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[CRITIQUE] : Rebelles


Réalisateur : Allan Mauduit
Acteurs : Cécile de France, Yolande Moreau, Audrey Lamy, Simon Abkarian, Samuel Jouy, Béatrice Agenin, ...
Distributeur : Le Pacte
Budget :-
Genre : Comédie
Nationalité : Français
Durée : 1h27min

Synopsis :
Sans boulot ni diplôme, Sandra, ex miss Nord-Pas-de-Calais, revient s'installer chez sa mère à Boulogne-sur-Mer après 15 ans sur la Côte d'Azur. Embauchée à la conserverie locale, elle repousse vigoureusement les avances de son chef et le tue accidentellement. Deux autres filles ont été témoins de la scène. Alors qu'elles s'apprêtent à appeler les secours, les trois ouvrières découvrent un sac plein de billets dans le casier du mort. Une fortune qu'elles décident de se partager. C'est là que leurs ennuis commencent...



Critique :


Les comédies françaises sont légions. Si elles fonctionnent plutôt bien sur un public large, ce genre de film est mal aimé pour les plus cinéphiles d'entre nous. Clichés, convenus, blagues lourdes pipi-caca, etc. Un genre qui a ses codes bien précis, et souvent les mêmes acteurs qui reviennent. À l'annonce du nouveau film de Allan Mauduit, Rebelles, c'est cet aspect qui ressortait le plus. Pourtant, nous ne savions pas grand chose, à part le casting des trois actrices principales (Yolande Moreau, Audrey Lamy et Cécile de France) et cette affiche jaune avec des sac de courses sur la tête de ces femmes. S'il ne se sépare pas de certains clichés, Rebelles se trouve être une comédie légère et déjantée où l'on passe un bon moment, si l'on veut bien se détendre et accepter l'ambiance loufoque proposée.
Rebelles n'est que le deuxième long métrage du réalisateur. Après Vilaine, co-realisé avec Jean-Patrick Benes. Et nous retrouvons certaines similitudes avec le film Les Reines du ring, où il a collaboré au scénario.


Une ex-Miss régionale revient chez sa mère à Boulogne sur mer, ville portuaire et ouvrière, après avoir quitté un mari violent. Elle retrouve une ancienne camarade et son amie dans une usine et se dégote un boulot, mettre des maquereaux en boîte. Mais voilà, un soir son supérieur tente de la violer. Un pénis coupé et un accident dans les escaliers plus tard, voilà les trois femmes bien embêtées, un cadavre sur les bras et un sac rempli de petite coupure. Seront-elles résister à cet argent qui leur tend les bras ?... Bien sûr que non. Si le scénario n'est pas original de prime abord (des innocents embrigadés dans des histoires d'argent et de mafia, le tout enrobé de comédie) il est quand même important de souligner que ces rôles sont rarement confiés à des femmes. Prolétaires de surcroît.
Nous comprenons très bien le fait qu'elles préfèrent garder l'argent. Car elles n'ont pas une vie de rêve, et deux d'entre elles subissent les travers des hommes : violents et profiteurs. Sandra (Cécile de France) a fui la Côte d'Azur un mari violent. Nadine (Yolande Moreau) subit la flemme de son compagnon, et doit subvenir seule au besoin de la famille, avec une charge mentale conséquente. Seule Marylin s'en sort à peu près, malgré son statut précaire de mère célibataire. Mais le spectateur a du mal à comprendre le côté drogué de ce personnage, qui prend du speed à longueur de temps, si ce n'est donner un côté encore plus décalé au personnage de Audrey Lamy, ce dont elle n'avait nullement besoin.


Les personnages sont ensuite emmenés dans un semi-polar, où la violence et les armes les attendent, tout en gardant ce ton de comédie déjantée. Une pluralité de ton plus ou moins réussie, qui oscille entre le côté jouissif girl power et un côté plus oubliable d'un scénario basique. Car oui, le film veut mettre en valeur ces femmes qui ne se laissent pas faire, qui reprennent leur liberté de droit. Un thème qui fait du bien. Il est juste dommage que cette émancipation s'accompagne d'une violence extrême. Car, nous sommes témoins en tant que spectateur à une scène de violence domestique qui nous paraît gratuite et mal amenée.
Rebelles arrivera à trouver son public, grâce à son énergie folle, à son côté girl power assez jouissif. Mais des progrès restent à faire. Une plus grande attention sur la caractérisation des personnages et surtout des héroïnes badass moins clichées.


Laura Enjolvy


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