[CRITIQUE] : Serenity
Réalisateur : Steven Knight
Acteurs : Matthew McConaughey, Anne Hathaway, Jason Clarke, Djimon Hounsou, Diane Lane, Jeremy Strong,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Drame, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h47min
Synopsis :
Capitaine d'un bateau de pêche, Baker Dill est recontacté par son ex-femme qui lui demande de la sauver elle et son fils de son nouveau mari, un homme violent. Elle le supplie de proposer à son mari une excursion en mer au cours de laquelle Dill le livrerait aux requins infestant l'enclave tropicale de Plymouth...
Critique :
Thriller à tiroirs surexplicatif sous les tropiques, accumulant les poncifs comme ce n'est pas permit, #Serenity ne se donne jamais réellement les moyens de ses ambitions et flirte tout du long avec le ridicule jusque dans un final caviar avec un twist tout droit venu des 90's... pic.twitter.com/OQAd70N4TD— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) March 8, 2019
Il y a définitivement eu un avant et un après oscar pour ce bon vieux Matthew McConaughey, dont le passage à vide avant la renaissance inespérée, est clairement un cas d'école.
Même s'il ne se la joue pas toujours finaud dans ses choix à la différence de ses camarades de jeu Leonardo Di Caprio ou Christian Bale (Nos Souvenirs, La Tour Sombre), gageons que le bonhomme a tout de même retenu un minimum les leçons de ses erreurs, et arrive à régulièrement s'attacher à des projets alléchants.
En attendant de le découvrir chez Harmonie Korine (The Beach Bum) et Guy Ritchie (le prometteur Toff Guys), le Matt ne perd pas de temps pour marquer 2019 puisqu'après avoir joué les papas aimant/trafiquant d'armes début janvier dans Undercover - Une Histoire Vraie de Yann Demange, il nous revient par la petite case " Netflix " avec le nouveau long-métrage de l'éclectique Steven Knight, Serenity, gros flop en salles outre-Atlantique, la faute à un bad buzz mignon enclenché par la critique - mais pas que.
Retrouvailles douloureuses entre le comédien texan et la sublime Anne Hathaway cinq ans après le chef-d'oeuvre Interstellar de Christopher Nolan, Serenity a tout du thriller à tiroirs faussement malin sorti vingt ans trop tard, dont les rebondissements maladroits, frisant même avec un ridicule méchamment risible jamais vraiment assumé (parce que Knight croît bien trop en l'histoire qu'il raconte pour réaliser les failles béantes de son intrigue), s'échinent à tisser une réalité cinématographique prévisible et in fine totalement plombé par un ultime twist improbable, que n'aurait même pas osé le moins inspiré des wannabe Shyamalan du pauvre post-début 2000.
Péloche franchement alambiquée qui se paye en plus le luxe indispensable de jouer la carte de la surexplication abusive, le Knight nouveau se tire plus de balles dans le pied qu'il ne peut le supporter, et arrive sans forcer à saccager le moindre de ses bons points.
Hypnotique et tendu même s'il ne raconte rien d'intéressant, porté par une ambiance sombre et pesante réellement prenante, ainsi que par une mise en scène maîtrisée (allant d'une photographie luminieuse et appliquée à un montage rythmé masquant le cabotinage extrême de son casting vedette littéralement en pilote automatique), Serenity, thriller sous les tropiques accumulant les poncifs comme ce n'est pas permit, ne se donne jamais réellement les moyens de ses ambitions.
Où plutôt, le Steven scénariste crame scrupuleusement toutes celles du Steven réalisateur, une sortie d'ambivalence créative facon grosse blague méta qui ne sera comprise que par le cinéaste lui-même... et encore.
Jonathan Chevrier