[CRITIQUE] : Le Mystère Henri Pick

Réalisateur : Rémi Bezançon
Acteurs : Fabrice Luchini, Camille Cottin, Alice Izaaz, Bastien Bouillon, ...
Distributeur : Gaumont Distribution
Budget : -
Genre : Comédie
Nationalité : Français
Durée : 1h40min

Synopsis :
Dans une étrange bibliothèque au cœur de la Bretagne, une jeune éditrice découvre un manuscrit extraordinaire qu'elle décide aussitôt de publier. Le roman devient un best-seller. Mais son auteur, Henri Pick, un pizzaïolo breton décédé deux ans plus tôt, n'aurait selon sa veuve jamais écrit autre chose que ses listes de courses. Persuadé qu'il s'agit d'une imposture, un célèbre critique littéraire décide de mener l'enquête, avec l'aide inattendue de la fille de l'énigmatique Henri Pick.



Critique :

Comédie rafraîchissante portée par l'excellent duo Cottin/Luchini, #LeMystèreHenriPick déploie son lot de fausses pistes et d’indices, englobés dans une mise en scène sans fioriture. On peut cependant regretter la simplicité de l’intrigue et son dénouement facile (@CookieTime_LE) pic.twitter.com/6sxSXHZ8SY

— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) March 8, 2019

Rémi Bezançon a connu le succès en 2008, après la sortie de son film Le premier jour du reste de ta vie, qui s'intéresse à une famille pendant cinq jours, entre rire et larme. Ensuite, il a donné un rôle à Louise Bourgoin en femme enceinte dépassée dans Un heureux événement en 2011, suivi de Nos Futurs en 2015, qui signait le troisième film consécutif de la collaboration entre Bezançon et l’acteur Pio Marmaï. Aujourd’hui, le réalisateur nous revient avec Le mystère Henri Pick, adapté du roman éponyme de David Foenkinos. L’auteur s’est inspiré de la véritable bibliothèque des livres refusés qui se trouve à Vancouver, créée par Richard Brautigan dans les années 90’s. Avec sa co-scénariste Vanessa Portal, Bezançon retrace une intrigue dans le monde littéraire, mais se permet de prendre quelques libertés, en mettant notamment en personnage principal le critique littéraire Jean-Michel Rouche, incarné ici par Fabrice Luchini.

C’est dans le fin fond du Finistère, à Creuzon plus précisément que se trouve le point de départ du mystère. Une jeune éditrice, Delphine (Alice Izaaz, vu récemment dans Mademoiselle de Joncquières) vient passer le week-end chez son père, avec son compagnon écrivain en quête de gloire. Elle apprend l’existence de cette fameuse bibliothèque recouvrant des manuscrits rejetés par les maisons d’éditions. Parmi ces livres, une petite pépite émerge, le manuscrit de Henri Pick. Un livre qui a profondément ému Delphine, se passant en Russie, évoquant le poète Pouchkine et une histoire d’amour déchirante. Henri Pick, mort depuis, était le pizzaiolo du village, cette découverte étonne tout le monde. Madeleine, sa femme, le décrit comme un homme pudique, peu intéressé par le monde littéraire. Pourtant, Delphine croit en ce manuscrit et décide de le publier. Le bouquin est un succès, cependant une seule personne ose évoquer à voix haute son scepticisme sur la véracité de l’histoire, le célèbre critique littéraire et présentateur Jean-Michel Rouche. Un doute qu’il paye, étant viré de son émission et quitté par sa femme. Il en fait une affaire personnelle, décide d’éluder le mystère et trouver le véritable auteur de l’oeuvre, avec l’aide incongrue de Joséphine Pick (Camille Cottin), la fille de Henri.

Le mystère Henri Pick, malgré son statut de thriller, se veut plus léger et abordable. L’enquête, prenante, ne se base pas sur un meurtre sanglant mais sur un prétendu mensonge. Luchini et Camille Cottin nous offre un couple d’enquêteur détonnant, mais attendrissant. L’un fidèle à lui-même offre une prestation délicieuse, l’autre dans un registre plus sérieux et sensible, même si Cottin garde son sens du rythme qui est son atout comique.
Comédie rafraîchissante, Le mystère Henri Pick déploie son lot de fausses pistes et d’indices, englobés dans une mise en scène sans fioriture. On peut regretter la simplicité de l’intrigue et son dénouement facile. Mais le duo Cottin/Luchini est le point fort, grâce à leur complicité. Sur un ton d’humour sarcastique, le film célèbre le pouvoir des livres et leur façon de bouleversé nos vies.


Laura Enjolvy