaine), suscite tout du long une attention bienveillante et un attachement volontaire et vibrant pour son héros atypique, tant il inverse subtilement les rôles - les hommes sont plus inhumains et violents qu'un petit être inoffensif -, pour mieux pointer du doigt tous les travers de notre société contemporaine et mettre en images de belles valeurs universelles via les actes d'un nabot au long cou et à la démarche de petit vieux titubant.
On prend faits et causes tout du long pour E.T. et les enfants protecteurs, on désire plus que tout que son calvaire sur Terre se termine et qu'il retourne chez lui, même si nos adieux à lui, dans l'un des finals les plus déchirants qui existe sur pellicule, nous a toujours fait pleurer toutes les larmes de nos petits - et grands par la suite - corps.
On a déjà tout dit sur la beauté et l'importance de ce film autant pour le cinéma des 80's que pour les amoureux du cinoche de Spielby, reste que même 38 ans après être rentré chez lui, E.T n'a pas menti : il est toujours là, dans nos coeurs de cinéphiles fragiles.
Jonathan Chevrier